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Gestion des archives audiovisuelles

Par   •  19 Octobre 2018  •  2 817 Mots (12 Pages)  •  501 Vues

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En définitive, toutes les archives audiovisuelles reprennent certains traits de gestion des bibliothèques, des Archives et des musées. Mais le matériel dont elles ont la charge peut être par exemple publié ou inédit : la distinction n’est pas toujours facile ni importante et le fait qu’il s’agit d’un original (négatif de film, matrice de disque ou bande mère) compte aussi. Le catalogage et l’inventoriage sont des activités essentielles pour les archives audiovisuelles comme pour les bibliothèques, les musées et les Archives. Le matériel recueilli ayant un support technologique, il est impossible de séparer sur un plan conceptuel la technologie de son produit, aussi les compétences muséologiques s’appliquent-elles ici. Les modes et mécanisme d’accès par les utilisateurs sont multiples. Certains traits distinctifs sont liés en outre à la nature des documents.

Une émission de télévision a légitiment sa place dans tous les types d’institution : en bibliothèque, elle entre dans le cadre de l’information, de l’enregistrement historique ou de la création intellectuelle ou artistique. Dans un service d’archives elle sera un élément de dépôt. Dans un musé, elle constituera une œuvre d’art susceptible d’être exposée. Dans les archives audiovisuelles, cette même émission sera considérée en tant, que telle et non comme un élément d’autre chose. Elles n’y verront pas d’abord une information, on une pièce historique ou une œuvre d’art. Elles peuvent la voir comme une émission de télévision qui est en même temps tout cela et plus, et déterminent en fonction de cela leurs méthodes et leurs services.

Considérons, par exemple, la manière dont les archives audiovisuelles traitent les matériels sur papier périodiques, affiches, photographies, scénarios, etc... qu’elles recueillent. Pour la plupart, ces matériels ne sont pas perçus comme tels, mais en tant qu’apportant une valeur ajoutée aux enregistrements films ou des programmes auxquels ils sont liés. Dans un service d’archives audiovisuelles, une affiche de film a de la valeur à cause du film auquel elle se rapporte. Dans une galerie, par exemple; elle aurait une valeur artistique.

On appelle donc documents audiovisuels au sens strict « tous les documents dont au moins une partie est constituée par la fixation d’une séquence de son ou d’une séquence d’images, fixes ou animées, sonorisées ou non, et ne sont consultables qu’à l’aide d’un appareil de lecture ».

D’ordinaire, ce terme couvre :

- des enregistrements sonores : disques, disques compacts, cassettes audio, bandes magnétiques…

- des documents d’images animées : cassettes vidéo, disques vidéo, DVD vidéo…

- des documents électronique sur support : disquettes, cédéroms, dévédéroms, jeux vidéo…

- des images fixes numérisées.

Longtemps méconnu et peu valorisé dans plusieurs pays, le document audiovisuel est aujourd’hui considéré comme objet d’étude.

Plus facile d’accès pour le chercher, ce type de document a bénéficié du développement des nouvelles techniques de sauvegarde (numérisation) et de nouveaux moyens de diffusion (Internet).

Historique et évolution :

L’archivistique audiovisuelle n’a pas de date de naissance officielle. Elle est née de sources diffuses, en partie sous les auspices d’un large éventail d’institutions chargées de la collecte et de la conservation d’œuvres ou de documents, ou d’établissements universitaires et autres, comme un prolongement naturel de leur travail. Son développement a suivi, avec un certain retard, l’essor de la popularité et du champ d’action de l’audiovisuel lui-même. Au départ, phonothèques, archives du film, de la radio puis de la télévision constituaient généralement des institutions distinctes, reflétant le caractère propre de chaque support et de l’industrie qui lui était liée. A partir des années 30, leur identité s’est affirmée avec la création de fédérations internationales dans chaque technique. Progressivement, elles ont été aussi reconnues par des fédérations internationales d’archives générales et de bibliothèques.

Les archivistes de l’audiovisuel, en tant que groupe professionnel, n’ont pas non plus de date de naissance officielle, et sont encore à la recherche de leur identité. Ceux qui s’identifient à la nomenclature en vigueur viennent d’horizons très variés. Certains ont un diplôme dans une ou plusieurs spécialités voisines, d’autres non.

Dans les premières années du 20ème siècle, il n’était pas du tout évident que les enregistrements sonores et les films aient une valeur durable. Si leur invention était due, dans une certaine mesure, à la curiosité et aux essais scientifiques, leur essor tenait à leur exploitation en tant que loisir populaire.

Un journal anglais contemporain exposait de dilemme :

« Le film n’était ni une gravure, ni un livre, ni… - en fait, tout le monde pouvait dire ce qu’il n’était pas, mais personne ne pouvait dire ce qu’il était. L’objet n’avait pas de place prévue. L’ennui, c’est que personne ne pouvait dire dans quelle case il pouvait rentrer. » (The Era, 17 octobre 1896)

L’audiovisuel n’a pas facilement trouvé sa place dans les principes de travail des bibliothèques, des archives et des musées du 20ème siècle. Malgré des exceptions, la valeur de ces œuvres était largement ignorée. En 1978, le pionnier des archives cinématographiques de la Bibliothèque nationale d’Australie, Rod Wallace, évoquait l’époque des années 50 :

« L’attitude du public à l’égard du matériel historique était très différente alors, surtout dans le monde du film. Au début, nous nous somme heurtés à beaucoup d’apathie. On nous considérait comme des cinglés et on nous l’a dit plus d’une fois. Je n’oublierai jamais ce jour ou *** un plein théâtre de représentants de l’industrie cinématographique assistait à la projection de vieux films récupérés par la Bibliothèque : l’un d’eux m’a demandé pourquoi nous n’avions pas mis le lot à la décharge. Et les autres ont tous acquiescé ! »

Les archives cinématographiques, en tant qu’établissements distincts des institutions traditionnelles, sont apparues d’abord en Europe et en Amérique du nord, phénomène observable à partir des années

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