Commentaire Hobbes - Etat de Nature
Par Matt • 14 Mai 2018 • 1 201 Mots (5 Pages) • 654 Vues
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Le lecteur pourrait alors penser que l’Homme n’est pas un être bon et moral par nature. Mais Hobbes apporte une précision des plus essentielles: la thèse qu’il soutient n’implique en réalité en aucun cas la condamnation de la nature humaine pour la simple et bonne raison que « les désirs et les (autres) passions des hommes ne sont pas en eux mêmes des péchés » (c’est à a dire des actes mauvais et condamnables) mais sont, au contraire, des phénomènes naturels. En d’autres termes, Hobbes ne porte pas de jugements de valeur. Il expose et constate, mais en aucun cas il ne donne, au lecteur, une règle de morale à suivre car la notion de morale n’apparait qu’à partir du moment où les lois sont posées. Ce serait donc la société et plus précisément la loi qui définirait l’aspect manichéen des comportements humains, qui caractériserait les êtres comme bons ou alors comme mauvais: « les désirs et les autres passions de l'homme ne sont pas en eux-mêmes des péchés. Pas davantage ne le sont les actions qui procèdent de ces passions tant que les hommes ne connaissent pas de loi qui les interdise ». On peut alors être amené a se demander si un acte est prohibé parce qu’il est mauvais ou alors, raisonnement inverse, il est mauvais parce qu’il est prohibé (sous entendu par la loi)? En fait, La nature humaine n’est pas dangereuse en elle même, elle ne l’est que par rapport à la société dans laquelle elle se trouve. En effet, à l'état naturel (théorique) ces lois n'existent pas, tout comme la morale et les notions manichéennes qui demeurent relatives.
Enfin, Hobbes annonce une conclusion, sorte de maxime puisque le lecteur s’y attache particulièrement. « Ils (les Hommes) ne peuvent connaître de loi tant qu'il n'en n'a pas été fait; or aucune loi ne peut être faite tant que les hommes ne se sont pas entendus sur la personne qui doit la faire » Autrement dit, les sujets passent entre eux un contrat dit conventionnel puisque résultant d’un accord commun. Par ce dernier, ils renoncent à la vie naturelle, sous entendue primitive et misérable, en mettant en place une organisation sociale, des règles politiques, un "pouvoir commun" et parallèlement une idée de paix et de concorde. En bref, les hommes créent la vie en société par les lois.
Ce texte développe donc l’idée selon laquelle l’espèce humaine est en perpétuelle méfiance. Mais Hobbes ne porte pas de jugement de valeur face à un tel comportement: c’est la société qui met en place cette notion de morale, de bon et de mauvais.
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