Faut-il être sage pour être heureux?

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La philosophie conduit l’homme à être sage. Et la sagesse apparaît comme un art de vivre en paix intérieure, en toute liberté et conscience de ses choix et actes, pour être heureux. En ce sens la sagesse par le savoir, acquis par la réflexion philosophique permet de donner un sens à nos choix, nos actions de manière à être heureux. Alors, admettre qu’atteindre le bonheur par la sagesse est possible, permet de supposer que tout homme s’il le souhaite peut être heureux.

La question qui se pose alors, est de savoir si la sagesse conduit nécessairement l'homme sage à être heureux. Car même si l’homme fait tout pour être sage et donc heureux, il n’est pas épargné par les actions des autres, jalousie, méchanceté, ou autres évènements qui ne dépendent pas de sa volonté, comme la maladie ou le malheur des autres. Il va subir, parce qu’il est impuissant et donc connaître la souffrance. Si l’homme sage maîtrise ou se détache de ses désirs par sa volonté et sa liberté, il ne peut pas agir sur les désirs, la volonté, le raisonnement ou la conduite des autres. Si par exemple, on sait qu’une des choses qui nous rend heureux est le calme, et que notre voisin est bruyant, même en usant de sagesse on peut être malheureux du comportement de son voisin parce qu’on ne peut pas faire changer son comportement sans sortir du chemin de la sagesse.

Par ailleurs, peut-on vivre heureux si on se détache complètement des désirs qui sont inatteignables ? A force de raisonner et de se maîtriser, cela peut créer comme un vide. Comme si on avait plus besoin de rien ou de personne. On peut se sentir seul et malheureux.

On peut aussi se demander si l’homme sage est devenu sage grâce à des expériences malheureuses. C’est peut être quand on a connu le malheur ou la souffrance, qu’on cherche à ne plus connaître cet état et c’est ce qui pousse à chercher non seulement à ne plus le connaître mais aussi à ne pas le faire connaître à autrui. Donc l’homme sage n’est pas constamment heureux.

En conclusion, la sagesse semble être une bonne voie pour être heureux. Elle permet la paix de l’âme, la maîtrise de soi et la liberté de ses choix de manière à ne pas subir. On se doit d’être sage pour mériter d’être heureux. En revanche, on ne peut pas dire que la sagesse conduit nécessairement au bonheur. En effet, la sagesse ne permet pas de maîtriser les autres. Pour être heureux l’homme sage se détache des tensions exercées par les autres, mais il reste impuissant sur les désirs et façon de chercher le bonheur des autres. Poussé à l’extrême ce détachement et cette maîtrise de ses désirs peut conduire à la solitude, un peu à l’image d’un ermite.

Au final, la sagesse peut rendre heureux, et si elle n’apparait pas comme une condition nécessaire, elle y contribue, à condition qu’elle soit modérée et qu’elle n’empêche pas l’expérimentation du malheur pour apprécier et continuer à rechercher le bonheur par la sagesse. Mais une question reste : Peut-on faire le bonheur d’autrui par la sagesse ?