LES CRISES FINANCIERES
Par Andrea • 1 Avril 2018 • 4 065 Mots (17 Pages) • 480 Vues
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* Dans cette situation de risque systémique, les agents formulent des anticipations pessimistes, ce qui limite la reprise de la production. Dans ce cas, la crise s'auto-entretient.
Credit crunch : phénomène d’assèchement des possibilités de crédit auprès des établissements bancaires.
Réglementation prudentielle : normes contraignantes visant à réduire le risque systémique en forçant les banques et les agents financiers à éviter une prise de risque excessive.
Une bulle spéculative est une situation où les cours des actions augmentent du fait du comportement mimétique des spéculateurs, sans rapport avec la valeur réelle des entreprises. Cette bulle se développe à cause d’anticipations auto-réalisatrices des opérateurs de marché : tous se procurent des titres en espérant qu’ils vont prendre de la valeur, la demande augmente, et les titres prennent effectivement de la valeur. Au moment où ces anticipations se retournent, on parle d’éclatement de la bulle : les agents liquident leurs titres, qui perdent alors de la valeur.
Sur les marchés des capitaux, la hausse des prix ne se traduit pas forcément par une baisse de la demande, en raison de comportements mimétiques. Il y a mimétisme, car les investisseurs achètent parce que d’autres achètent. On peut considérer qu’une des motivations de l’adoption du comportement mimétique est que l’information sur le marché manque : l’agent suit alors des leaders supposés mieux informés que lui.
Keynes montre que les agents qui spéculent sur les marchés financiers prennent une décision de cession ou d'achat de titres en fonction du comportement qu'ils pensent que les autres vont adopter. Il utilise la métaphore du concours de beauté, où des agents sont amenés à élire une reine de beauté et sont récompensés s'ils ont choisi la gagnante. Les participants n'ont alors pas intérêt à voter pour la personne qu'ils trouvent personnellement la plus belle, mais à voter selon ce qu'ils pensent être l'opinion des autres. C'est la même chose sur le marché financier lors de l'achat ou la vente de titres, car les agents cherchent à acheter (ou à vendre) les titres dont ils pensent que les autres agents vont vouloir acheter (ou céder) dans un futur proche.
Le mimétisme est au cœur de l'activité financière. Les agents spéculent sur les marchés financiers, c'est-à-dire qu'ils cherchent à obtenir des profits en anticipant l'évolution du cours des titres, donc en anticipant le comportement futur des autres agents.
Ce phénomène est accru par l'existence d'asymétries d'information. Si un agent n'a pas d'informations sur un titre, il peut croire qu'un autre agent qui réalise une opération (achat ou vente) détient, lui, une information privilégiée qui justifie son acte.
Par exemple si un agent A observe qu'un agent B achète des titres d'une entreprise, l'agent A peut croire que l'agent B détient des informations particulières, par exemple que B sait que cette entreprise va faire des annonces positives, donc que son cours va augmenter. L'agent A a alors intérêt à imiter l'agent B.
La volatilité désigne l'amplitude des fluctuations du cours d'un actif. Un actif est volatile si son cours varie fortement sur une courte période.
Paradis fiscal : territoire sur lequel l’impôt sur les bénéfices ou les revenus de capitaux supporté par les non-résidents est insignifiant et dont les autorités se montrent "peu coopératives" pour fournir à des pays tiers des renseignements sur les patrimoines ou les revenus des personnes qui y ont des comptes.
2. Les différentes formes de crises financières
Les crises financières peuvent prendre la forme de :
* Krach boursier ou crise boursière: très forte chute des cours des actions. Ajustement brutal à la baisse sur les marchés boursiers, lié à l'éclatement d'une bulle spéculative. Une grande partie des titres perdent brusquement leur valeur, car tous les agents cherchent à les revendre.
* Crise de change : effondrement de la valeur de la monnaie. Ajustement violent du taux de change de la monnaie d'un pays vis-à-vis des autres monnaies. Il peut par exemple s'agir du cas où une monnaie est victime d'une attaque spéculative (les agents financiers détenteurs de cette monnaie cherchent à la vendre pour faire diminuer sa valeur), comme en a été victime la livre sterling en 1992.
* Crise bancaire : les banques sont en situation d'illiquidité ou d'insolvabilité, et de ce fait n'arrivent plus à obtenir d'argent sur les marchés de capitaux. Elles ne peuvent alors plus accorder de crédits et risquent de ne pas rembourser les agents qui leur ont confié leurs fonds. C'est le cas des faillites bancaires de 2008.
* Crise de la dette souveraine : c'est une situation dans laquelle un Etat a des difficultés à rembourser sa dette. Elle peut venir du simple doute des agents financiers sur les capacités de l'État à rembourser sa dette, car si ces agents sont méfiants, ils cessent de prêter à l'État, or cet Etat pouvait compter sur l'emprunt pour rembourser ses premiers créanciers. C'est par exemple la crise qu'a connue la Zone Euro en 2010.
3. Les causes des crises financières
Plusieurs explications permettent de comprendre ces crises financières :
• un système financier libéralisé laisse une grande liberté aux acteurs sur les marchés. L’interdépendance entre les marchés financiers, entre les banques ainsi qu’entre le secteur bancaire et les marchés financiers se propage à l’ensemble du système financier national et international.
• L’abondance de liquidités et le crédit facile. Les prêteurs imprudents sont devenus incapables de sélectionner les bons projets (risque de crédit).
• Le développement d’innovations financières. En créant des opportunités nouvelles de placement, les innovations financières sont des facteurs de déstabilisation. La titrisation, au cœur de la crise des subprimes, fournit un exemple de l’augmentation du risque systémique issue des innovations financières (risque de marché).
• L’augmentation des inégalités. Quand les inégalités s’accroissent, les ménages les plus modestes sont contraints d’emprunter,
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