Théorie des coûts de transaction
Par Plum05 • 4 Décembre 2018 • 2 627 Mots (11 Pages) • 541 Vues
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L’incertitude de la transaction : pour WILLIAMSON, le facteur essentiel d’incertitude repose sur l’opportunisme des agents. Plus généralement l’incertitude n’est pas un problème en soi dès lors qu’il y a suffisamment d’agents substituables entre eux : une situation de marché en grand nombre. Toutefois elle devient problématique dès qu’il y a peu d’agents en mesure de contracter, c’est le cas des actifs spécifiques. Plus le degré d’incertitude sur une transaction sera élevé, plus les coûts de transaction y afférant le seront aussi.
Il existe deux types d’incertitude : La première est l’incertitude interne qui recouvre la complexité et le caractère tacite des tâches que l’entreprise effectue en interne ou que deux firmes différentes effectuent lors d’une transaction de transfert de technologies. La deuxième est l’incertitude externe qui comprend l’incertitude technologique, l’incertitude légale réglementaire et fiscale, et l’incertitude concurrentielle.
Spécificité des actifs : La spécificité des actifs est le concept ayant donné lieu au plus grand nombre de travaux empiriques (Klein et Shelanski, 1995, Masten, 1996).
La spécificité d’un actif renvoie à la notion d’actif redéployable, en effet moins un actif est redéployable sur une autre transaction, plus sa spécificité est grande. Lorsqu’une transaction porte sur un actif spécifique, le contrat intègre implicitement le caractère peu redéployable de cet actif. La transaction dépasse alors le cadre habituel de l’anonymat du marché : elle devient personnelle et durable, les contractants se sentant réciproquement dépendants. Cette situation va générer des coûts de transaction supplémentaires : contrôle des comportements, nouvelles clauses contractuelles, possibilité de renégociation, possibilité de contentieux.
Fréquences des transactions : les transactions semblables et répétitives donnent naissance à des contrats mieux adaptés qui réduisent les coûts de transaction. La fréquence pose problème dès lors qu’une transaction nécessite un investissement particulier. si les actifs sont spécifiques, alors de multiples transactions deviennent couteuses. En outre si les transactions sont peu nombreuses, cela signifie que le nombre d’acteurs et faible, par conséquent l’opportunisme à plus de chance à se développer et augmente l’incertitude qui pèse sur la transaction. Les transactions peuvent être fréquentes comme lors des approvisionnements d’un restaurant ou peu fréquent ou même uniques comme dans le cas de la construction d’un barrage ou d’une université. La fréquence n’est pas forcément l’attribut des transactions le plus important lors du choix d’un mode de gouvernance.
Compte tenu de ces caractéristiques des comportements et des transactions, il s'agit pour Williamson de trouver la forme organisationnelle la plus adaptée, au sens où elle limite les coûts de transaction. Ainsi pour Williamson, la firme est un système contractuel particulier, un «arrangement institutionnel» caractérisé par un principe hiérarchique qui permet à la direction de l'entreprise de prendre les décisions en cas d'événements non prévus par les contrats, et qui permet de limiter les risques liés à l'opportunisme.
L'analyse de Williamson aboutit aux formes organisationnelles suivantes :Marché : il correspond à une transaction occasionnelle dont l'objet est parfaitement délimité et où toutes les éventualités sont prévues (pas d'incertitude). L'identité des parties importe peu, la relation est impersonnelle.
Contrat avec arbitrage : c'est une relation qui ne peut pas se dérouler sur le marché car elle se déroule sur le long terme, elle est donc soumise à une incertitude forte. Dans ces circonstances, les comportements opportunistes sont possibles ainsi que les conflits d'intérêts. Pour y faire face, ce type de contrat prévoit l'arbitrage d'un tiers.Firme : cette relation se distingue de la précédente par le degré d'incertitude, qui est plus élevé dans un mode de coordination internalisé. Ainsi, la firme est le mode de coordination le plus adapté lorsque la transaction est répétée, dans un contexte de forte incertitude et que les actifs mobilisés sont très spécifiques.
Les caractéristiques des modes de gouvernance
Elles se composent des types de droit de référence, des modes d’adaptation et des instruments de management.
Les droits de référence
La branche Williamsonienne de l’ECT ne fait pas seulement appel à l’économie et à la sociologie des organisations, mais également au droit, dont chaque type sert de support de référence et d’instance lors de litiges éventuels pour chacun des trois modes de gouvernance.
Le contrat classique s’applique à la transaction néo-classique idéale par le marché. Les transactions se font sur le marché au comptant, elles restent essentiellement monétaires, comme sur des commodités normées (devises, matières premières). L’identité des partis importe peu. Les produits, leur qualité et les délais sont standards. En cas de litige, le tribunal peut porter un jugement sans connaissance des métiers des partis.
Le contrat néo-classique utilise l’arbitrage en cas de litige. Il nécessite une plus grande connaissance des métiers des partis à qui l’arbitre peut demander des explications orales. Les agents sont des entités juridiquement indépendantes mais reliées par un contrat évolutif plus souple que le néo-classique. Il permet des adaptations en cas de variation des conditions contractuelles. Il est utilisé pour les formes hybrides. La retenue (forebearance) constitue le droit de référence implicite au sein des entreprises. Le rejet fréquent ou systématique des compromis par une division, un département ou un service est interprété comme un refus de coopérer avec les autres plutôt qu’une adhésion forte à la stratégie ou à l’éthique de l’entreprise. De même, les tribunaux se refusent à intervenir dans un litige entre deux départements de la même firme. Ils doivent se mettre d’accord ou en référer au niveau supérieur de la hiérarchie en cas de litige. La firme est en quelque sorte sa propre juridiction d’appel.
Les types d’adaptabilité
Williamson (1991) prend comme point de départ les points de vue de Hayek et de Barnard sur le changement et l’adaptation. Hayek (1945) considère le changement comme cause unique des problèmes économiques, dont
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