Cours - Le Sujet (TS)
Par Junecooper • 27 Juin 2018 • 11 114 Mots (45 Pages) • 624 Vues
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1. Dans ce qui deviendra à la fin du 17e siècle la « querelle des Anciens et des Modernes ». Pascal prend parti avec ce texte : nous en savons plus que les hommes de l’Antiquité, et il est absurde de faire « un crime de les contredire et un attentat d’y ajouter ».
2. Ce savoir-faire inconscient qu’est l’instinct.
3. L’animal sait sans apprendre, c’est pourquoi il n’apprend vraiment rien d’autre que ce qu’il sait faire d’instinct.
4. Réfléchissant 2 siècles avant Darwin, Pascal attribue à une intention de la nature ce que nous pensons aujourd’hui en termes d’évolution adaptative : « la nature » n’inspire pas aux animaux les savoir-faire nécessaires pour qu’ils survivent : c’est l’inverse : les espèces animales ne survivent que dans la mesure où se sont développées en elles ces savoir-faire.
5. Avant de prendre dans les Pensées sa portée religieuse (« l’homme passe infiniment l’homme »), cette affirmation a pour Pascal, on le voit, un sens profane très concret : l’animal est borné par sa nature, l’homme passe ces bornes en s’instruisant sans cesse.
6. Conclusion : « Ce que nous appelons anciens étaient véritablement nouveaux en toutes choses » et « c’est en nous qu’on peut trouver cette antiquité que nous révérons dans les anciens ». Ce renversement de chaque terme en son contraire (les anciens étaient « nouveaux », les modernes sont les vrais « anciens ») est exemplaire d’une démarche de pensée dialectique. A noter que ce texte porte sur le seul progrès de la connaissance. Le problème se pose-t-il de la même manière quand il s’agit de l’art, de la morale, de la politique, de la philosophie ?
Partie 1 (l.1 à l.3) Introduction avec l’instinct et la raison qui s’opposent : Il s’agit d’un texte polémique qui exprime moralement son désaccord avec une idée souvent répandue et même défendue par un penseur, Michel de Montaigne (Fr. 1533-1592). Idée selon laquelle on pourrait mettre en parallèle l’instinct des animaux et la raison des Hommes. Le point de vue de Montaigne peut dans un premier temps se justifier car sous un certain aspect, instinct et raison ont une même fonction : survivre (= s’adapter à son milieu). Il n’y aurait donc, dans ce cas, qu’une différence de degrés entre instinct et raison. Or selon Blaise Pascal, il y a une différence de Nature du point de vue de leur temporalité. D’un côté, l’instinct, c’est le temps immobile, qui n’évolue pas, le temps de la répétition. De l’autre, la raison, c’est le temps du mobile, qui évolue, le temps le la création.
Partie 2 (l.3 et l.12) L’instinct des animaux : Pascal s’appuie sur l’exemple des abeilles et il ne le fait pas par hasard car à première vue le comportement des abeilles paraît comparable à celui des Hommes. Par conséquent, si Pascal arrive à montrer que ces similitudes ne sont que des apparences, des illusions, alors cela vaudra pour l’ensemble des animaux. Ces similitudes sont au moins au nombre de quatre. Premièrement, elles possèdent une intelligence géométrique puisqu’elles fabriquent des hexagones parfaits. Deuxièmement, elles ont un langage puisqu’on a observé que certaines abeilles, les sentinelles, forment un vol de la forme du signe de l’infini pour indiquer les champs de pollen. Troisièmement, le travail, effectivement, certaines abeilles sont appelées ouvrières. Et enfin, quatrièmement, elles possèdent une vie sociale puisque la ruche est une communauté hiérarchisée. Pour Pascal, ces rapprochements ne sont qu’une manière de tomber dans l’illusion de l’anthropomorphisme (= projeter des qualités proprement humaines sur du non-humain). Pascal dénonce cette illusion par une analyse précise du fonctionnement de l’instinct. En effet, on remarque que l’instinct possède une perfection, comme les hexagones, mais qu’il s’agit d’une « perfection bornée » (l.10). Cela signifie que l’abeille n’est capable de construire qu’une seule et unique forme d’habitat et que son travail est répétitif car il s’agit d’un « mouvement occulte » (l.6), c’est-à-dire, un mouvement qui n’est pas conscient de lui-même. C’est pourquoi il peut être utile de comparer la construction de l’abeille et celle de l’architecte. Le travail de l’architecte consiste à concevoir l’habitat avant même de le construire sous la forme d’un plan ou d’un projet par exemple. C’est grâce à cette préexistence dans l’esprit que les constructions humaines évoluent sans cesse aussi bien dans le temps que dans l’espace. Cet exemple nous permet de découvrir une détermination, qualité essentielle de la conscience, la refléxion. La capacité pour la conscience de revenir sur elle-même. Autrement dit, avoir conscience c’est non seulement avoir conscience de soi-même et du monde mais aussi avoir conscience que j’ai conscience. De la même manière Alain, de son rai nom Emile Chartier (Fr. 1868-1951) écrit « Savoir c’est savoir que l’on sait ». Enfin, Pascal donne une explication sur cette limite de la perfection des animaux. Elle repose sur un plan de la Nature avec une borne basse et une borne haute, ne pas devenir excessif. (Contestable car cela sort de la Philosophie. Si on croit en un plan de la Nature, cela veut supposer que l’on croit en Dieu).
Partie 3 : « Il n’en est pas de même de l’homme, qui n’est produit que pour l’infinité » (l.12). Par cette phrase, Pascal montre bien la différence entre la condition animale qui est bornée et la condition humaine qui est ouverte sur l’infini. C’est pourquoi l’Homme n’est pas un animal parfait mais un animal perfectible. Cette perfectibilité vient du lien entre la raison et la mémoire. D’une part, la mémoire individuelle, qui permet à l’Homme de s’appuyer sur le souvenir de ses expériences passées en vue d’évoluer et de se perfectionner. D’autre part, la mémoire collective qui nous permet de nous appuyer sur le témoignage des Hommes qui nous ont précédés grâce aux livres. Pour terminer, Pascal avance une idée originale et moderne selon laquelle il y a au moins dans le temps une universalité de la condition humaine. Cela signifie que si les anciens philosophes venaient parmi nous, nous serions capables de les regarder comme nos semblables car nous possédons tous une qualité qui nous distingue des animaux : la raison. Cette idée d’universalité de la condition humaine est renforcée par une double image, l’ensemble des Hommes n’en forme qu’un et un seul Homme les abrite tous.
2) La conscience de soi : la demarche cartésienne
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