Les inégalités
Par Christopher • 22 Septembre 2018 • 1 654 Mots (7 Pages) • 432 Vues
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Les femmes ouvrières ont 1.5 année de plus que les hommes cadres et 7.8 années de plus pour les ouvrières par rapport aux ouvriers.
Document 3. Inégalités devant le sport.
Les inégalités d’ordre monétaire sont souvent les plus voyantes mais toutes les inégalités ne sont pas économiques. Mais l’on aurait tort de considérer les inégalités que du seul point de vue monétaire.
- Il existe des inégalités face à l’emploi qui se sont étendues avec le développement d’un chômage massif, des emplois précaires ou du travail à temps partiel. Ces situations se répercutent ensuite sur les revenus et créent des inégalités monétaires. Là encore, les femmes et les jeunes sont les premières victimes. On constate aussi des inégalités de consommation (document 4). L’accès aux nouvelles technologies ne s’est pas encore démocratisé.
- Les inégalités touchent également d’autres domaines de la vie. Ainsi, en politique, les catégories populaires se retrouvent-elles sous représentées au Parlement.
- On constate aussi des inégalités en terme d’espérance de vie : la mort touche plus jeunes les ouvriers que les cadres.
● L’autre fait marquant est à la fin des années 1990, la reprise des inégalités ou du moins l’arrêt de la tendance séculaire de baisse des inégalités constatée tout au long du 20° siècle (inversion de la courbe de Kuznets).
● Comment expliquer ces inégalités ?
- L’inégalité devant la mort s’explique par des conditions de travail plus éprouvantes et plus dangereuses physiquement mais également par un soin apporté au corps différent selon les catégories socioprofessionnelles. Le rapport au corps et à la médecine est différent selon les milieux sociaux, et c’est là la raison principale, dans l’accès différent aux.
- Inégalités entre générations. Les générations les plus âgées, détentrices de patrimoine, ont été les premières à bénéficier de la politique de désinflation compétitive et de l’augmentation des taux d’intérêts. L’amélioration des résultats des entreprises a également bénéficié aux détenteurs de patrimoine financier. Les générations les plus âgées ont profité de la progression plus rapide des revenus du patrimoine observée durant les années 1980-1990. D’autre part la détention d’un patrimoine important relève de l’effet d’âge.
● Inégalités d’aujourd’hui, vers un nouvel âge des inégalités ?
Les inégalités classiques passent entre les classes clairement identifiées et constituées. Elles correspondent aux représentations traditionnelles en termes de classes sociales et généraient des conflits entre ces classes.
Dans les inégalités nouvelles, la fracture semble passer au sein même des groupes socioculturels définis par l’analyse sociologique, entre des catégories de travailleurs, générations,
Ces nouvelles représentations des inégalités remettent en cause les représentations traditionnelles et les conflits qui en découlaient. Elles remettent en cause les explications qui étaient données aux inégalités. Cela montre la nécessité d’aller au-delà d’une étude de la seule inégalité de revenus et inégalité de situations.
● Inégalité et croissance. L’économiste américain Simon Kuznets a montré un lien de causalité entre la croissance et la répartition des revenus. Au fur et à mesure du développement économique, la distribution des revenus s’élargit pour se resserrer par la suite. Ainsi, la courbe représentative de la relation entre la croissance et les inégalités est en forme de cloche.
Si la croissance réduit les inégalités, la réduction des inégalités favorise également la croissance. John Maynard Keynes montre qu’une redistribution en faveur des plus démunis, qui ont une forte propension à consommer, permet d’augmenter la demande, ce qui aura un effet multiplicateur sur la croissance. Par ailleurs, un accroissement des revenus peut encourager le désir d’ascension sociale des individus pour eux mais surtout pour leurs enfants : ceci les conduit à réduire leur fécondité, à scolariser leurs enfants, à mieux les soigner. Mieux éduqués et en meilleure santé, les individus sont plus productifs d’où une croissance plus forte. Des revenus plus élevés permettent de dégager une épargne pour financer les investissements. Un pays où les inégalités sont réduites est un pays où les conflits sont moindres, ce qui facilite la stabilité politique, condition nécessaire à l’investissement.
● Persistance des inégalités et nouvelles polarisations.
Les années 1990 se caractérisent dans l’ensemble des pays par un retournement de la courbe de Kuznets, c’est à dire par le retour des inégalités. Aux inégalités traditionnelles, qui caractérisent par exemple les écarts entre cadres et ouvriers, s’ajoutent des inégalités intra-catégorielles : par exemple, la catégorie de cadres ne forme plus un tout homogène. Au sein de chaque catégorie, on voit apparaître de nouveaux pôles.
Cette recrudescence des inégalités s’explique en partie par les conséquences du ralentissement de la croissance. L’augmentation du chômage crée une montée de l’exclusion sociale : les chômeurs de longue durée devenant inemployables. Les nouvelles formes d’emploi ont précarisé le travail et ainsi accentué les inégalités en faisant cohabiter chez les actifs une classe de «working poors », alternant travail et chômage, et une hyper-classe de cadres. L’homogamie des couples ayant une situation fragile face à l’emploi et la monoparentalité ont tiré vers le bas des membres de la classe moyenne. Ces phénomènes conduisent à un éclatement de la classe moyenne et à une paupérisation de certains de ses membres.
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