Le lecteur dans Les Faux-Monnayeurs de Gide
Par Ramy • 12 Novembre 2018 • 1 263 Mots (6 Pages) • 627 Vues
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En effet, le lecteur doit aussi se trouver dans une réflexion constante : Qui ? Où ? Quand ? Gide se joue du lecteur et s’amuse à le perdre : les personnages sont nombreux, les liens unissant les personnages sont multiples. Les points de vue diffèrent à chaque chapitres, l’ordre chronologique n’est pas respecté, les extraits du journal d’Edouard plongent le lecteur dans des événements passés, de sa dernière visite à Paris. Le lecteur est livré à lui-même et doit fournir un véritable effort pour ne pas se laisser noyer dans l’intrigue complexe et diversifié du roman. Il est constamment en réflexion.
Enfin, afin de permettre au lecteur d’être pleinement acteur dans le roman, Gide lui accorde de nombreuses libertés.
Tout d’abord, Gide cherche à réveiller l’imagination du lecteur. En effet, il se détache des longues descriptions réalistes et laisse place à des informations minimaliste. Le roman est en effet « purgé de tous ces éléments qui ne composent pas le roman ». Le lecteur doit ainsi par lui-même s’imaginer les lieux, rarement décrit, de même que les personnages. On comprend donc que dans le roman pur de Gide, l’imagination du lecteur a une place primordiale, ne semblant, étonnamment, pas déranger l’auteur, qui termine son Journal sur : « Mais, tout considéré, mieux vaut laisser le lecteur penser ce qu’il veut—fût-ce contre moi. ».
Pour finir, Gide laisse aussi au lecteur le devoir d’interpréter et analyser certains faits, certaines paroles. En effet, le narrateur n’étant que très rarement omniscient, le lecteur est plongé dans la peau des personnages et reçoit donc leur propos tel quels. Il est donc important qu’il sache prendre du recul face à tel parole d’un personnage, ou de sa pensée. La vérité peut d’ailleurs en être assez éloigné. C’est d’ailleurs pour cela que Gide voudrait qu’un même événement soit raconter par plusieurs personnages, selon différents points de vue, pour montrer la richesse d’un moment. Ainsi même si le lecteur n’a accès au point de vue que d’un personnage, il ne doit pas oublier celui des autres personnages.
Pour conclure, Gide développe une véritable réflexion autour du lecteur qui semble être le but de son roman, il écrit pour être lu et cela de la bonne manière de préférence. Ainsi, il rejet le lecteur paresseux et oblige celui des faux-monnayeurs à être actif et en réflexion constante. Gide sait que la tâche du lecteur n’est pas facile mais comme le dit si bien Gide dans le Journal des Faux-Monnayeurs : « ce n’est point tant en apportant la solution de certains problèmes, que je puis rendre un réel service au lecteur ; mais bien en le forçant a réfléchir lui-même sur ces problèmes dont je n’admets guère qu’il puisse y avoir d’autre solution que particulière et personnelle »
Sources : Journal des Faux-Monnayeurs, Gide
Les Faux-Monnayeurs, Gide
Livre terminal L : Lire-écrire-publié : Les Faux-Monnayeurs André Gide (résumé de l’œuvre)
Cours de littérature
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