Générique du film Philadephia
Par Stella0400 • 8 Novembre 2017 • 1 103 Mots (5 Pages) • 489 Vues
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c. – Une chanson
On entend deux chansons dans le film : Streets Of Philadelphia de Bruce Springsteen et Philadelphia de Neil Young. La première unit les séries du générique ; la deuxième, les scènes de la dernière séquence. Les deux se superposent sur les images de façon aléatoire[9]. Les paroles de Streets Of Philadelphia expriment une plainte, celle d’un malade du sida, seul dans les rues de Philadelphie, abandonné par tous, même par Dieu. Cette ballade lente, qui reprend en boucle un rythme à quatre temps, nous entraîne sur les pas du malade, nous fait percevoir la ville à travers ses émotions. Cette communication affective annonce le trouble d’Andrew Beckett, personnage principal du film, que le film nous fera partager.
2. - Interprétation
La première série du générique nous plonge au cœur d’une ville prospère, peuplée de gens énergiques, où la vie est agréable. Ensuite nous passons du côté des exclus. Andrew Beckett suit le même chemin. Avocat bien intégré dans un milieu brillant, il est licencié pour une faute professionnelle inexistante. A cause de son homosexualité et du sida, il se trouve du jour au lendemain banni, sans avocat pour le défendre.
Il y a vingt ans, le sida était une maladie mortelle, qui faisait peur et qu’on associait à l’homosexualité, elle aussi mal acceptée. Philadelphia, qui parle de ces rejets, essayait alors de faire évoluer les mœurs[10]. Dans l’histoire, Andrew Beckett est réhabilité. Dans le générique, la troisième série banalise les relations homosexuelles. Le générique, comme l’histoire, agit sur les représentations homophobes.
Avec la Liberty Bell et l’Independance Hall, le générique rappelle que Philadelphie fut le lieu de naissance de la démocratie américaine et le quartier général de la Révolution. Ce passé s’accorde avec l’histoire du film, qui raconte le combat d’un homme contre la discrimination. Qu’on ait situé l’action de Philadelphia dans cette ville paraît donc logique. Le fait de montrer la fêlure de la cloche sans l’inscription annonce que la liberté sera méprisée.
3. - Conclusion
Etant donné qu’un récit réaliste prend la réalité comme modèle mais qu’elle est trop complexe pour être reproduite dans sa totalité, il faut faire des choix pour la rendre accessible au lecteur ou au spectateur. Le générique de Philadelphia en donne un bon exemple. Ces vues banales, dont la plupart auraient pu être filmées par un touriste au hasard de ses déplacements, répondent en fait à des choix précis. Ces choix composent un ensemble d’indications, qui nous prépare à accepter le personnage d’Andrew Beckett et son histoire, ce qui n’était pas évident lorsque le film est sorti en 1993.
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