La question religieuse dans le débat politique en France au XIX° siècle
Par Matt • 5 Novembre 2017 • 1 520 Mots (7 Pages) • 660 Vues
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→ affirmer une puissance spirituelle et non plus territoriale.
c) Ultramontanisme et cléricalisme
Ultramontanisme : développement au XIX°, spécificité du siècle, soutient à l'autorité et au pouvoir absolu du Pape. Pie IX, pape ultramontain, publie en 1864 le Syllabus, et en 1870 le dogme de l'infaillibilité pontificale.
Développement politique du cléricalisme : création du parti clérical pendant la II° république avec le suffrage « universel » et la vision de la religion comme pilier de la société. Le parti de l'ordre (vainqueur en 1849) est composé de catholiques intransigeants, de monarchistes et de conservateurs.
→ La religion a donc un rôle social important, elle est une grande institution mais sans monopole sur la société, et sous contrôle de l’État.
III- Un sujet de discorde politique majeur (1870-1905)
a) Le discordat, sécularisation et laïcisation
Instauration de la troisième république, après la défaite face à l'Allemagne, élections monarchistes (espoirs des nobles de restauration d'une monarchie, et de meilleures relations avec le Pape) : Commune de Paris comme événement de crispation politique (assassinat de l'archevêque de Paris).
1879 : élections républicaines, remise en question du concordat et tensions fortes entre l’Église et l’État qui prend des mesures anti-cléricales (1884 : rétablissement du divorce, 1886 : interdiction des ecclésiastiques dans les écoles, 1901 : loi d'association, dont découle l'expulsion de plusieurs congrégations, et la protestation de la population qui manifeste)
1900 : volonté affichée de séparation, avec l'hostilité entre Émile Combes et Pie X. 1904 : premier projet de séparation, avec un contrôle renforcé de l’Église. Mais scandale de presse qui pousse Combes à la démission. Décembre 1905 : deuxième projet par Aristide Briand, avec forte sécularisation de la religion et principe de laïcité. L’État est garant de la liberté de conscience, et l’Église n'a plus de rôle institutionnel (simple association), ni de légitimité sociale (relevant uniquement du privé).
b) L'affaire Dreyfus (1894-1906)
Les juifs en France : minorité religieuse (70000-80000), 1870 : immigration à l'ouest, notamment à Paris (¼, 50000). Engagement dans la fonction publique, intégration et ascension sociale.
Octobre 1894 : arrestation et condamnation à la déportation du Capitaine Dreyfus. Antisémitisme latent réveillé par voix de presse. 1897 : arrestation du réel coupable, la presse dreyfusarde demande la révision du procès. 11 janvier 1898 : acquittement en conseil de guerre, rôle des intellectuels dans la presse (13 janvier : J'accuse, Zola). → Débat politique avec radicalisation de l'opinion, pour les intellectuels c'est le refus de toute intrusion du religieux, qui voient là un abandon d'un innocent par le gouvernement, et pour les catholiques intransigeants, c'est l'attaque de la nation et de l'armée. La société se divise dans un combat public, un débat politique sur la religion, et le paramètre confessionnel apparaît comme prétexte à l'exclusion.
c) Le sacré cœur (1870-1919)
Demander pardon, expier les crimes de la Commune, et revitalisation du culte du sacré cœur de Jésus. 1873 : examen public, récolte des financements, 1877 : début du chantier.
Débats et querelles esthétiques (paysage dénaturé) et politiques (anticléricaux refusant l'emprise territoriale et visible de l’Église, en moment de crise).
// construction de la Tour Eiffel, avec les mêmes débats esthétiques et politiques (cléricaux refusant de commémorer la Révolution par une construction)
Conclusion
→ question religieuse au cœur des débats politiques pendant tout le XIX° siècle. Enjeu sociétal majeur dont doit s'occuper le pouvoir, point de cristallisation de toutes les divergences politiques.
→ après 1905, les inventaires sont réalisés mais avec de fortes crispations dans la population, qui voit là le spectre de la nationalisation des biens du clergé lors de la révolution.
→ envisager aussi la question des protestants et des juifs, pas de réels débats suite à une construction de mémoire différente après la Révolution.
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