Gide, les faux monnayeurs
Par Christopher • 15 Novembre 2018 • 1 108 Mots (5 Pages) • 600 Vues
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du personnage réaliste
- Des personnages autonomes et actifs « bobines vivantes » qui conduisent l’auteur dans des situations qui ne sont pas maîtrisées (influence du réel, imagination, autonomie des personnages dans leur évolution) : l’auteur n’est pas omniscient, il s’adapte à la création en train de se produire
- Meilleure façon de donner de l’existence au personnage est de le caractériser par une voix énonciative : place des discours rapportés (le tic de langage de Sarah sur la tournure « pour ne pas que » mentionnée dans le JFM du 1er novembre 1922 est employé en effet lorsqu’elle montre le carnet de son père « je l’ai pris pour ne pas qu’Armand le voie » FM p. 123
2. Le choix de la polyphonie
- Voix des différentes formes de textes (lettres attribuées à des personnages différents, journal intime, dialogues rapportés au discours direct
- Point de vue qui correspond à la compréhension partielle du réel par le personnage (incipit/ non compréhension de ce qui se joue au Jardin du Luxembourg)
- Voix du narrateur qui intervient dans sa propre narration et commente les lacunes, ou fait le point sur la situation des personnages avant de relancer (II, ch 7)
3. Le roman à idée : roman du diable
- Il fait notamment le projet d’un roman symboliste Allain au sein duquel il souhaite voir incarnés les combats intérieurs qui se déroulent en lui
« Deux acteurs : l’Ange et la Bête, adversaires _ l’âme et la chair. » = roman des affrontements, des duels,…
- Critique de l’éducation rigoriste de l’institution Vedel + révélation au grand jour de son carnet intime par Laura qui révèle ses pratiques (onanisme- les mêmes que celles dont on a accusé le jeune enfant Gide racontées dans Si le grain ne meurt)
- Les personnages mauvais, à l’influence pernicieuse : Passaavant auteur contre modèle qui pratique le plagiat à Olivier + Strouvilhou + Vincent (qui se livre au malin)
III. Un roman qui met en scène l’écrivain écrivant
1. Gide et Edouard, doubles partiels
- JFM et JDE se font écho
- Edouard et ses pratiques pédérastes (écho de Gide), sa critique des invertis (modèle Passavant qui est vraisemblablement inspiré par Cocteau)
- Différences entre l’écrivain qui achève son roman (Gide lui-même et les FM, publié, redoublé par la publication du JFM qui affiche les difficultés de l’écriture mais prouve par là-même à son lecteur qu’il a réussi à les dépasser) et celui qui n’en présente qu’un bref extrait (lu à Georges, avec intention de l’éduquer-donc visée moralisatrice) , noms de personnage ridicules,…
2. Le roman comme laboratoire de l’écrivain = racontant les difficultés de l’écriture et l’échec / les échecs de l’entreprise d’écriture romanesque
- Echo des multiples déconvenues de Gide, ici la mise en abyme permet d’attribuer à Edouard les échecs, et de mener à terme son propre récit
- L’avancement du roman par à-coups : chronologie complètement déconstruite notamment pour la 1ère partie des FM, surgissement souhaité lors de chaque nouveau paragraphe (JFM « surgissement perpétue » « chaque nouveau chapitre pose un problème nouveau (2è cahier du JFM ) + développement du roman à l’envers ajouts fréquents d’évènements qui sont perçus comme devant se dérouler « avant »
- Difficultés à conclure + affirmation de choix (voir travail sur l’achèvement du roman)
3. Jeu littéraire qui met le lecteur au défi : l’écrivain en posture dominante
- Construction largement maîtrisée : construction en 2 parties – devient 3 parties/vision d’un roman équilibré + effets d’échos = le lecteur en maîtrise-t-il la perfection si Gide ne la lui indique ?
- Doit-on lire le roman comme une représentation critique des auteurs contemporains de Gide ? Gide prétend-il éduquer son lecteur ? (sinon, pourquoi lui donner à lire des citations littéraires, son Journal,…)
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