LA PROBLEMATIQUE DE L’ESPACE ET DU TEMPS DANS L’ECRITURE D’ASSIA DJEBAR ET DE NEDIM GURSEL
Par Plum05 • 8 Février 2018 • 3 495 Mots (14 Pages) • 652 Vues
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La fictionnalisation est réalisée par la transgression. Transgresser, c’est sortir d’un espace et entrer d’un autre. Selon Westphal, cette conscience est issue de deux processus mentaux complémentaires : la déterritorialisation et la reterritorialisation. Assia Djebar déterritorialise l’Algérie et la France et elle les reterritorialise à Médine. Nedim Gürsel se déterritorialise de Manisa et de la France pour se reterritorialiser à la Mecque. Donc Assia Djebar transgresse l’Algérie de 1990 à Médine, Nedim Gürsel transgresse sa vie intime à la Mecque. Ces consciences-là ont un effet sur les espaces, les individus et les créateurs. Ces transgressions-là provoquent de l’oscillation entre le présent et le passé de manière explicite chez Gürsel, de manière implicite chez Djebar. Chaque roman est reflet d’un discours individuel ou collectif. La fiction est dépendante au réel. Elle est formée par la transgression entre le réel et l’imaginaire. Elle en possède le(s) lieu(x) commun(s), le(s) lieu(x) propre(s), le(s) lieu(x) impropre(s), le(s) lieu(x) factuel(s), le(s) lieu(x) fictionnel(s), le(s) lieu(x) rebaptisé(s). Bertrand Westphal décrit la spatialité de la fiction par le consensus homotopique, par le brouillage hétérotopique et par l’excursus utopique. Chez Djebar, il s’agit de consensus homotopique entre les années 1990 de l’Algérie et la période de quatres califes, chez Gürsel, entre l’histoire de la Turquie et sa vie intime. Dans le brouillage hétérotopique, la similitude entre les deux concepts qui semblent imcompatibles est mise en évidence par quatre méthodes : la juxtaposition, l’interpolation, la surimpression et l’attribution erronée. Tout d’abord, dans « Loin de Médine », l’Algérie et Paris, dans « Les filles d’Allah » et Manisa et Paris sont juxtaposés même s’ils se voient comme discordants en dehors de la vie intime de Nedim Gürsel. Ensuite, dans la conception de l’interpolation, Loin de Médine, son monde idéal englobe l’Algérie, Médine et Paris. Chez Gürsel, son espace familier est reflété par Manisa, le paradis de son enfance, par la Mecque, son purgatoire et Paris son enfer. Enfin, quant à la surimpression, par l’intermédiaire de deux espaces familiers Algérie et Paris, Assia Djebar expérimente Médine. Nedim Gürsel au moyen de la Turquie et de Paris, ses espaces familiers, il observe la Mecque. De plus, Assia Djebar fait de l’attribution erronée en nommant son monde idéal par Loin de Médine et Nedim Gürsel en surnommant Manisa comme le paradis de son enfance. Ainsi, l’excursus utopique mobilise un lieu imaginaire. Selon Umberto Eco, il possède lui-même l’allotopie, l’utopie, l’uchronie et la métatopie/métachronie. Dans « Loin de Médine », l’auteure s’approche de l’uchronie. De plus, il existe la métatopie par la création d’un monde idéal et imaginaire, Loin de Médine si bien que ceci transforme en eutopie. Dans « Les filles d’Allah », Gürsel fait l’allotopie et la métachronie. Il est aussi proche de la métatopie par sa nostalgie inconsummable pour sa mère et pour sa patrie. Donc, la géocritique est une vision littéraire géocentrée, interdisciplinaire, multifocalisée, polysensorielle, stratigraphique et intertextuelle. L’écrivain doit agir vers le lieu, non le lieu vers l’écrivain(e). Assia Djebar fait de la géocritique féminine dans son ouvrage, cependant Gürsel ne fait pas totalement la géocritique, son aspect littéraire transfigure de l’autocritique. Il est incroyable qu’une telle représentation de l’espace se réalise sans référant à l’histoire. Donc, suite de notre étude on a abordé sur le roman historique. Le roman historique est la rédaction d’une époque précise de manière fictive. On fixe le temps afin d’analyser l’espace. On encadre le temps par l’ambiance de(s)
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lieu(x) choisi(s). La visée centrale est de faire un élan pour le futur par moyen de la métamorphose. Donc, l’histoire est une notion spatio-temporelle composée des instants : des instants du passé et du présent. « Les filles d’Allah » est composé de deux parties : le passé (l’histoire) et le présent (l’autofiction). Néanmoins, « Loin de Médine » décrit le passé qui renferme le présent de l’Algérie. L’interprétation du passé est liée au présent et aux expériences de l’individu. Dans les deux romans, les auteurs ont choisi des personnages mondialement historiques cependant Nedim Gürsel décrit aussi sa famille. Assia Djebar décrit l’ambiance de la période de quatres califes en tant que la vie populaire. Ce qui est important, ce sont les actes des femmes et des hommes. En revanche, Nedim Gürsel manipule les personnages historiques afin de refléter ses valeurs intimes. Le roman historique est formé des moments choisis avec une force émotionnelle et idéologique. Il s’agit de deux types de roman : le roman historique et le roman contemporain. Djebar se penche sur une période précise, le style de son ouvrage est historique par contre Gürsel fait de l’introjection à partir des thèmes historiques. Alors, son roman historique transforme en roman contemporain. Par la fictionnalisation d’une époque précise, il s’agit des espaces divers qui reflètent l’état psychologique de l’écrivain et de l’époque en tant que tragique, dramatique et épique. C’est ainsi que Djebar se concentre pour mettre en évidence la tragédie des femmes qui dure depuis des siècles. Par son style, Djebar transforme en tragédie post-moderne modifiant les composantes de la tragédie classique, par l’harmonie de la tragédie des femmes et de la tragi-comédie des hommes. Chez Djebar, on témoigne de la collision dramatique entre les générations et les sexes. Ce drame allait être détruit par le théâtre de chambre. Dans «Les filles d’Allah», la source de l’état dramatique de Gürsel est le dilemme entre besoins individuels et normes sociales. De plus, il encadre l’histoire de la Turquie de manière dramatique. Dans son ouvrage, Gürsel se cherche lui-même à travers l’histoire de la Turquie de manière épique. Les événements historiques tournent autour de lui. Il parle de lui-même, en utilisant ses personnages. Sa lutte prend un caractère national et il devient représentant des turcs qui font face au dilemme entre le monde oriental et occidental. Chez Djebar, l’identité des femmes, assujettie sur le chemin de l’émancipation est présentée de façon épique. Ensuite, la coexistence de temps et d’espaces divers sur le même repère sont à l’origine de polyphonie. La polyphonie et le dialogisme prennent leur source dans la double énonciation. Si ce type de discours se transforme en entité,
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