Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

La QPC protège-t-elle effectivement les libertés ?

Par   •  2 Décembre 2018  •  2 636 Mots (11 Pages)  •  480 Vues

Page 1 sur 11

...

des faiblesses persistent (II.).

I. Une protection accrue des libertés par la QPC

La QPC relève du fait exclusif des parties à un litige (A.) qui pourront contester la

conformité d’une disposition litigieuse à la Constitution devant le Conseil constitutionnel

(B.).

A. La contestation de la norme inconstitutionnelle rendue

possible pour le justiciable

La procédure de la QPC amène le juge ordinaire à vérifier l’applicabilité de la

disposition contestée au litige, l’absence de déclaration préalable par le Conseil

constitutionnel de sa conformité à la Constitution et de son caractère sérieux.

Le système du double filtre mis en place amène la Cour de cassation ou le Conseil d’Etat

à se prononcer sur la demande de QPC que les juridictions ordinaires leur ont transmis.

Les juges des cours supérieures traiteront quant à eux du caractère nouveau et sérieux

(plus réducteur que le simple caractère sérieux contrôlé par le juge ordinaire) et de la nondéclaration

antérieure de constitutionnalité, laissant la question de l’applicabilité aux

juridictions inférieures.

La procédure de la QPC est en faveur des parties à un litige. Le justiciable s’estimant lésé

dans ses droits par une disposition législative peut déclencher ce mécanisme à n’importe

quel moment de la procédure. La QPC constitue une procédure à part qui vient se greffer

à la principale. Le juge ordinaire doit la traiter dans les « plus brefs délais ».

En cas urgence, il est possible de statuer sans attendre la réponse à la QPC, ce qui

conduit à reconnaitre la compétence du juge des référés4.

La compétence pour poser une QPC est reconnue aux parties au litige, mais aussi à tout

ceux faisant montre d’un intérêt spécial à agir.

4 CE, ordonnance de référé n°340250, 16/06/2010, Diakité

"3 sur 9"

Après la mise en route de la procédure, c’est au Conseil constitutionnel de connaitre de

ses revendications.

Même en cas de clôture de l’instance, le juge constitutionnel se reconnait la compétence

pour connaitre de la QPC qui lui a été posée antérieurement au rendu du verdict5.

La transmission de la QPC est différemment exercée d’une juridiction à l’autre, alors que

la Cour de cassation sera plus réticente, le Conseil d’Etat quant à lui s’y montre plus

favorable. L’inconstitutionnalité de la loi fait celle du règlement, le Conseil d’Etat est donc

compétent pour apprécier la constitutionnalité de la disposition législative.

Ainsi, « La QPC n’est jamais plus utile à la défense des libertés que lorsqu’elle est

intelligemment maniée par le justiciable »6. Lors de l’Etat d’urgence, « choc frontal »7 entre

l’Etat d’exception qu’est l’Etat d’urgence et la protection des libertés, la QPC apparait

comme une garantie non négligeable face à des dispositions pouvant plus facilement

porter des atteintes aux droits et libertés.

Le justiciable pourra même profiter d’une certaine souplesse dans l’acceptation de la QPC

par le Conseil constitutionnel qui peut admettre la possibilité d’un réexamen de la

disposition si un changement significatif de circonstances s’est opéré depuis la première

déclaration de constitutionnalité de la mesure8.

Le Conseil constitutionnel, du fait de la popularité du mécanisme de la QPC a été conduit

à réaffirmer des libertés diverses, telles que la liberté d’entreprendre910, la liberté

individuelle11

L’incompétence négative du législateur a elle aussi été reconnue comme un fondement

possible pour une QPC12, ce qui, bien qu’offrant au justiciable le pouvoir de contester le

bon exercice par le législateur de sa compétence, amène à se questionner sur les limites

de l’appréciation des libertés accordées au justiciable dans le cadre de la QPC.

5 CE, 4 juin 2012, requête n° 357693, S. Brondel

6 Recueil Dalloz 2013, p. 444, Un pas de plus dans la liberté de choisir son juge — Denis de

Béchillon

7 RFDA, 2016, p. 424, Etat d’urgence et protection des libertés — Agnès Roblot-Troizier

8 décision n°2012-233 QPC, 21/02/2012, Mme Marine Le Pen

9 décision n°2013-336 QPC, 01/08/2013

10 décision n°2015-468/469/472 QPC, 22/05/2015, Société Uber SAS et autres.

11 décision n°2010-80 QPC, 17/12/2010

12 décision n°2010-5 QPC, 19/06/2010, SNC Kimberly Clark

"4 sur 9"

Le déclenchement d’une QPC résulte de l’atteinte dont se prévaut le justiciable,

mais le déroulement de la procédure est de la compétence du juge constitutionnel.

B. Des libertés sous l’égide du juge constitutionnel

L’article

...

Télécharger :   txt (19.5 Kb)   pdf (59.6 Kb)   docx (22.9 Kb)  
Voir 10 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club