Pensée critique
Par Andrea • 5 Juillet 2018 • 6 163 Mots (25 Pages) • 417 Vues
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Tu quoque : appel aux pratiques de la personne
Dans cet argument, l’auteur du contre-argument fait appel au fait que le défenseur de la thèse qu’il critique contredit, au moins dans sa pratique, la thèse qu’il défend. cependant la pratique de l'énonciateur n’a pas de rapport avec la vérité des thèses qu’il défend. C’est donc un sophisme.
Le sophisme génétique
Comme dans le cas de l’argument ad hominem, c’est une erreur de raisonnement
qu’on trouve plutôt dans le contre-arguments. Ce sophisme ne renvoie pas à une personne particulière, mais à l’origine historique de la thèse qui est contredite
II/. Erreurs de pertinence relatives à de mauvais critères de vérité
L’argument d’autorité
La plupart des connaissances que nous avons dérivent de sources dont nous reconnaissons l’autorité : professeurs, parents, témoins fiables, livres, etc.
Les critères de vérité
Un critère ou standard de vérité est une source de justification, qui est censée assurer la vérité d’une thèse. Pour éviter que ce recours à l'autorité relève de la stratégie fallacieuse, il faut que l'autorité en question soit pertinente par rapport à la question traitée, qu'elle soit légitime et enfin que la référence à l’autorité soit précise et informative et cite les sources précises.
Appel à la tradition
Il s’agit d’invoquer le prestige de la tradition ou de la coutume pour justifier une thèse. Le fait qu'une coutume soit bien établie n'est pas gage de rationalité : il peut y avoir des causes non rationnelles qui expliquent qu’une tradition perdure. Cf. la justification de l'esclavage par Calliclès : Nous avons toujours eu des esclaves dans notre cité. L’esclavage est donc une bonne chose. Si l’origine de la tradition est rationnelle, autant faire appel aux bonnes raisons qui l’expliquent.
Le sophisme de l’opinion majoritaire
Le fait que la majorité accepte une thèse n’est pas un argument en faveur de cette thèse ; à vrai dire, de très nombreuses croyances populaires sont fausses.
Le sophisme des «deux maux»
Souvent pour justifier une thèse, on fait remarquer que l’adversaire accepte également la thèse, ou la suppose correcte, au moins dans ses actes ("tout le monde le fait"). Deux maux ne font pas un bien...
Changer le sujet
Ce sophisme qui peut être volontaire ou non et consiste à changer le sujet dans une discussion : faire intervenir des considérations qui n’ont pas de pertinence relativement à la vérité des prémisses dans le but de faire accepter la conclusion.
L'homme de paille
Il s'agit de caricaturer la position adverse, de telle sorte que le contre-argument ne porte pas vraiment contre la thèse défendue au départ.
L’écran de fumée
Il s’agit de dévier volontairement du sujet d’une discussion, afin de soulever un problème sans rapport avec la thèse discutée, mais chargé émotionnellement et susceptible de gagner l’adhésion des auditeurs.
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LES ARGUMENTS DEDUCTIFS
Le principe de charité
Toute reconstruction d’un argument est un travail d’interprétation. Or lorsque nous interprétons un argument, il faut toujours préférer l’interprétation qui donne les meilleures raisons d’accepter (ou de rejeter) la conclusion et donc supposer que l’auteur est rationnel.
I/. Définition de la validité
La vérité
Si toute connaissance est une croyance vraie et justifiée, alors un argument est bon si sa conclusion est vraie. Cependant il ne suffit pas qu’un argument possède des prémisses vraies et une conclusion vraie pour être un bon argument : si les prémisses n’ont pas de lien logique avec la conclusion, l’argument n’est pas valide.
Le modèle géométrique
Si nous partons de prémisses vraies, par exemple évidentes, et que nous raisonnons de façon déductive, nous ne pouvons qu’arriver à des conclusions vraies.
Arguments corrects
Un argument est correct lorsque il est valide et que toutes ses prémisses sont vraies. Ainsi, la conclusion d’un argument correct est nécessairement vraie.
Limites du modèle géométrique
D’une part il faut s’assurer que les prémisses sont vraies ; cf. le débat sur les géométries non-euclidienne : les différentes géométries sont incompatibles entre elles, mais chacune est cohérente. D’autre part, une preuve déductive ne rajoute pas d’information par rapport aux prémisses initiales
Définition de la validité
Un argument est valide si, et seulement si, il est impossible que toutes ses prémisses soient vraies et que sa conclusion soit fausse.
Validité et nécessité
Lorsqu’un argument est valide, la vérité de la conclusion suit nécessairement de la vérité des prémisses. Ce qui importe, c’est ce qui se passerait si les prémisses étaient vraies. La vérité est une propriété des énoncés, la validité est une propriété des arguments : on dit que la conclusion peut être déduite logiquement des prémisses.
II/. Tester la validité des arguments
La logique ne s’intéresse pas aux vérités particulières : elle s’intéresse à la vérité en tant que telle, et plus précisément à la conservation de la vérité entre les
prémisses et la conclusion d’un argument.
Les contre-exemples
Un contre exemple est la description cohérente d’une situation dans laquelle toutes les prémisses de l’argument sont vraies et la conclusion
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