Personnages de Roman.
Par Ninoka • 22 Mai 2018 • 1 224 Mots (5 Pages) • 648 Vues
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Ils peuvent également permettre de comprendre certains caractères humains comme nous l'avons vu avec l’exemple de Bel-Ami : le vice, l'amertume, la jalousie, la manipulation. Ce ont de caractères qui ne sont pas forcément approuvés par le lecteur mais ces personnages constituent des « outils » permettant une meilleure compréhension du monde.
Pour finir, certains personnages romanesques complexes sont en fait le simple reflet de la complexité humaine. La complexité humaine est le symbole même de l'Homme. La conception complexe de la personne apporte à l'individu un surcroît de dignité et parfois de bonté, mais toutefois loin de l'idéalisme. L'être humain est rarement caractérisé par son homogénéité psychologique et morale. Ils sont donc à la recherche du réalisme psychologique et moral. Afin d'illustrer cette idée nous pouvons prendre l'exemple de Charles Bovary dans Madame Bovary de Gustave Flaubert en 1856. Charles Bovary est défini à la fois comme un antihéros puisqu'il est décris comme un personnage laborieux et médiocre. Flaubert dresse un portrait dépréciatif du personnage qui semble être né sous la timidité et la bêtise. Mais pour contrer cela il est également décrit comme un héros avec certaines qualités malgré ses défauts. Il est quand même un mari aimant , généreux et attentionné, il couvre sa femme de cadeaux. Charles Bovary se rapproche des héros romanesques qui conjuguent grotesques et sublime. Les personnages de roman sont donc souvent par réalisme, le reflet de cette ambivalence de caractère entre médiocrité et sublime.
Le personnage amène le lecteur à la réflexion sur la condition humaine. C'est à dire que grâce à l’ambiguïté du personnage, le lecteur va être inviter à réfléchir sur ce qui est juste, beau, médiocre ou ce qui mérite, ou non, d'être vécu. Le personnage joue le rôle de révélateur. Il est parfois difficile de condamner absolument les héros. A travers leur ambivalence entre, candeur, sincérité et friponnerie, le lecteur peut juger de la difficulté à construire une existence conciliant épanouissement individuel et défense de valeurs universelles, garantes du bonheur d'autrui.
Les personnages ne sont pas tous uniformes dans le mal. Si l'on peut parler de mal absolu pour certains personnages romanesques, la plupart laissent transparaître une face positive comme dans notre exemple avec Charles de Bovary. Il a de nombreux défauts mais implique quand même la fascination grâce à ses quelques qualités : générosité, amour envers sa femme... C'est précisément cette lueur de bonté qui, alliés au mal, crée la fascination.
Pour conclure, nous pouvons dire que les personnages dit « médiocres » du fait de leurs actes ou attitude immorales sont synonyme de nouveauté dans la littérature romanesque. Ils peuvent être considérés comme les personnages principaux du roman, mais font en fait parti d'une stratégie visant à favoriser les autres personnages. Ces personnages ne sont pas forcement complètement mauvais, ils ont toujours une part de bonté qui pousse la fascination et l'admiration du lecteur. Ces personnages sont également des outils qui permettent de mieux comprendre l'ambivalence humaine et qui vont amener le lecteur à réfléchir. Les personnages qui ont une attitude immorale peuvent donc fasciner malgré cela.
La question se pose alors, la mauvaise attitude des personnages de roman pousserais-t-elle le lecteur à agir différemment ?
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