Analyse de la pratique en collège

...

« il s’agit de M. G. elle est tombée dans la cour et s’est fait une plaie au niveau du genou droit. C’est sanglant, je pense que ça nécessite une désinfection et un pansement. »

Elle me répond en chuchotant

- « OK vas y, prends ce qu’il te faut, j’arrive ! »

Je prépare le matériel ( compresses stériles sérum phy en essayant d’être le plus discrète possible, je me précipite et je file dans l’autre pièce. j’entre en souriant à la jeune fille, je dépose le matériel sur la petite table de nuit. J’entends un grincement derrière moi, je me retourne. Ma référente passe seulement la tête par la porte, elle s’adresse à l’élève :

- « Bonjour M., tu es tombée ds la cour ? Claire va s’occupé de toi je suis en entretient. On se voit demain au CPEF ! » et elle referme la porte.

Je suis toujours à genoux aux pieds de l’élève quand je réalise que je n’ai pas d’accès a un lavabo pour me laver les mains,si ce n’est pas le bureau infirmier ou se déroule l’entretient, mais j’ai pensé à prendre un SHA. Je prépare mon matériel, j’effectue une friction avec la SHA, je prend le spray antiseptique, j’applique deux pressions. Avec mes compresses, j’enlève les petits cailloux encore présents. Je suis tremblante, la jeune fille me dit alors :

- «  Tremblez pas Madame, je vais pas vous manger, c’est qu’un petit bobo! »

Je lui souri et je fini mon soin en silence. A peine je finissais de coller « l’hypafixe » qu’elle se mit debout, me remercia et s’en alla. Je range alors mon matériel et lorsque je sors de la pièce, je me trouve nez a nez avec les trois professionnelles et C. qui sont sur le point de partir. Ma référente me dit discrètement

- « On va recevoir le Papa de C, il est en route pour le collège. C’est délicat comme situation et de toute façon c’est ton heure ! Vas chercher tes affaires on se voit demain à l’école J.C. »

J’ai déposé le matériel dans la pharmacie et je vais vite au bout du couloir chercher mes affaires. Lorsque je reviens il n’y a plus personne, la porte est fermée à clef et je réalise que je n’ai pas fait de transmissions concernant la plaie de M. Je prend mon véhicule et je rentre chez moi.

Questionnement :

La situation de C. m’a beaucoup interpellée. Je pense que cela a eu un impact sur ma prise en charge de la deuxième élève, pour sa plaie au genou. Les conditions dans lesquelles se sont déroulées les soins ne m’ont pas mis en confiance et en sécurité et je pense que cela a interférer dans ma relation à l’élève et dans la réalisation de mon soin global ?

Analyse :

Tout d’abord, la situation m’a vraiment interpellée. Lorsque j’ai lu cette lettre, le matin même, je ne connaissais pas l’élève et je ne savais pas que sa mère travaillait dans l’établissement. J’ai eu du mal à lire cette lettre ou plutôt j’ai été sensible, voir affecté par les propos de cette jeune fille envers sa famille. Sans même mettre un nom, un visage, simplement ces écrits. J’ai été surprise par ses émotions qui m’ont envahie. J’ai relu la lettre plusieurs fois, ma référente était occupée au téléphone pendant ce temps. J’étais très mal à l’aise je ne savais pas quoi en penser ou plutôt pas quoi dire et/ou faire. Je me demande alors quel va être le rôle de l’infirmière scolaire dans ce cas qui me paraît très complexe. Mais lorsque ma tutrice raccroche elle s’aperçoit que c’est l’heure du « café des parents », nous filons dans la salle. Je n’ai donc pas pu en discuter avec elle. Durant cette rencontre je repense à cette lettre, à cette élève, à cette souffrance … je ne suis pas du tout concentrée sur l’échange qui se passe autour de moi. Beaucoup de questions, mais surtout une me revient : Que faire pour cette enfant  ??? La matinée s’enchaîne nous n’ avons pas eu l’occasion d’en rediscuter jusqu’à notre réunion avec le médecin scolaire et l’Assistante sociale en début d’après midi. C’est d’ailleurs lors de cet échange que j’ai appris plus d’informations. J’ai été « choqué » d’apprendre qu’il s’agissait de la fille d’une prof ! La encore j’ai eu ce sentiments de non contrôle de mes émotions qui m’a encore surprise ! Mes recherches pour mon dossier a rendre m’ont permis d’apprendre les différentes missions de l’infirmière scolaire dont celle de l’accueil et l’écoute envers tous les professionnels de l’établissement. Professeurs, CPE, Surveillants peuvent venir spontanément à l’infirmerie et être reçu, écouté et conseillé en cas de besoin. Cela est clairement décrit dans l’arrêté de 11/2015 relatif aux nouvelles missions de l’infirmière scolaire. J’ai pu comprendre que ma référente à eu l’occasion de voir en entretient Mme P., elle connaît les difficultés de la mère depuis la séparation avec son mari. Il y a de nombreux conflits dans la fratrie.

J’ai demandé quelques jours plus tard à l’infirmière comment elle gère cette situation . Elle m’a affirmé prendre du recul, Mme P est une enseignante qu’elle doit écouter, et en même temps il est de son devoir de protéger C. Elle me dit être très au clair et ne pas avoir de problème avec ça. J’essaie de me mettre dans la peau de la future professionnelle que je suis mais je ne me sens pas à l’aise avec la situation. J’essaie de comprendre ce qui me dérange le plus et pourquoi. Être accueillante et à l’écoute des professeur me paraît tout à fait envisageable comme mission. Cela me semble possible pour moi, ce n’est pas le problème. L’autre mission qui me paraît être primordiale dans cette situation est la protection de l’enfance. J’avais quelques appréhensions par rapport à la prise en charge des enfants. Je m’étais rassurée en me disant qu’ils sont « sains ». Mais la relation d’aide à l’enfant m’ étais totalement inconnue en tant que professionnelle et me questionnait beaucoup avant mon arrivée sur ce terrain de stage.

Lorsque la jeune fille a frappé à la porte de l’infirmerie et s’est présenté, j’ai été surprise et je pense qu’elle l’a lu sur mon visage. Je trouve cette attitude non professionnelle de ma part et j’ai peur d’avoir dégagé une mauvaise image à cette jeune fille. Je pense ne pas l’avoir mise en confiance des la première impression.. . En discutant avec ma tutrice, elle me dit que découvrir le « poteau comme ça et y être