La notion de "sujet" est polysémique et discutée: à quelle réalité renvoie-t-elle?
Par Junecooper • 5 Octobre 2018 • 643 Mots (3 Pages) • 522 Vues
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Mais n’est-ce pas une illusion que de dire « je » en considérant que derrière « je » subsiste une seule et même personne ? Tel est le problème de l’identité personnelle : qu’est-ce que le moi ?
B) Les remises en cause du sujet
Nietzche voit dans nos usages langagiers l’origine de la croyance en l’existence d’entités immuables qui ne saurait réellement exister. Si nous croyons en l’existence du sujet, notamment, c’est à force d’utiliser dans le langage le « je » comme support de nos pensées et actions. Or, le réel est bien plus riche que ce dont nous avons conscience, la conscience classe et mutile le réel ➔ « je » n’est qu’une illusion. « C’est la croyance à la grammaire, on suppose des choses et leurs « activités », et nous voilà bien loin d’une certitude immédiate. » (Nietzche, La Volonté de puissance)
Hume remet en cause l’unité du « moi », inaccessible en tant que substrat de nos perceptions : « Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. » (Hume, Traité sur la nature humaine)
Freud, découvrant l’inconscient, remet en cause la maîtrise que le sujet peut avoir de lui-même et son unité : la conscience ne substitue qu’une infime partie de l’esprit, et le sujet est bien plus complexe que ne le considérait Descartes. C’est alors l’autonomie du sujet qui est à interroger : « La recherche psychologique […] se propose de montrer au moi qu’il n’est pas maître de sa propre maison. » (Freud, Initiation à la psychanalyse)
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