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Le lobbying cas

Par   •  1 Janvier 2018  •  1 978 Mots (8 Pages)  •  359 Vues

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Ainsi, le but est de pouvoir réagir efficacement. Pour prendre un exemple récent, la parution de la proposition de loi « Création et Internet» a suscité l’intérêt non seulement des fournisseurs d’accès à Internet, mais également celle des associations de consommateurs, de défense des droits de l’homme ou encore des firmes spécialisées du secteur de la musique.

Partant, chacun a pu analyser la portée d’un tel projet, et élaborer une stratégie visant à le soutenir, à l’amender ou encore à faire en sorte qu’il soit refusé.

Le tout est donc d’envisager une « approche pluridisciplinaire globale et cohérente», afin de couvrir l’ensemble des possibilités. On peut ainsi solliciter un entretien avec la Ministre ou avec son cabinet, rencontrer ou informer des parlementaires, ou encore organiser des initiatives plus populaires. Il s’agit de présenter « un argumentaire adapté pour le bon interlocuteur selon un calendrier opportun

Il faut donc prioriser son action en fonction de l’importance des décideurs à convaincre, mais également faire le choix de moyens d’action en phase avec les intérêts défendus.

L’information, en règle générale, est au coeur du lobbying, puisque qu’il s’agit finalement de présenter aux cibles choisies une information sélectionnée, de manière à les convaincre de la justesse des intérêts ainsi défendus.

Par ailleurs, les outils de veille consistent à analyser, trier et rendre compte de multiples canaux informatifs, d’ordre législatif ou réglementaire, bien sûr, mais aussi médiatique, sociétal, géopolitique, technologique ou juridique.

Très concrètement, il s’agit donc de traiter une masse plus ou moins importante, selon l’objectif voulu, de Journaux officiels, de titres de presse, de publications spécialisées, de pages Internet...etc. On analyse ensuite l’information, que l’on contextualise afin de l’adapter

aux buts recherchés, puis on détermine les possibilités, le dossier à monter, les arguments à développer auprès des interlocuteurs sélectionnés.

Le lobbying peut enfin être incarné par des campagnes de communication dites institutionnelles, c’est-à-dire qui défendent non pas des produits mais des valeurs ou des idées. C’était le cas, par exemple, d’une enseigne bien connue de la grande distribution qui

souhaitait autoriser la vente de certains produits pharmaceutiques en grande surface, et qui a défendu ce point de vue via une campagne télévisuelle

Les moyens du lobbying en France sont donc multiples, mais pourtant encore assez réduits comparés, notamment, aux Etats-Unis. Il est ainsi impossible pour un lobby de financer un candidat à une élection, comme cela se fait outre-Atlantique, et leur activité n’est théoriquement pas réglementée au Parlement, d’où un manque de transparence qui mène à l’incompréhension, commune, de l’activité.

Cette connotation négative, qui est principalement relayée par les médias traditionnels, reflète néanmoins un ensemble de risques réels liés à la pratique du lobbying, et à l’existence des groupes de pression. De dérive ploutocratique en menaces sous-tendues de corruption à divers niveaux, on peut constater en tous les cas que l’activité, particulièrement en France, est difficile à cerner.

Les moyens que nous venons de décrire demeurent tout à fait légaux au regard de la législation en vigueur, mais on peut facilement imaginer que lorsque les enjeux deviennent importants, la donne change.

- Le lobbying comme instrument de régulation et catalyseur nécessaire d’une démocratie représentative moderne

L’exercice du pouvoir démocratique implique un certain nombre de contraintes, qui viennent limiter, modérer ou amender les prises de position des représentants du peuple.

Le modèle de la séparation des pouvoirs est l’exemple le plus concret de cet état de fait, puisqu’il a été pensé afin de canaliser les dérives potentielles d’un système regroupant entre les mains d’un nombre restreint d’hommes une grande partie du pouvoir décisionnaire.

Les prérogatives de chacun de trois pouvoirs viennent se contrebalancer, afin d’assurer la pérennité d’une certaine idée de la justice sociale.

Dès lors, le schéma de la démocratie représentative est le reflet d’une certaine idée de la “balance civile” des pouvoirs. Il s’agit de transposer le modèle démocratique, c’est-à-dire l’idée que le pouvoir est entre les mains des citoyens, à la double réalité de l’échelle nationale et du pragmatisme de l’efficience

Plus simplement, cette manière de déléguer tout ou partie de son pouvoir à un ensemble de représentants élus permet d’une part de sortir de l’aporie que constituait l’exercice direct du pouvoir par plusieurs millions de personnes, et d’autre part de s’assurer d’un certain degré d’efficacité et de réactivité dans le processus décisionnel.

Se pose alors le problème du contrôle des instances ainsi mises en place, et du respect par ses dernières de la volonté du peuple. Si les différents votes sont supposés jouer un rôle à ce niveau, par la possibilité qui est alors donné aux citoyens de sanctionner un décisionnaire, ils n’en restent pas moins sporadique - en ce qu’il reste, quel que soit sa fréquence, ponctuel et non pas continu - et leur efficacité est conditionnée par l’homogénéité de la classe politique.

En effet, plus il y a d’alternance potentielle, et plus le vote devient important ; inversement, des élus qui ne diffèrent que peu dans leurs lignes de conduite n’offrent pas de réelles perspectives d’infléchissement des politiques publiques et rendent donc le vote d’autant moins pertinent.

Ce constat établi, il convient de remarquer la dimension démocratique de l’exercice de l’influence par les groupes de pression.

En effet, ceux-ci peuvent venir pallier les faiblesses de la représentativité, et notamment le risque qu’un fossé ne se creuse entre décideurs et administrés.

En effet, on peut penser qu’à l’instar de l’évolution du phénomène observée aux Etats-unis, le lobbying hexagonal est amené à se démocratiser, c’est-à-dire à se faire de plus en plus éclectique. Aujourd’hui dominé assez naturellement par les représentants du monde économique, pour les raisons que nous avons vues, le monde du lobbying et de ses possibilités est appelé à s’ouvrir à d’autres types de groupes.

On

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