CONTEXTE DE MON INTERVENTION
Par Ninoka • 25 Octobre 2017 • 3 385 Mots (14 Pages) • 766 Vues
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Je lui prépare son repas sur un plateau que je pose devant elle et je lui explique ce qu’il y a dessus. Voyant qu’elle ne s’alimente pas spontanément, je lui propose de l’aider. Nous discutons de tout et de rien, je lui nomme les aliments que je lui présente, je lui demande si elle aime, tout en l’encourageant. Je profite aussi de ce moment d’échange pour essayer de la familiariser à l’environnement, aux personnes : je lui parle de la décoration, lui dit que je trouve que c’est beau, je nomme les couleurs… lui fait remarquer que c’est lumineux… Lorsque je vois une personne passer, je la nomme.
Elle prend confiance, elle est apaisée, et parvient à manger la moitié de son bol de soupe et un peu de viande mixée mélangée à de la purée. L’infirmière distribue les médicaments, je propose à Madame Anna de l’aider à les prendre avec des petites cuillères de nourriture. Je lui propose à boire en quantité suffisante, et un yaourt en dessert. Elle accepte et en mange un peu plus de la moitié. A la fin du repas, je lui montre ma satisfaction en la félicitant d’avoir accepté de manger un peu. Je lui demande si elle a apprécié ce moment passé ensemble et la rassure en lui disant qu’on pourra renouveler ce temps d’échange si elle le souhaite, et, que peut être la prochaine fois on partagera ce moment avec d’autres résidents, si elle est d’accord.
Une fois le temps du repas terminé, Madame Anna se lève et déambule à nouveau.
Je fais ma transmission écrite pour l’équipe : j’explique mon intervention menée auprès de Madame Anna pour que tous les membres de l’équipe en aient connaissance, et j’inscris la quantité de nourriture et d’eau qu’elle a prise.
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ANALYSE DE LA SITUATION
- Bilan de la situation
Le fait de proposer à Madame Anna de prendre son repas au calme, avec mon aide, m’a paru bien lui convenir ; Ma présence à ses côtés l’a rassurée car Madame Anna aime être entourée. Le repas a pris des dimensions agréables : on était en interaction, Madame Anna m’a fait confiance et j’ai essayé de m’adapter à la conversation tout en veillant à son besoin alimentaire. C’est donc en créant une relation de proximité et de confiance que j’ai répondu à l’un des besoins vital de Madame Anna : s’alimenter, tout en lui apportant des notions de plaisir.
Madame Anna ne s’est pas installée à table avec les autres résidents, mais, elle m’a accordé sa confiance, ce qui lui a permis de s’alimenter correctement et de retrouver un peu de plaisir.
Mon accompagnement bienveillant m’a permis de constater les différents troubles qui empêchent Madame Anna de s’alimenter spontanément et correctement :
- Troubles du comportement : agitation, déambulation, anxiété.
- Troubles de la pensée : manque d’attention, de concentration, perturbée par le bruit, le monde,
- Aphasie : difficultés à s’exprimer, discours confus,
- Agnosie : difficultés à reconnaître ses couverts et de se rappeler de leurs utilisations,
- Apraxie : difficultés pour coordonner ses mouvements.
A travers cette expérience, j’ai ressenti l’importance de l’observation et la bienveillance dans la fonction d’AMP. En effet, ce sont ces outils qui m’ont permis de repérer le trouble alimentaire de Madame Anna et de donner du sens à mon accompagnement.
- Mon questionnement
Lors de mon intervention je me suis posée un certain nombre de questions : Pourquoi est-elle aussi angoissée, qu’est-ce qui lui fait peur ? Pourquoi n’accepte-t-elle pas de se joindre aux autres résidents ? Que pourrais-je faire pour l’apaiser ? J’ai consulté son dossier, mais son projet personnalisé n’est pas encore réalisé du fait qu’elle n’est dans l’établissement que depuis peu. J’ai donc interrogé l’équipe qui m’a répondu que l’angoisse était l’une des conséquences de l’évolution de sa maladie et que, du fait que Madame Anna est nouvelle résidente dans l’établissement, elle n’a pas encore pris ses repères, ce qui amplifie ses peurs.
Ayant remarqué un apaisement chez Madame Anna lorsque je m’adressais à elle de façon douce, en la touchant, je me suis dit que peut-être une relation de proximité attentive et bienveillante lui permettrait d’apaiser ses angoisses et d’accepter de s’alimenter. J’ai pensé que de m’inscrire dans son environnement familier lui permettrait de se familiariser à son nouveau lieu de vie, et peut-être, par la suite, d’aller vers les autres usagers.
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LES DIFFERENTES MODALITES DE MON INTERVENTION
- Réflexion sur mon intervention
Le plus souvent, le repas est un véritable temps d’échange et de convivialité. A l’inverse, certains résidents le vivent comme un moment angoissant et n’en ressentent aucune satisfaction.
Sur le terrain, je me suis aperçue que certaines personnes refusent de s’alimenter au contact des autres, ils préfèrent manger à l’écart ; Ils ont à leur disposition des tables adaptables à roulettes.
D’autre part, j’ai pu remarquer que certaines personnes mangent des aliments hachés ou mixés, soit pour des problèmes de dentition, soit parce qu’ils ont des difficultés pour déglutir. Certaines personnes consomment de l’eau gélifiée pour éviter les fausses routes.
J’ai donc appris que le temps du repas requiert une vigilance particulière dès lors que la personne aidée présente une fragilité (risque de fausse route). La formation PSC1*** a d’ailleurs toute son importance dans la formation d’AMP pour pouvoir intervenir rapidement en cas d’étouffement.
Madame Anna a des troubles de déglutition ; elle mange des aliments mixés ; Elle mange des petites quantités parce qu’elle a perdu l’envie de se nourrir et refuse de s’installer à table avec les autres résidents. Elle boit de l’eau sans fausse route, mais en quantité insuffisante.
Pour
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