Méthode qualitative ou quantitative
Par Junecooper • 21 Août 2018 • 3 386 Mots (14 Pages) • 412 Vues
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même de chacune de ces méthodes, mais surtout des critiques adressées par les protagonistes des deux camps ce qui ne cesse de creuser et d’écarter la possibilité d’une entente entre l’analyse quantitative et qualitative. Les limites qu’elles présentent constituent ainsi des facteurs essentiels à l’explication de la distinction si marquée entre qualitatif et quantitatif.
II – Mais la pertinence de cette distinction est à nuancer, et peut-être par certains aspects et dans certaines situations, remise en question
Si la distinction, et parfois l’opposition entre méthode qualitative et méthode quantitative restent présentes dans les débats concernant les méthodes de recherche en sciences sociales ; leur pertinence est également souvent remise en question et peut être discutée au vu de la porosité de la frontière entre approche qualitative et quantitative dans la pratique de la recherche, ainsi que de la difficulté que celle-ci peut avoir à rendre compte de la multiplicité des méthodes. Ne serait-il donc pas préférable de dépasser l’opposition entre ces deux méthodes, qui peuvent s’accorder plus que leur celle-ci ne le laisse entendre ?
A- Un mélange des deux méthodes apparaît souvent plus pertinent lors de la réalisation d’une étude
Il semble qu’au cours d’une recherche, il puisse être préférable de dépasser l’opposition qualitative/quantitative pour mettre en place une combinaison de procédés qualitatifs et quantitatifs afin de mener une enquête plus complète et plus pertinente. En effet, les processus de recherche propres à chacune des méthodes peuvent souvent être complémentaires et s’enrichir mutuellement pour aboutir au meilleur résultat possible, d’où l’utilisation de plus en plus fréquente d’une combinaison des deux procédés ou de méthodes mixtes.
C’est pourquoi il est souvent envisagé de mettre en place une combinaison délibérée dans une même recherche d’éléments appartenant aux deux méthodes, encourageant une influence réciproque des méthodes. En effet, cela semble, pour de nombreux chercheurs en sciences sociales, être un moyen à la fois d’innovation méthodologique et d’optimisation des résultats.
Ainsi, lors de la réalisation d’une enquête de type plutôt quantitatif, il est souvent utile voire indispensable pour préparer un questionnaire pertinent et adapté d’avoir une connaissance de la population étudiée, généralement obtenue par des procédés propres aux méthodes qualitatives. Cette connaissance permet également l’élaboration d’hypothèses pouvant constituer le point de départ de la recherche ; ainsi qu’un traitement et une analyse plus juste des données obtenues, prenant en compte certaines variables non quantifiables dans un questionnaire, et en en proposant des interprétations liées à la réalité du milieu observé. De plus, cela peut aussi pallier certaines limites des enquêtes purement quantitatives, notamment le manque de prise en compte de la réalité de la vie des individus au profit d’une recherche de rigueur méthodologique. Il est donc fréquent qu’une démarche quantitative repose sur une connaissance qualitative guidant les choix de recherche et d’interprétation des résultats. Ceux-ci, obtenus sous forme chiffrée sont en effet adaptés à une analyse statistique, mais peuvent être difficiles à interpréter pour leur donner du sens sans faire intervenir des procédés qualitatifs. Les deux méthodes apparaissent alors comme indissociables pour réaliser une enquête plus complète.
De la même façon, lors d’une étude plutôt qualitative, l’utilisation de procédés davantage quantitatifs peut également présenter divers avantages. L’une des critiques le plus souvent adressées aux méthodes qualitatives souligne l’incertitude quant à la représentativité de l’échantillon choisi, celui étant particulièrement restreint. D’où l’utilisation de certains procédés de type quantitatif pour choisir les personnes devant faire l’objet de cette étude, les données fournies par de tels procédés pouvant permettre de sélectionner les individus les plus représentatifs de la population étudiée. Cela peut donc favoriser la mise en place de concepts ou de conclusions plus générales, puisqu’elles sont obtenues à partir d’un échantillon plus représentatif d’une population. De plus, la collecte d’informations d’une manière qualitative, notamment par des entretiens n’implique pas nécessairement que les données obtenues soient traitées de manière purement qualitatives, certaines de leurs composantes pouvant ainsi faire l’objet d’un traitement statistique, plutôt quantitatif. Le quantitatif peut également représenter un gage de scientificité supplémentaire, en venant valider une étude plutôt qualitative.
Il apparait que la combinaison des deux méthodes d’études soit bien souvent le moyen d’obtenir des résultats plus pertinents et de réaliser une recherche plus complète. L’utilisation d’éléments propres à chacune de ces approches est en effet favorable à suggérer de nouvelles interprétations des résultats obtenus, de nouvelles hypothèses et permet de donner plus de profondeur aux données récoltées. Les deux approches semblent donc non seulement complémentaires, mais également indissociables, ce qui suggère donc un manque de pertinence de la distinction entre elles, puisqu’il apparaît souvent préférable de ne pas trop les distinguer lors de travaux de recherche. Ainsi, si la pratique de la recherche à tendance à éviter une distinction trop absolue entre les deux procédés, on peut en venir à remettre en cause la pertinence de l’existence d’une telle distinction, au niveau pratique comme théorique. L’opposition entre les deux n’a peut-être effectivement pas lieu d’être, du fait de ces possibilités d’en mélanger les procédés.
B- Une distinction rendant difficilement compte de la réalité des méthodes en sciences sociales
Les limites de la distinction qualitatif/quantitatif ne se manifestent pas que lors d’une recherche où les deux méthodes sont mélangées. En effet, même du point de vue de leur description purement théorique, la frontière entre méthode qualitative et quantitative n’est pas toujours très nette, et peut sembler peu adaptée à décrire la multiplicité des méthodes existantes.
Si les deux méthodes peuvent se confondre dans la réalisation d’une étude, qui révèle leur complémentarité, ce n’est pas le seul moment où la distinction qualitatif/quantitatif semble
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