Faut-il être immoral pour être heureux ?
Par Andrea • 25 Août 2018 • 1 395 Mots (6 Pages) • 1 059 Vues
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permet donc de rendre à l’Homme un contrôle complet de son esprit et d’atteindre un bonheur absolu.
L’immoralité ne tient pas compte des codes moraux, elles les transgressent. Certes, l’immoralité propose une doctrine de vie illégale, mais cette politique d’existence offre une vie moins monotone, plus intense au vécu. Le bonheur n’est pas un concept passif. Le bonheur s’acquiert dans l’expérience d’une vie intensément vécue. Il est fait d’intensité, il est constitué de tous les plaisirs que la moralité interdit. Au contraire, l’immoralité permet de jouir pleinement de ces derniers, une fois les barrières de la moralité franchie. L’immoralité offre une possibilité de satisfaire des désirs inaccessibles uniquement par la bonté. La bonté empêche le contentement de certains désirs, jugés trop immoraux. Or un désir non satisfait est une embûche dans la quête du bonheur. Le bonheur ne peut être acquis que par l’immoralité, qui ne tient pas rigueur des règles morales.
L’immoralité permet d’adopter une politique de vie certes plus individualiste mais également plus ciblée sur les réels désirs et besoins de l’Homme. L’immoralité simplifie l’existence en la rendant plus logique. Un esprit avec trop d’objectifs ne peut pas se concentrer complètement sur la quête du bonheur. Il est incapable d’accéder au bonheur s’il cherche à satisfaire ses désirs et ceux d’autrui. Or la politique individualiste recentre l’esprit sur la véritable quête du bonheur en ne satisfaisant que les désirs qui ne sont que réellement utiles pour atteindre la plénitude. L’immoralité fait donc argument de lucidité et offre une solution concrète pour être heureux.
Cependant, l’immoralité permet-elle vraiment d’être heureux ? Existe-t-il un réel moyen d’atteindre un état de plénitude ou bien le bonheur est-il inaccessible ?
Le bonheur n’est au final qu’un concept abstrait dont la définition varie selon chacun. Le bonheur est difficilement qualifiable, dire qu’il faut être moral ou immoral pour être heureux est manichéen. La réponse à la question de savoir ce qu’est réellement le bonheur diffère selon chacun, pour beaucoup la réponse est un couplage des deux concepts, la réponse ne pouvant pas être en total accord avec un unique concept. Le caractère et le vécu de chacun influencent la vision de la moralité ou de l’immoralité. Chacun possède un avis subjectif sur la vision du bonheur. Il n’existe donc pas de définition unique et objectif sur le bonheur et sur les moyens d’atteindre un état constant de plénitude.
Les désirs de l’Homme sont sans cesse renouvelés, c’est également ce qu’affirme Pascal. Selon lui, l’Homme est avide de ses désirs réitérés. L’Homme tient à s’attacher à ses biens matériels car il est habité d’un vide infini, ne pouvant être comblé que par la foi. Le bonheur n’est donc jamais atteint par l’Homme. Chacun se satisfait à une illusion du bonheur, à une copie conforme de ce dernier. Les plaisirs donnent l’illusion d’être heureux mais toutes les joies qu’il procure ne sont qu’éphémères. L’Homme court donc après une entité infinie pour lutter contre l’ennui et pour éviter d’affronter sa condition. Le plaisir est donc souvent privilégié au vrai bonheur. Le bonheur n’est donc jamais accessible à long terme.
Le bonheur est souvent placé comme le but premier de l’existence. Cependant, le bonheur n’est pas une quête que tout le monde cherche à accomplir. La plénitude s’avère être une ambition accrue, voire décourageante tant sa réalisation semble compliquée. Le plaisir apparaît à côté comme tentateur, beaucoup plus facile d’accès et tout autant satisfaisant. Le bonheur n’est en définitive pas le dessein de chaque existence.
Si, tout d’abord, la moralité pointe comme un paramètre indéniable à la quête du bonheur, il est maintenant certain que cette pratique des contraintes et des obstacles à la quête du bonheur. Il faut, parfois cependant, se montrer immoral pour espérer pouvoir être heureux.
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