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Frontières organisationnelles et confiance des acteurs

Par   •  20 Août 2018  •  3 713 Mots (15 Pages)  •  383 Vues

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- Existe-t-il d’autres modes de coordination organisationnelle alliant performance de l’organisation et confiance des acteurs ?

Ainsi face à cette série d’interrogations, on peut se demander comment frontières organisationnelles et confiances des acteurs peuvent-elles interagir pour favoriser la performance des organisations ?

Nous répondrons à la problématique en traitant tout d’abord les aspects scientifiques du sujet. Puis nous procéderons à une transposition didactique et pédagogique pour le sections STS tertiaires.

I – La confiance des acteurs repose sur le choix pertinent entre la firme et le marché.

Cette première partie a pour objectif de justifier le choix de la firme dans le cadre de ses transactions. Par ailleurs, si le choix du marché s’avère judicieux, nous verrons que le recours au marché n’apparaît pas moins nécessaire dans la recherche de la confiance des acteurs.

A – le choix de la firme peut se révéler judicieux dans la recherche de confiance des acteurs.

Dans une première approche, il convient d’affirmer que contrairement aux idées néo-classiques, l’individu ne dispose pas D’UNE INFORMATION PARFAITE ET EXHAUSTIVE. Par conséquent, lors de la conclusion d’un contrat, ce dernier sera dans l’incapacité d’envisager tous LES EVENEMENTS POSSIBLES ni de calculer parfaitement LES CONSEQUENCES DE LEURS DECISIONS. Ainsi, cette incomplétude des contrats dont les travaux ont été initiés par HART et MOORE (90) s’efforce de nous expliquer que les agents ne peuvent pas formuler des contrats complets ex ante et que lorsqu’une circonstance imprévue se produit, il y a place pour une nouvelle négociation en vue de redéfinir les termes du contrat. Ainsi, en raison de l’imperfection de l’information, l’une des parties au contrat peut adopter un comportement opportuniste pour favoriser ses intérêts au détriment de ceux des autres et ainsi trahir la confiance de l’autre. Aussi, afin de ne pas être victime d’un Hold up, la firme aura intérêt à mener une stratégie d’intégration verticale. Le cas de General Motors (GM) et Fisher Body (FB)présenté pour la première fois par KLEIN, CRAWFORD ET ALCHIAN (78) est illustrant, puisqu’ en 1925, la demande de châssis adressée à FB avait brusquement augmenté. Ce dernier avait refusé de faire les investissements en capital nécessaires pour produire les châssis de manière efficace pour GM en refusant de construire une usine près de l’infrastructure de production de GM à Flint dans le Michigan. Par conséquent GM a dû intégrer verticalement FB en 1926. Ce qui montre bien que le recours à la firme est nécessaire pour des raisons de confiance

Dans une deuxième approche, il y a lieu de dire que le recours au marché peut s’avérer inefficace lorsque la transaction porte sur des actifs spécifiques. En effet, comme le soutient O. WILLIAMSON (85), dans le cadre de la théorie des coûts de transaction, le choix entre la firme (gouverné par la hiérarchie) et le marché (gouverné par le mécanisme des prix) va se faire en fonction des caractéristiques des transactions : la spécificité des actifs et la fréquence des transactions. Ainsi, lorsque la transaction porte sur des actifs spécifiques et que la fréquence des transactions est élevée, les contractants auront l’occasion d’être opportuniste et conduira à l’augmentation des coûts de transaction. Par conséquent il apparaît nécessaire d’internaliser l’activité. Le cas illustrant est l’exemple d’une société de transport de produits chimiques par voies ferroviaires ; pour ce faire elle aura besoin de mettre sur pied des wagons spécialement conçus, et pour ne pas être victime d’opportunisme, elle préfèrera posséder de tels actifs spécifiques plutôt de les louer. Par conséquent cette stratégie montre encore que le recours à la firme est nécessaire pour garantir la confiance des parties prenantes de l’entreprise.

Dans une dernière approche, on peut affirmer que la confiance des parties prenantes de la firme passe par la propriété privée et donc par un recours à la firme. A ce titre, le droit de propriété est caractérisé par trois attributs, l’usus correspondant au droit d’utiliser l’actif, le fructus le droit de tirer revenu de l’actif et l’abusus le droit de disposer de manière exclusive l’actif en question. Plus précisément, c’est le fait de pouvoir contrôler l’organisation et d’en percevoir les bénéfices qui rend cette dernière efficace puisqu’ils permettent d’observer le comportement de chacun au travail alors que sur le marché, il n’y a pas d’agent central qui observe les comportements de l’équipe.

D’ailleurs, A. ALCHIAN ET H.DEMSETZ (72) avec la théorie des droits de propriétés nous enseigne que la firme capitaliste classique est considérée comme une forme organisationnelle efficace de la production en équipe. Les membres d’une équipe ne sont pas incités à fournir le maximum d’effort. Par conséquent, pour éviter un tel comportement de passager clandestin, ces mêmes auteurs soutiennent qu’un agent central doit vérifier la productivité de chacun. Aussi pour amener l’agent central dans le sens des propriétaires, celui-ci doit être le créancier résiduel et détenir le contrôle résiduel. A titre d’exemple, les grandes entreprises familiales comme AUCHAN, MICHELIN, ou PEUGEOT jusqu’à l’entrée dans le capital du constructeur chinois DONG FENG montrent que la propriété et la gestion de l’entreprise par la famille est un gage de confiance ce qui montre encore une fois que le recours à la firme assure la confiance des acteurs.

A cet instant de notre réflexion, il apparaît que le recours à la firme dans la recherche de la confiance se justifie. Toutefois, dans certaines situations il peut être plus opportun de recourir au marché.

B – Dans certaines situations le recours au marché peut aussi être bénéfique et maintenir la confiance des acteurs.

Tout d’abord, si le marché existe, c’est parce que le recours à l’organisation interne entraîne des coûts de fonctionnement. En effet, on peut se trouver dans une situation où les coûts internes sont plus importants que les coûts inhérents au marché. D’ailleurs R. COASE dans son article publié en 1937 « The Nature of The Firm » va dans ce sens en posant pour la première fois la question de l’existence de la firme. Il s’est aussi interrogé sur la coexistence des deux modes de coordination et montrait que si les coûts de coordination interne étaient inférieurs

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