Histoire politique et sociale de la France contemporaine
Par Andrea • 14 Mars 2018 • 29 588 Mots (119 Pages) • 901 Vues
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Il y a plusieurs phases dans la révolution : la bourgeoisie se bat contre la noblesse avec la masse populaire, mais le peuple dépasse les objectifs et les plus modéré des bourgeois passent du côté de la contre révolution, et ce par 3 fois (radicalisation par la gauche).
La RF divise énormément les historiens, qui sont pour ou contre cette révolution.
- Edmund Barke, contemporain de la RF, la considère comme une folie sauvage, il reproche le fait qu’à partir d’idées abstraites on ait évacué tout l’héritage/les traditions du passé. Cette pensée va durer jusqu’au XX siècle, et est reprise par les historiens monarchistes du XIX siècle. Pour eux l’Ancien Régime était une société florissante, équilibrée ; reposant sur la tradition, l’autorité et le catholicisme.
- En face est la tradition républicaine avec Michelet, Louis Blanc… pour eux la RF a eu un effet positif, amenant par exemple l’égalité ou l’abolition des privilèges. Parmi eux, Jean Jaurès (histoire du socialisme) présente la RF de manière particulière : il est le premier à s’intéresser à la structure économique, politique, sociale… alors qu’avant on racontait l’histoire des idées. Pour la première fois on donne un rôle d’acteur à la classe populaire.
Jusque dans les années 70/80, ce sont les continuateurs de Jaurès qui dominent : Albert Mathiez, Albert Sobul ; des historiens plus ou moins membres du Parti Communiste Français et qui ont continué à étudier les structures, le mouvement populaire. Ils vont mettre en avant le fait qu’il n’y a pas qu’une seule révolution, en fonction de quelle fraction mène cette révolution. Cette école est remise en cause dans les années 70/80 avec par exemple François Furet. Pour lui, il n’y a pas de causes économiques ou sociales à la RF, mais des causes culturelles. Ce sont les philosophes qui ont manié des idées abstraites sans se soucier qu’elles pussent être récupérées par les masses. L’irruption des classes populaires dirigées par les philosophes ont construit la terreur : « 1789 ouvre une période de dérive de l’histoire », « ce sont les forces obscures de la misère et de la colère » qui poussent les foules à agir irrationnellement psychologie des masses
Pendant RF, 3 régimes politiques se succèdent :
- L’Assemblée Constituante du 9 juillet 1789 au 1er octobre 1791
- L4assemblée Législative du 1er octobre 1791 au 21 septembre 1792
- La Convention Nationale du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Chapitre préliminaire : la crise de l’Ancien Régime et les causes de la Révolution
La RF a des causes profondes ; elle est le produit d’une longue transformation économique et sociale de la S française. Une forte montée en puissance de la bourgeoisie va aboutir à la remise en cause de l’organisation féodale. Mais il y a également des causes immédiates, dont l’incapacité de la monarchie à faire face aux crises.
Titre 1, Les causes profondes de la RF : la crise de la société féodale
Les 2 derniers siècles de l’Ancien Régime sont marqués par l’ascension de la classe bourgeoise qui s’affirme comme étant le principal producteur de richesses, et en cela se substituant à la noblesse anciennement tutrice des richesses. Cependant la noblesse conserve le pouvoir politique, contradiction fondamentale de la S. Quelles sont les forces sociales en place, leur état ?
Section 1 : Les contradictions fondamentales de la société féodale
La S de l’A.R. est fondée sur un système économique féodal. Ce système date à peu près du XXI siècle ; la principale source de richesse réside dans la propriété foncière, la terre. Les terres appartiennent aux seigneurs, qui sont également les maîtres des paysans. La richesse produite par ces derniers leur est extorquée par les seigneurs par les impôts et le prélèvement d’une part de la récolte. La domination économique et sociale des seigneurs est également établie politiquement et juridiquement, leurs actions sont donc légales. Cela se traduit politiquement et juridiquement par une société constituée en ordres. Chaque individu appartient à un ordre selon sa fonction dans la S qui lui donne des droits et des devoirs :
- La noblesse : ceux qui combattent (ou qui sont sensés combattre)
- Clergé : ceux qui prient
- Tiers Etat : ceux qui travaillent
Le clergé et surtout la noblesse sont des ordres privilégiés : privilèges fiscaux (pas d’impôts), judiciaires (jugés par leurs pairs), politique (les plus hautes fonctions d’administration civile et militaire leurs sont réservées). Il y a donc blocage politique, la noblesse a des places réservées.
Une nouvelle source de richesse apparait à la fin de l’A.R, qui ne provient pas de la propriété foncière mais mobilière (commerce, finance, artisans, etc…). Une nouvelle classe productrice de richesses apparait, la bourgeoisie. Elle appartient au Tiers Etat et n’a donc pas de privilège.
Le maintien de la propriété féodale de la terre avec tous les droits qui sont donnés à la noblesse est une source de blocage pour l’évolution économique et sociale de la S et par là donc du progrès. La pression fiscale que les nobles imposent compriment le marché intérieur (les paysans n’ont pas de pouvoir d’achat). De plus les nobles n’investissant pas (ou seulement ds réceptions robes etc) il n’y a donc pas de nouvelles techniques, de progrès.
Enfin la société féodale n’est pas unifiée : une multitude de petits pays avec chacun leurs propres coutumes empêche la libre circulation des marchandises (taxes), il est difficile de prospérer.
La structure féodale ne correspond plus à la réalité, blocage politique des nobles, ces derniers sont une classe de parasites.
Section 2 : L’Etat des forces sociales à la fin du XVIII siècle
PARAGRAPHE 1 : La décadence de l’aristocratie féodale
La noblesse est en déclin. Cette catégorie très faible numériquement (entre 1 et 2% de la population, environ 350000) possède cependant 1/5 des terres du royaume. Il y a plusieurs types de noblesse :
- La noblesse
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