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Crises financières et économie réelle.

Par   •  22 Mars 2018  •  3 754 Mots (16 Pages)  •  338 Vues

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B) Les crises financières sont à l’origine d’une dévalorisation des biens et services circulants dans l’économie : la dépréciation des actifs.

Le phénomène de dépréciation désigne généralement la perte de valeur d’un bien, d’un service ou d’une monnaie. Dans le cas d’actions cotés en bourse, la dépréciation des actifs engendre des conséquences catastrophiques sur les marchés financiers puis les places boursières, sur le long terme.

Il est courant que les crises financières soient la conséquence d’un krach boursier c’est à dire une chute soudaine, parfois violente, du cours des actions pouvant toucher une ou plusieurs places financières et entraîne un manque de confiance de la part des investisseurs. S’ensuit une panique boursière, causé par la dépréciation soudaine des actifs, où les détenteurs d’actions souhaitent vendre leurs titres à tout prix ou alors par une forte spéculation qui amplifie et accélère les effets de la crise qui est dans un premier temps boursière. La crise de 1929 fait suite au krach de la bourse de New York, qui est sûrement le plus violent de l’histoire : le fameux «jeudi noir» du 24 octobre. En cinq jours, presque cinq millions de titres furent vendus. L’indice du Dow Jones fut divisé par deux en moins de deux jours puis par dix en deux ans. Ce krach a été une anticipation des gros porteurs de titres qui, voyant l’activité économique ralentir et la baisse de rentabilité de leurs actions s'accélérer, ont décidé de les vendre en masse. Un krach boursier est généralement le résultat d’une sur-évaluation d’un actif, ce qu’on appel dans le langage courant une bulle spéculative. 1929 fut le résultat de l’éclatement de la bulle des «Call loans», «prêt au jour le jour», permettant à n’importe quel agent économique d’emprunter de l’argent dans le but de se créer un porte feuille d’action, et d’être actif sur le marché boursier. Ainsi à la fin des années 1920 aux Etats-Unis, un américain sur cent était détenteur d’actions sur une population de plus de 122 millions d’habitants. Lorsque la bulle a éclaté, des conséquences spectaculaires ont été constatées sur l’économie puisque cette explosion a fait chuter la valeur des «Call loans» et les emprunteurs se sont retrouvés dans l’incapacité à rembourser leur créancier et ce par le deuxième mécanisme faisant que les crises financières affectent l’économie réelle : la dépréciation des actifs. Ce phénomène contribue à une destruction d’une grande partie du capital d’un agent économique. Lorsque les ménages voient leur richesse réelle se dévaloriser alors ils auront tendance épargner d’avantage, donc à moins consommer, cette baisse de la consommation va accroître les effets de la crise.

De plus, la dépréciation des actifs va une nouvelle fois jouer sur la consommation par le phénomène «d’effet de levier» qui consiste, pour les ménages ou les entreprises, à connaître leur capacité d’endettement. L’euphorie des agents économique lors d’un boom comme l’a été celui d’internet à la fin des années 1990 est un gros risque à prendre si ce boom se révèle être une bulle. En effet, à cette époque les nouvelles micro-entreprises naissantes avaient comme nom des starts-up. Ce boom d’internet a encouragé la progression de l’endettement des starts-up lorsque la bulle a explosé, il y a eu une dépréciation des actifs d’internet qui a coupé l’accès au crédit aux starts-up, elles ont fini par s’éteindre à cause de la dégradation de leur capital.

En ce qui concerne les entreprises cotés en bourse, elles sont logiquement les plus fiables et devraient trouver des investisseurs mais elles sont profondément affectées par la chute du cours de leurs actions qui traduit leur difficulté à lever des fonds. Pour combler ce besoin, les grandes entreprises vont multiplier leur offre d’actions mais cette initiative va «diluer» le capital de l’entreprise car le nombre de propriétaire sera plus important.

Contrairement au canal du crédit, la dépréciation des actifs affecte indirectement la croissance d’un Etat donc l’économie réelle. Mais ce mécanisme peut être à l’origine de la chute de certaines entreprises par la dégradation de leur capital donc à l’origine de nombreuses pertes d’emplois dans la population active.

«Une des grandes leçons de la crise financière est que l’Etat a un rôle crucial à jouer dans le développement économique». Joseph Stiglitz, chef de fil du nouveau keynésianisme, prouve que la déréglementation et l’ouverture totale des marchés est une pratique inefficace et obsolète. Pour lui, l’heure est à l’intervention de l’Etat dans l’institutionnalisation des marchés financiers, afin qu’ils ne «déraillent» pas.

II/ Les pouvoirs publics face aux crises : prévenir ou guérir ?

Les conséquences que peuvent avoir les crises financières sur l’économie réelle sont étroitement liées aux politiques macro-économiques (A). Cependant, des rigidités doivent venir réguler les marchés financiers pour pallier les limites des pouvoirs publics (B).

A) Les politiques macro-économiques agissent sur les fluctuations économiques.

La politique économique est le moyen qu’ont les pouvoirs publics pour stabiliser le niveau de production et d’inflation dont les fortes fluctuations peuvent faire varier le prix. En fonction des courants de pensés des économistes et des idéologies politiques, les politiques budgétaires et monétaires varient. Ainsi, leur effets sur la conjoncture économique n’est pas la même surtout en temps de crise.

La politique budgétaire est le principal moyen pour l’Etat d’agir sur la conjoncture économique et ce à l’aide d’outils tels que les dépenses publiques, l’endettement public ou encore les prélèvements fiscaux. Cette politique est qualifiée de conjoncturelle, elle sert à stabiliser la santé économique du pays sur le court terme. Sur cette question divergent les opinions des keynésiens et des libéraux. En effet, les économistes partisans de la pensée keynésienne vont favoriser une politique de relance économique face à la crise. Ils consistent à réinjecter des fonds dans la «machine économique» pour pousser les agents à consommer. Pour cela, l’Etat doit augmenter sa dette publique en empruntant à d’autres pays ou en augmentant les impôts. En contrepartie, l’Etat finance les banques de second rang permettant alors un accès plus facile au crédit et de plus grosses parts dédiées à la redistribution sociale. Suite à la crise

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