Analyse de pratique

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patiente à faire, et décide donc d’aller la chercher.

Dans le couloir, je croise Michel qui me demande de lui ouvrir la porte pour qu’il puisse aller acheter son journal car "il est 10h". Je lui demande de patienter, le temps que j’aille prévenir la patiente que c’est son tour de lessive.

Je reviens donc à la porte mais n’y trouve plus Michel. Je décide d’aller voir s’il est dans sa chambre, je frappe à la porte et le trouve allongé sur son lit (il avait enlevé son manteau).

Je lui demande pourquoi il ne m’avait pas attendu et il me répond, assez sèchement, qu’il est trop tard et qu’aujourd’hui il ne se sent pas de bonne humeur.

Très rapidement je me dis que c’est peut-être de ma faute et décide de lui en parler. Il s’excuse et me dit que son angoisse n’a rien à voir avec moi mais que, plutôt, il s’en veut à lui-même d’avoir pris tant de retard : c’est à ce moment que je commence à prendre conscience que Michel est extrêmement ritualisé. Avant de sortir de sa chambre, j’essaie de le rassurer en lui disant qu’il ne doit pas s’en vouloir pour si peu et qu’il pourra aller acheter le journal du lendemain.

Analyse

Cette situation se déroule dans le couloir se situant à l’opposé du bureau des infirmiers. Ce qui me met dans une position de vulnérabilité puisque je me retrouve seule.

De plus, j’ai été moins vigilante, du fait que Michel s’était toujours montré calme et aimable avec moi.

Je me suis alors demandée, après l’incident, qu’est-ce qui m’a manqué pour réagir de manière adéquate ?

Etait-ce mon manque de connaissance des pathologies ? Mon manque de connaissances sur le patient ?

Je dirais que ces éléments ont provoqué en moi, un sentiment d’impuissance surtout lié à une incompréhension du comportement de Mr P.

Effectivement, après avoir effectué quelques recherches dans son dossier médical, j’ai compris que Michel donnait une importance significative aux chiffres et donc à l’heure : ainsi même si cela me paraissait insignifiant (voire ridicule), j’ai perturbé l’environnement du patient en ne lui ayant pas ouvert directement la porte.

De ce fait, en plus de générer une frustration chez Michel (ce qui n’était pas du tout mon but), je ne sais pas gérer la situation correctement.

Je me suis également demandée si je n’avais pas ressenti de la peur, qui aurait éventuellement influencé mon comportement. C’est alors que je me suis rendue compte que c’est justement cette absence de peur, cet excès de confiance, qui a fait que je n’ai pas été attentive à tous les signes de frustration que présentait Michel.

A l’avenir, j’ai compris que je devrais être davantage attentive aux signes de frustration mais aussi faire preuve de plus d’observation afin d’éviter de perturber et mettre les patients (mais aussi moi-même) en situation de gêne.

Tout cela m’a donc permis de prendre conscience de mes difficultés à entrer en communication avec le patient et à créer une relation de confiance avec lui.