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Évolution de la reception du personnage de Madame Bovary

Par   •  9 Mars 2018  •  1 292 Mots (6 Pages)  •  751 Vues

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citant l’épisode où elle va demander de l’aide à l’Eglise. Le curé Bournisien lui répondant "Puisque vous êtes malade, madame, et puisque M. Bovary est médecin, pourquoi n’allez-vous pas trouver votre mari ?". Baudelaire cite l’incapacité de l’entourage a comprendre le mal être de Madame Bovary qui va se précipiter dans l’adultère et autres vices.

La citation de Flaubert la plus célèbre par rapport à son roman est assurément « Madame Bovary, c’est moi ». Elle viendrait appuyé la thèse selon laquelle Emma serait en réalité un homme. Mais on ne la retrouve dans aucun des textes connus de l’auteur, il aurait dit cette phrase et une parole prononcée est invérifiable. Flaubert n’a pas chercher à faire de Madame Bovary une héroïne de roman, son but était d’écrire « un livre sur rien ». Mais il a réussit à exposer un problème que l’on pourrait peut être qualifier de « problème de moeurs, de société » ? Il disait «Quand j’écrivais l’empoisonnement de Madame Bovary j’avais si bien le goût de l’arsenic dans la bouche. » (A Hippolyte Taine, 20 novembre 1866)

C’est à Jules de Gaultier que nous devons l’origine du mot « bovarysme », maintenant passé dans la langue française grâce à son essai de 1882 Le Bovarysme, la psychologie dans l’oeuvre de Flaubert. Il aborde la complexité du personnage de Flaubert. Emma a beaucoup lu pendant sa jeunesse, en particulier des ouvrages romantiques. Sa vie conjugale est de loin de se conformer à ses rêves, elle ne connaît que frustrations et désillusions. Gaultier le définit d’abord comme un excès d’identification et d’empathie qui touche les lecteurs de romans les empêchants de vivre pleinement la réalité, « Le pouvoir départi à l’homme de se concevoir autre qu’il n’est ». La définition évolue pour donner « un être d’insatisfaction, sur les plans affectifs et sociaux, qui se rencontre en particulier chez certaines jeunes personnes névrosées, et qui se traduit par des ambitions vaines et démesurées, une fuite dans l’imaginaire et le romanesque ».

Certain contemporains de Flaubert voit un caractère révolutionnaire dans cette oeuvre. La construction du personnage pouvant enfin prendre en compte l’image que celui- ci se fait de soi incluant l’auto-déception, la fausse idée de soi, la santé mentale et peut être aussi l’auto-invention de soi en toute créativité.

Pierre Michon, dans Le roi vient quand il veut, publié en 2007, propose une lecture de Madame Bovary sous l’éclairage de la psychanalyse. Il dit : « La principale victime, c’est Emma, naturellement. Mais il fallait bien cadrer ce sacrifice. Dans les tableaux de Poussin où Apollon apparaît, il y a toujours un troupeau de vaches, parce que la vache est par définition l’animal à sacrifier et qu’Apolllon est le sacrificateur par excellence [...] En tout cas, dans cette histoire, tout ce qui porte le nom de Bovary est une vache promise au sacrifice: la première épouse de Charles, sa mère, Emma l’archivache, Charles, la petite Berthe ... le troupeau y passe ... »

Aujourd’hui le comportement d’Emma ne choque plus, elle est limite considérée comme une femme normale. Son comportement est excusé, elle est même prise en pitié pour s’être marié avec un « imbécile ». Madame Bovary est un roman à la postérité littéraire considérable nous dépeignant la vie d’une femme incomprise comme dit Émile Caillot, inspirant quelques adaptations cinématographiques mais surtout de nombreuses études dans le monde entier.

« L’histoire que Flaubert nous raconte est celle de la médiocrité ; et cette déception que nous éprouvons , c’est le moment où nous découvrons que le réel est aussi le médiocre , l’ennui. mais c’est aussi ce que nous rêvons d’abord. Et le romanesque réside en ce mouvement qui va du rêve au réel de la rencontre, à l’échec, de ce que pourrait être notre vie à ce qu’elle est. Le roman de Bovary n’est-il pas en fin de compte l’histoire du réel , c’est à dire le surgissement d’un éternel ennui ? » (G-Bollème, La Leçon

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