Les lettres persanes, une présentation critique des mœurs et des institutions
Par Junecooper • 22 Mars 2018 • 1 213 Mots (5 Pages) • 752 Vues
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et sa forme historique qu’est la république, qui pose problème.
La religion :
Ensuite cet œuvre fait beaucoup rapport aux questions religieuses. Trois lettres successives la 16, 17 et 18, traitent de la religion en général et des deux grandes religions, la chrétienté et la musulmane. Préparée par la fin de la lettre 15, profession de foi intolérante du premier eunuque pour qui l’Europe ne peut qu’être un pays de souillures, la lettre 16, adressée à un saint homme abimé dans sa dévotion et sa science sacré, est acte de foi de la part d’Usbek , et prière d’intercession au milieu des périls que ne manquera pas de rencontrer le voyageur en pays profane. Dans la lettre 22 le regard d’Usbek sur la ville chrétienne de Livourne, sur la grande liberté des italiennes sera d’un mahométan et d’un possesseur de sérail plutôt que Persan.
La lettre 16 constitue, après la parodie de Fénelon, le premier pastiche du style oriental ; Pastiche ou parodie ? Effet de vraisemblance et critique de la religion catholique, dont les points communs abondent avec la religion musulmane. les deux religions ont en partage la vérité absolue de la théologie, des croyances, la lutte confinant a l’intolérance, l’austérité et l’autorité des clercs, retranchés dans leur sainteté exemplaire et seuls intermédiaires entre le Ciel et la Terre, l’infériorité et la soumission des laïcs, avides, tel Usbek, de pieux conseils et prodigues de louanges hyperboliques, sans oublier le fondement essentiel des deux religions rivales : la révélation, par le Livre et par l’enseignement d’un divin prophète.
5 lettres encore (46, 49, 57, 60, 61) traitent du problème religieux, pour vanter, au vus des abus, des désordres existants, la religion idéal. Revient l’interrogation sur les cérémonies, les rites, dont la confuse diversité prêterait à sourire, si leurs adeptes trop dévoué n’étaient aussi rapide à les imposer ou à les condamner avec intolérance ou violence. La lettre 46 propose un catalogue variée, et donc ironique des tabous ou des obligations : langue latine ou vulgaire, circoncisions, interdits alimentaires, gestes d’adoration, réincarnation…, engendrent des disputes sans fin, au sens religieux et social du terme.
La conditions des femmes :
La condition des femmes est un autre thème qu’abordent Montesquieu dans cette œuvre. Rica oppose le mouvement continuel de la vie parisienne à la lenteur, au pas réglé des déplacements en Asie. Usbek quant à lui, se fait peintre des coutumes en se lançant dans un parallèle entre orientales et occidentales (26) : aux premier la plus pudique des réserves, aux seconds la plus impudente des coquetteries. Adressée à Roxane, parangon, semble-t-il, des grâces et des vertus féminines, la lettre entrelace, sur le mode de l’antithèse, l’éloge du sérail et la satire de la société française, en ce qui concerne, les rapports entre les sexes ou plutôt la question des femmes. Ce nouveau tableau du harem, avec la remémoration des amours de Roxane et d’Usbek, de leur mariage, flatte encore et toujours le gout de l’exotisme et de l’érotisme.
Le singulier combat de l’amour et de la vertu, la farouche virginité de la fiancée, l’intransigeante chasteté de l’épouse enfin vaincue proposent, sous l’élégance de l’écriture honnête, des images, des réalités sexuelles non dénude de sadisme ou de masochisme. On voit que ce sont ce trésor dont l’époux se rend maitre, cette virginité défendue jusqu’à la dernière extrémité, ces larmes impuissantes contre les fureurs du désir… Quant à la satire des mœurs féminines européennes, elle reprend les lieux communs les plus avachi : débauche, coquetterie coupable, infidélité conjugale. La lettre cependant va plus loin, en suggérant que le relatif est affaire de point de vue et qu’il faut s’y entrainer, aussi bien pour Usbek que pour le lecteur.
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