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ECONOMIE MONETAIRE

Par   •  17 Janvier 2018  •  3 042 Mots (13 Pages)  •  544 Vues

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Une banque commerciale va créer de la monnaie de deux manières différentes : soit elle achète des obligations, soit elle accorde des crédits aux agents économiques. Intéressons-nous surtout aux accords de crédits, qui résultent des comportements des agents qui sont en besoin de financement, et qui ont besoin dune monnaie qu’ils n’ont pas pour un investissement. Ces comportements vont faire naitre tout le système bancaire actuel. La banque, lorsqu’elle accorde un crédit, crée de la monnaie scripturale à partir de rien. Cette monnaie sera détruite lorsque le prêt sera remboursé. La masse monétaire va donc augmenter. Cependant, une banque commerciale n’est jamais seule.

Ainsi, imaginons qu’une banque commerciale (1) accorde un crédit à un agent A. Imaginons ensuite que cet agent A paye la somme de son prêt à un agent B, qui a son argent dans une banque (2). L’agent A fait alors un chèque à l’agent B du montant du prêt accepté par la banque 1. L’agent B va alors encaisser ce chèque auprès de la banque 2. La banque 2 n’aura pas d’autre choix que d’encaisser ce chèque (en quelques sortes elle « achète » ce chèque). La banque 2 se retrouve avec un chèque acheté, et de la monnaie en moins (montant du chèque). Elle a en fait créé de la monnaie pour la donner à son client, alors que la banque 1 n’a rien déboursé. La banque 1 aura donc une dette envers la banque 2 du montant du prêt de départ, et donc du chèque.

Il faut faire payer la banque 2 en monnaie fiduciaire, car c’est une monnaie qu’elle ne contrôlera pas. Mais nous ne pouvons pas faire sans arrêt des transferts de monnaie fiduciaire d’une banque à une autre ! De ce fait, sur une période, les banques calculeront le solde algébrique des transactions entre elles, et finiront par payer une compensation interbancaire en monnaie fiduciaire immatérielle. Pour cela, elles se doivent d’avoir une réserve de monnaie fiduciaire. Dès lors, on va voir apparaître une hiérarchie, avec la banque centrale au plus haut. Toutes les banques commerciales vont ouvrir un compte à la banque centrale, sur lequel sera inscrit le montant de leur réserve en monnaie fiduciaire immatérielle. Les compensations interbancaires se feront par ce biais. Ainsi, une banque commerciale qui a son compte auprès de la banque centrale négatif sera illiquide, c’est-à-dire en incapacité de transformer de la monnaie scripturale en monnaie fiduciaire.

Nous pouvons constater encore une fois que l’existence de ce mécanisme est due à des comportements des agents économiques qui peuvent exister du fait de l’existence de la monnaie.

- La monnaie : un risque permanent

L’histoire de l’économie mondiale a montré, à plusieurs reprises, que la monnaie n’avait pas ce rôle neutre qu’affirmaient les classiques. Ainsi John Maynard Keynes, dans « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » de 1936, a tenté d’expliquer les faits historiques, à savoir la crise de la bourse de Wall Street à New York en 1929. Selon lui, la principale source de la crise est la spéculation boursière devenue complètement irrationnelle. Ainsi, observons en quoi la spéculation sur la valeur de la monnaie est-elle un risque pour l’économie.

A : la monnaie, un agrégat neutre pour le fonctionnement de l’économie ?

L’apparition de la monnaie a provoqué un bouleversement au niveau des échanges, et de la consommation, mais également au niveau de la demande de monnaie. Cette demande n’est plus uniquement le fruit de la volonté d’effectuer des opérations. Mais ici les théories économiques ne sont pas toutes en accord sur les motifs de cette demande de monnaie.

Les classiques voient la monnaie comme un instrument d’échange, uniquement. Les agents économiques ne détiendraient de la monnaie que pour effectuer des transactions. Elle n’est en aucun cas demandée pour elle-même ! Pour des auteurs tels que Jean-Baptiste Say, la monnaie n’est qu’un voile, en ce sens qu’elle ne modifie pas les échanges ; elle est neutre. On peut alors parler de « monnaie hélicoptère ». John Stuart Mill, ou encore Léon Walras, ou Adam Smith ; tous se mettent d’accord sur ce principe. Pour le prouver, nous pouvons même avoir une équation d’Irving Fisher, qui prouve cette théorie. En considérant la vitesse de la monnaie constante, ainsi que les capacités de production : toute augmentation de la masse monétaire provoquera une augmentation des prix de manière proportionnelle.

M*V=P*Y

Cependant, John Maynard Keynes, dans son œuvre va venir bouleverser cette idée. Pour lui, la demande de monnaie répond de trois motifs, et peut absolument être demandée pour elle-même. Tout d’abord, il n’émet pas de rupture avec les classiques en ce qui concerne la demande de monnaie pour le motif de transaction. Il rajoute simplement que cette demande de monnaie dépend positivement du revenu, et donc du niveau de production. Ensuite vient un deuxième motif ; celui de précaution. Ce motif serait présent car les individus anticipent la potentialité de faire face à des dépenses futures qui seront imprévues (nécessaire, ou avantageuses dans leur prix). Keynes introduit ici une situation d’incertitude, c’et-à-dire une situation dans laquelle il est impossible de calculer une probabilité d’apparition d’un phénomène. Bien entendu, ce deuxième motif dépend également positivement du revenu. Enfin, un troisième motif apparaît, bouleversant réellement les façons de penser ; le motif de spéculation. Pour Keynes, les agents économiques sont des spéculateurs, car ils vont acheter dans la potentialité de les revendre plus cher (et donc de faire une plus-value), plutôt que pour obtenir les rendements de ce titre. Ainsi, l’agent a deux possibilités : la première est de détenir des titres de long terme, lorsqu’il espère pouvoir faire une plus-value. La seconde est donc de détenir de la monnaie. Ainsi, en situation d’incertitude, l’individu va thésauriser, c’est-à-dire conserver la monnaie pour elle-même car il pense qu’il ne fera pas de plus-value en achetant le titre.

Le choix d’investir ou non, selon Keynes, n’est pas le fruit d’une rationalité parfaite. En effet, elle serait au contraire due à l’existence de conventions des individus, c’est-dire de croyances subjectives en l’évolution future de la valeur du taux d’intérêt. Ainsi, si le taux d’intérêt dit « normal » (issu d’une croyance) est estimé être supérieur au taux d’intérêt actuel, alors les individus vont avoir une préférence pour la liquidité.

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