Economie spatiale et internationale.
Par Ramy • 18 Juin 2018 • 2 257 Mots (10 Pages) • 479 Vues
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L’espace a une organisation dichotomique, avec d’un côté : les villes avec les implantations
industrielles et les marchés des biens, et d’un autre côté, les autres territoires avec les productions et les marchés agricoles. Lösch va considérer qu’un certain nombre de forces vont inciter à la concentration industrielle dans les villes, comme les économies d’agglomération et la minimisation des coûts de transport globaux.
Lösch montre que les frais de transport augmentent avec la distance, et qu’à partir d’une certaine limite, le rayon de vente est atteint. La représentation schématique la plus adaptée correspond de fait à des aires circulaires. Cette juxtaposition de cercles (illustrant la concurrence) conduit Lösch, à opter par la suite pour une structure hexagonale. Quelle que soit la taille de l’hexagone, ce dernier sera représentatif du « support géographique de référence des données économiques ». La superposition d’hexagones correspond aux branches industrielles fait apparaître des coïncidences entre certains centres de production, et décrit une hiérarchie des villes.
Lösch et de Walter Christaller partent des deux questions suivantes :
Comment à partir d’un espace homogène, penser l’émergence de concentrations urbaines d’activités manufacturière ou tertiaires ?
Comment évaluer la hiérarchie entre agglomérations ?
La microéconomie permet de répondre à ces questions via les comportements de maximisation du profit et de minimalisation des coûts. Ainsi à chaque bien ou service correspond un optimum d’échelle de production. A cet optimum correspond une demande répartie sur l’espace homogène. Les coûts de transports sont minimisés si le producteur dessert un « disque » de l’espace homogène. Il en résulte que les productions urbaines vont s’organiser en réseaux de « lieux centraux » pour lesquels les disques recouvrent l’espace. Le réseau obtenu est à mailles hexagonales On parle alors de réseau de Christaller La théorie des places centrales est alors comprise comme « l’organisation efficiente du commerce qui explique la ville. Elle s’étend sur un lieu où se regroupent des commerçants ayant une aire de marché de dimension identique ou voisine ».
Les dimensions de l’aire des marchés sont différentes et dépendent de 3 facteurs:
- Les facteurs qui influencent la qualité et le coût du service commercial (économies d’échelles, volume de la population desservie…).
- Les facteurs qui influencent directement les coûts (transport).
- Les facteurs qui influencent ou non une plus grande proximité (fréquence d’achat).
Pour conclure: l’analyse des aires de marché et de leur imbrication en régions économiques constitue l’apport le plus important de la théorie économique de l’espace. La théorie des régions économiques de Lösch apparaît comme une analyse combinatoire des réseaux d’aires de marchés en système régionaux, eux même reliés en réseaux de systèmes.
L’effet de l’attractivité nous permet aussi d’élaborer un classement des villes et régions entourant par exemple la dorsale de Brunet. On constate alors que le déplacement de la dorsale est beaucoup plus accentué vers l’Est de l’Europe. Ce qui laisserait penser à une très forte extension avenir des PECO.
- Caractérisation des flux d’échanges
L’analyse des échanges commerciaux entre des pays revient à considérer les flux bilatéraux d’un pays exportateur vers un pays importateur. Ces pays ont des particularités propres en termes géoéconomiques qui déterminent plus ou moins leurs niveaux d’échange. Une telle problématique repose sur les fondements du modèle de gravité de Newton.
Avant d’expliquer l’analyse des flux et des entités géoéconomiques, faisons un bref rappel des définitions des graphes.
*Deux définitions pour les graphes :
"Un graphe est un schéma constitué par un ensemble supposé fini de points et par un ensemble de flèches reliant chacune deux de ceux ci. Les points sont appelés les sommets du graphe, et les flèches les arcs du graphe."
"Un graphe G = (X, U) est le couple constitué :
1. par un ensemble X = {x1, x2,….,xn}
2. par une famille U = { u1,u2,…,un}d'éléments du produit cartésien
X x X = { (x, y) / x ϵ X, y ϵ X}
*Analyse des flux d’échange.
L’analyse des échanges commerciaux entre les pays européens par exemple met en jeu un système complexe d’entités géoéconomiques et leurs relations. Les entités géoéconomiques sont les pays d’origine et de destination des flux, mais on peut utiliser aussi des regroupements de pays comme l’UE, les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale), les PTM (Pays Tiers Méditerranéens). Il devient alors possible d’étudier les flux au sein même de nouvelles entités agrégées.
On peut assimiler le système étudié à un graphe, où les nœuds sont les pays d’origine et de destination, leurs formes agrégées étant les blocs de pays. Ces nœuds sont décrits par des variables explicatives qui leur sont propres. Les arêtes sont orientées en fonction des relations entre ces nœuds et sont valuées selon différentes variables : le flux d’échanges à expliquer, ou toute variable explicative associée à deux nœuds (par exemple : la distance séparant deux pays). La structure globale se présente donc sous la forme d’un graphe orienté potentiellement complet et connexe (sauf pour les cas d’absence d’échange) et non planaire. Toutes les arêtes du graphe peuvent être potentiellement dupliquées.
Ainsi, du point de vue des échanges commerciaux, on peut associer aux couples de pays deux flux de sens opposés et de valeurs spécifiques, selon le niveau d’échange. Une importation (vs une exportation) n'est représentative que d’un seul et même flux pour l’évaluation du potentiel d’exportation d’un pays vers un autre, les pays pour l’analyse des soldes d’échange, les blocs de pays, actuels et futurs, pour l’appréhension des effets d’intégration
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