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Les défaillances de marché

Par   •  8 Décembre 2018  •  5 551 Mots (23 Pages)  •  702 Vues

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Dans son modèle, il pose 2 hypothèses :

- L'absence de coûts de transaction

- Les droits de propriété sont bien établis sur les externalités.

Il prend l'exemple d'un céréalier et d'un éleveur voisins. Si une bête s'échappe, elle endommage le champ du voisin. Si le droit rend l'éleveur responsable des dégâts, alors il aggrandit son troupeau jusqu'à ce que le bénéfice retiré soit inférieur à l'espérance de l'amende. S'il n'en est pas reconnu responsable, le céréalier peut payer l'éleveur pour réduire son troupeau tant que son bénéfice est

Théorème de Coase : Sous ces deux conditions, on a un optimum de Pareto.

La « solution de Coase », c'est d'établir des droits de propriété sur les externalités et un marché pour les échanger.

John Dales, dans Pollution, property and prices (1968) appelle à un marché de droits d'émission, on ne plafonne par la production, mais la pollution. L'État se fait garant des drois de propriété. Ainsi, les entreprises vertueuses sont avantagées et les polluantes pénalisées. Toutes sont incitées à réduire au maximum alors que si l'on fixe des normes de production, elles sont incitées à polluer jusqu'à la limite, il y a effet de seuil.

→ Si le nombre de permis est égal à la pollution optimale, alors leur prix reflètera le coût social de la pollution ! (c'est magnifique ou c'est pas magnifique?)

L'absence de coûts de transaction rend la solution de Coase et la taxe pigouvienne équivalentes, on atteint dans les 2 cas le couple (p,q) qui est optimum social.

Interprétation de Coase : il faut préférer la solution qui engendre le moins de coûts de transaction. Le marché de droit d'émission engendre surtout des CF, il est efficace pour les agents de grande taille. Dans l'UE, seules les grandes entreprises y sont soumises. La taxe pigouvienne a des coûts de transaction faibles si le coût social est évident, d'où la taxe sur le carburant (TIPP).

B) Les biens publics

1) Rivalité et exclusivité

Samuelson, chef de file du courant de la synthèse, définit le « bien collectif » ou « bien public pur » par 2 critères, qui engendrent chacun des défaillances de marché :

- La non-exclusivité (excludability), on ne peut empêcher ceux qui n'ont pas payé d'en jouir. D'où un problème du passager-clandestin (free-rider). Aucun homo oeconomicus n'accepterait d'en payer le coût, le bien n'est pas produit.

- La non-rivalité : l'ajout d'un utilisateur ne diminue par l'U des autres ↔ Cm = 0. D'où l'impossibilité de tarifer au Cm, ce qui est condition de la pareto-optimalité.

→ À partir de ses travaux, on a construit une typologie des biens :

- Le bien exclusif et rival est un bien privé.

- Le bien non-exclusif et non-rival est un bien public pur.

- Le bien exclusif et non-rival est un bien de club. En général, ils sont non-rivaux pour un certain nombre de consommateurs, puis sujets à des problèmes de congestion. On met un péage à l'entrée pour les éviter (ex : autoroute, musée, théâtre). Le Cm est nul, jusqu'à ce qu'il faille dupliquer le bien (saturation). C'est souvent le cas des monopoles naturels, le bien de club est lié au Cm décroissant.

- Le bien non-exclusif et rival est une ressource commune (common pool ressources). Ils sont en quantité limitée mais on ne peut en restreindre l'accès. Ex : nappes phréatiques, poissons.

Les biens publics sont sources d'externalités. La non-rivalité génère des externalités positives si tout le monde en profite, mais la non-exclusivité génère des externalités négatives dans le cas de la ressource commune (ex : épuisement des nappes phréatiques). Adam Smith liait les biens publics à l'État en appelant à ce que le rendement des infrastructures soit mesuré à l'échelle de la société. Un investisseur n'y trouvant jamais son compte, il faut qu'elles soient produites par l'État, directement ou indirectement (PPP, concessions).

Mais Coase montre en 1974 dans « Le phare en économie » que l'existence d'un bien public n'entraîne par forcément sa prise en charge par l'État : les phares, biens publics purs pris comme exemple par Mill, Pigou et Samuelson, étaient à 70 % privés avant leur nationalisation. Pour lui, les individus sont capables de mettre en œuvre une solution de Coase en s'organisant collectivement pour mettre en place les droits de propriété (ex : syndics de copropriété).

Elinor Ostrom, La gouvernance des biens communs, 1990

En utilisant la micro et la théorie des jeux, elle fait deux nuances dans la typologie de Samuelson :

- Samuelson voit l'exclusivité et la rivalité comme des caractéristiques intrinsèques des biens, alors que ce sont des construits sociaux, dépendant de leur prise en charge. Ex : les chaînes télés peuvent être biens publics (France TV ou TNT, non-gérée par l'État), biens de club (Canal+), ou même ressources communes (le nombre de fréquences est limitée).

- En conséquence, ce ne sont pas des variables dichotomiques, il y a continuum.

2) Le financement des biens collectifs

Pour Smith, l'État se justifie entre autres en tant que financeur des biens collectifs : il pallie des défaillances de marché puisque ces biens ne seraient pas produits sinon, du fait du passager clandestin. Fin XIXe , l'essor du mouvement mutualiste rend aux yeux de beaucoup l'État inutile. Mais le problème du passager clandestin demeure, d'où la nécessité des impôts, qui peuvent être assimilés à des dons volontaires si l’État est démocratique.

Erik Lindhal montre dans L'équité de la fiscalité (1919) que l'agrégation de la D se fait différemment pour un bien privé et pour un bien public. Pour le bien privé, la D agrégée est la disposition à payer de chaque consommateur. Pour le bien public, c'est la Σ des dispositions à payer, on ne peut obtenir la demande agrégée

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