Critique Hiroshima mon amour

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bombe atomique affecte la structure du film, les dialogues multiplient les rimes.

La mise en scène s’adapte aux personnages principaux avec de nombreux fondus enchaînés. La pierre se liquéfie. La mémoire de la jeune femme s’évanouie aussi sûrement que les constructions en ruines. Rattrapée par le temps elle regagne le fleuve et s’apprête à nouveau à y flotter. Elle apprend à lire le monde non plus avec ses mains mais avec ses yeux.

Les plans se transforment en souvenirs lointains et flous. En cours de route le film semble avoir muté, il n’y a plus de prise, le film nous a échappé. Avons nous bien vu Hiroshima mon amour?

Enfin, le cinéma d’Alain Resnais a également évolué au niveau du traitement des personnages et du point de vue adopté. On a déjà dit de Hiroshima mon amour, qu’il empruntait un point de vue interne, c’est-à-dire que l’image que le cinéaste nous proposait était issue de l’imaginaire du personnage qui pouvait la manipuler à son gré, en se laissant parfois dépasser par elle. De plus, la caractéristique du point de vue interne est de raconté l’histoire à travers le regard du personnage, le lecteur sait tout ce qu’il fait, dit et pense.

Le récit adoptait donc le point de vue du personnage ; nous étions dans son imaginaire et au cœur de sa propre sensibilité. On parle alors de réalisme subjectif. Cela produit un effet de fragmentation de la réalité (ou disons, de ce qui nous est offert comme réalité).

Le point de vue interne est principalement celui de la française, où de nombreux travellings avant nocturnes sont filmés de son point de vue à elle.

Nous pouvons remarquer également que tout le film s’articule atour de la jeune femme et ses souvenirs douloureux, en faisant des parallèles avec la réalité de l’instant présent qu’elle vit