Cas France Telecom
Par Ninoka • 7 Décembre 2017 • 3 506 Mots (15 Pages) • 672 Vues
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L’exercice 2002 marque toutefois un tournant puisqu’il semble d’après l’analyse des cash flows que le groupe soit à la recherche d’un croissance équilibré grâce à un retour à un équilibre financier sain.
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B) Analyse des indicateurs clés :
I) Analyse de la solvabilité :
[pic 2]
Gearing : L'indicateur est non pertinent sur 2002 du fait de la négativité des capitaux propres mais on remarque qu'il augmente fortement sur 2001. Ceci est du à un recours à l'emprunt important pour financer ses acquisitions. Cette situation est potentiellement inquiétante bien qu'a priori non récurrente, le ratio est à surveiller sur l'exercice prochain. Le groupe n’a qu’une très faible capacité d’endettement. Impacte négatif du rachat d'action sur le ratio.
Interest Coverage : La société FT a vu son interest coverage baissé de 41% entre 2000 et 2001 du fait de l'impact des emprunts importants contractés par FT en 2000 pour financer ses acquisitions. Néanmoins, maintient d'une bonne capacité à payer ses charges financières.
Equities to Total Liabilities : Ratio détérioré en 2002 du fait de la situation inquiétante des capitaux propres négatifs de FT sur l'exercice.
II) Analyse de la profitabilité et de la rentabilité :
[pic 3]
La GPM est relativement stable à environ 32% et la rentabilité affichée par le taux d’EBIT est de 15%. On note ainsi une bonne rentabilité opérationnelle. L’entreprise créée de la richesse.
La rentabilité économique est négative (-19%) du fait d’un résultat net négatif. Ceci montre l’importance du niveau d’endettement du groupe.
Le groupe possède des résultats opérationnels correctes mais qui sont contrebalancés par un fort niveau d’endettement et qui impacte négativement le résultat. On remarque que les dépenses en R&D sont faibles et que le groupe vient tout juste d’acquérir Orange = stratégie de croissance externe. Le niveau d’endettement du groupe ne lui permet pas de s’endetter davantage pour financer l’investissement.
III) Analyse de la liquidité :
[pic 4]
FT présente des ratios de liquidité très faibles liés à un fort endettement (haut niveau de dettes, à CT notamment)
Current Ratio : Le ratio est inférieur à 1 sur les 3 exercices, ce qui signifie que les dettes à CT dépassent les actifs à CT. Si tous les créanciers à court terme de FT demandaient remboursement, l'entreprise ne serait pas être en mesure de tenir ses engagements. Ceci s'explique par des découverts bancaires et des emprunts à CT très importants sur la période (en particulier pour 2000 et 2002).
Quick Ratio : La liquidité de FT est très mauvaise, la tendance exprimée par le Current Ratio se répète ici. En ne prenant pas en compte les stocks de la société (Actif courant le moins liquide), l'entreprise ne pourrait pas tenir ses engagements en cas de besoin urgent.
Cash Ratio : La trésorerie de FT ne lui permettrait pas de faire face à un recul significatif de l'activité. L'endettement de FT est tel que la société ne serait pas en mesure d'assurer ses dettes à CT.
Conclusion :
FT est lourdement affecté par un fort niveau d’endettement qui impacte négativement le résultat. En effet, le niveau d’endettement du groupe ne lui permet pas de s’endetter davantage pour financer l’investissement, ce qui peut être une faiblesse pour le groupe, surtout dans le contexte d’un environnement très concurrentiel (faibles dépenses de R&D du fait de l’acquisition d’Orange qui « plombe » le groupe).
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C) Analyse critique du rapport du stagiaire :
Dans ce rapport le stagiaire met l’accent sur l’importance du tableau de trésorerie dans l’analyse des états financiers d’un groupe. C’est en effet un indicateur clé qui permet de dépasser la simple analyse des bilans et comptes de résultat et donc d’offrir une meilleure visibilité sur l’entreprise. Il n’est en effet pas rare de voir des entreprises déposer le bilan alors même qu’elles sont rentables.
Toutefois, si les chiffres retenus pour cette analyse sont justes, il existe quelques erreurs d’interprétation :
« La CAF est un indicateur pertinent de la rentabilité d’une entreprise »: Cette assertion ne définit pas véritablement ce qui est entendu dans le terme rentabilité. En effet, s’il on considère la rentabilité économique il est nécessaire d’analyser le ROA (EBIT/ Actif) ou s’il l’on considère la rentabilité financière il est nécessaire d’analyser le ROE (RN/capitaux propres). Ainsi terme rentabilité utilisé par le stagiaire semble plus se référer à la profitabilité de l’entreprise.
Par ailleurs, dans son analyse le stagiaire ne prend pas en compte l’impact de la variation du BFR dans le mécanisme de création de trésorerie. Ainsi si la CAF ne représente que 72% des flux générés par l’activité, les 28% restant sont générés par une optimisation du BFR sur l’exercice.
De plus, s’il est vrai que ces flux de trésorerie couvrent les flux de trésorerie liés aux investissements, il est faux de dire qu’ils couvrent intégralement le financement des investissements, puisque la cession d’actifs permet de dégager sur l’exercice 4 352M€.
S’il est vrai que le groupe à accru sa trésorerie sur les 3 derniers exercices (hors incidence des variations de taux de change), il ne faut pas oublier que cette trésorerie provient essentiellement d’émission de dettes à LT, dettes qu’il faudra rembourser sur les prochains exercices, ce qui donnera nécessairement lieu à des sorties de cash.
Enfin, l’analyse de la solvabilité à proprement dite ne peut pas être faite à partir des niveaux de trésorerie. Il faut pour cela calculer certains ratios bilanciels tels que le Gearing et l’interestcoverage.
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