Fiche "made in monde" de Berger
Par Ramy • 22 Août 2018 • 1 907 Mots (8 Pages) • 485 Vues
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Les entreprises britanniques achètent davantage de services à l’étranger mais leurs exportations se sont développées plus vite encore.
→ Les entreprises délocalisent notamment pour se rapprocher d’un bassin de consommation. En 1963, le gouvernement mexicain décréta que 60% de la valeur des voitures vendues au Mexique devrait être produite à l’intérieur du pays. Les constructeurs automobiles du monde entier s’y empressèrent. De nombreux patrons interrogés soulignent l’épuisement des possibilités d’expansion dans le cadre national. Ils sont à court de terrain et de main d’œuvre qualifiée. Elles se laissent alors tenter par la délocalisation.
→ « La stratégie des bas salaires est perdante ». Les salaires ne représentent qu’une petite partie de l’ensemble des coûts. En fait, ce qui compte, c’est le coût unitaire du travail, c’est-à-dire la valeur de la main d’œuvre nécessaire pour produire une unité du produit ou du service, il qui peut être très élevé dans les économies à bas salaires, où les ouvriers doivent être encadrés, sont sans expérience, travaillent sur du matériel ancien et mal entretenu. Parfois, former les employés des pays pauvres rend les avantages de la délocalisation nuls (des expatriés pour assurer la production, coûts de transport, importation du matériel de production).
Dans certains pays, les risques politiques sont si élevés et le manque d’infrastructure si grand, la corruption tellement forte que les investisseurs refusent de s’y installer même si les salaires sont super faibles. Dans un pays comme la Birmanie, tout accord commercial suppose de négocier avec les forces policières et militaires (insécurité) et les entreprises ne veulent pas s’y installer car cela nuirait à leur image (droits de l’homme pas respectés).
Toutefois, quand une entreprise est en difficulté, le coût de la main d’œuvre paraît variable et incompressible, alors que les autres frais semblent fixes comme l’avait déjà souligné MARX.
→ Avec la fin du protectionnisme dès 1944 (et Uruguay Round de 1986 à 1994 qui accroît la liberté de commerce), Les échanges de capitaux, de devises, de biens et services explosent. La volatilité augmente aussi face à laquelle les gouvernements sont assez impuissants comme on l’a vu lors des crises liées à la monnaie au Mexique (1994), en Russie en Argentine (1998), (2002).
→ « Regarder les fonctions, pas les produits ». Certaines entreprises des pays riches fabriquent encore des biens manufacturés car ce ne sont pas des produits banalisés. Philips a annoncé se séparer de sa division produisant les écrans de télévisions qui sont des biens banalisés et dont la production est délocalisée dans des pays à faibles salaires. En fait, certains produits manufacturés peuvent être vendus avec tout un ensemble de service (les baskets Nike se sont pas de simples baskets, elles sont un produit de service avec le design, la livraison, la marque). Chaque entreprise assortit ses produits de services différents. Par exemple, Dell offre à ses clients des services très appréciés en leur permettant de personnaliser facilement les options.
Les pays riches sont encore compétitifs dans la production de produits manufacturés suivant la mode. La valeur associée au produit justifie un prix plus élevé. C’est l’exemple des lunettes dont 25% sont fabriquées en Italie. La principale raison de la différence de prix entre les lunettes fabriquées en Italie et celles fabriquées en Chine est l’usage : les lunettes italiennes sont un accessoire de mode, un objet de désir.
→ Le partage de technologie parfois non voulu : un effet de l’externalisation
Pour une entreprise, une décision délicate concerne la proportion de sous-traitance à laquelle elle doit recourir. Chaque fois que des technologies et des compétences sont transférées vers un partenaire, on risque de voir apparaître un nouveau concurrent. Un fabricant contractuel peut produire pour différentes marques concurrentes et donc transmettre les technologies d’une marque dans la fabrication des produits concurrents. De plus, les produits que les grandes firmes se procurent auprès de leurs fabricants risquent de se ressembler de plus en plus car ils sortent des mêmes usines : les marques sont moins singulières et moins compétitives. Ainsi, les chefs d’entreprise japonais interrogés ont déclaré qu’il était indispensable de cacher la propriété intellectuelle lorsqu’ils externalisent la production. S’ils s’en sentent incapables, ils renoncent à sous-traiter. D’ailleurs, beaucoup affirment que les firmes high-tech chinoises réussissent principalement par rétro-ingénierie et grâce au détournement de propriété intellectuelle.
Toutefois, le partage de technologie peut avoir des aspects positifs. IBM, leader dans le domaine des brevets, a récemment déclaré se réorienter vers le partage de technologie. Elle rend public des brevets pour favoriser l’échange d’information et ainsi encourager d’autres à utiliser et à enrichir la technologie IBM.
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