Temps clefs la toilette
Par Matt • 15 Octobre 2017 • 2 487 Mots (10 Pages) • 1 582 Vues
...
être lavé car il est souillé. Mr B. finit par se lever et se dirige vers la salle de bain lentement. Il s’accroche au mur et au sèche-serviette. J’énumère tous les gestes que j’accomplis au fur et à mesure. J’ôte sa protection que je mets dans un sac et je fais sa toilette intime. Je continue à expliquer tous mes gestes. et lui remet une protection. Mr B. s’assoit sur le siège toujours en croisant ses jambes. Ensuite, je lui lave le visage qu’il essuie lui-même, lui demande de me présenter un bras que je vais savonner ainsi que sa mains, et automatiquement il me tend l’autre bras. Je lui essuie les bras, il sèche ses mains tout seul. Je lui lave le dos et l’essuie. Je lui place une serviette sèche sur le dos pour qu’il n’ait pas froid. J’explique que le vais laver ses jambes et ses pieds. Il les décroise me les donne sans résistance. Je commence à l’habiller, en commençant par les chaussettes, le pantalon, les chaussures.
Je lui explique que je vais le raser et lui demande de s’approcher du lavabo, à nouveau Mr B. lève un bras en l’air un criant NON ! Je lui explique que s’il veut s’installer à l’accueil, qu’il doit être « présentable ». Il décide de coopérer. Je lui mets de la mousse à raser et le rase. Je le rince et lui sèche le visage en le tamponnant. Automatiquement, je veux l’habiller avec son T-shirt et là il me repousse le bras violement. Immédiatement, je comprends que je ne l’ai pas averti que j’allais lui enfiler son vêtement en passant par la tête. Je m’empresse de lui expliquer et m’excuse de ma maladresse. Je lui présente sa chemise à enfiler en lui demandant de mettre un bras dans une manche et il s’exécute. Je lui boutonne sa chemise. Je lui demande s’il veut de l’eau de toilette. Mr B. hausse les épaules. Je décide de lui en vaporiser sur le cou. Je le préviens que ça va être froid. Je le coiffe, nettoie ses lunettes et lui met. Je m’agenouille à sa hauteur et lui dit que le soin est terminé et lui demande si ça va. Il relève la tête et avec un grand sourire me répond « OUI !!». Je le remercie de sa coopération et lui dit que s’il le désire qu’il peut s’installer à l’accueil, et que je vais m’occuper de son lit. J’éteints la présence, je lui demande s’il a besoin de quelque chose et le préviens de mon départ en lui souhaitant une bonne journée.
Le second, Mme S., 88 ans, est arrivée dans l’établissement en, juin 2013. Elle réside dans l’unité semi-ouverte. Elle est née à Paris. Mme S. travaillait dans une banque dans la capitale.
Mme S. est veuve et elle a deux filles. Elle est de taille moyenne, coquette, se déplace en effectuant de petits pas rapides. En 2013, elle a eu un AVC. Elle a des démences Alzheimer, très désorientée dans l’espace et le temps, elle a une dégénérescence maculaire avec l’œil droit non voyant, porte des lunettes et des bas de contentions.
Elle aime être entourée et cherche le contact avec les autres résidents.
Elle a été classifiée GIR2.
Après son petit déjeuner, je vais chercher Mme S. dans la salle du déjeuner. J’explique à Mme S. que je vais l’accompagner à la douche. Elle me répond « oui, merci ». Nous nous dirigeons vers sa chambre. J’allume la présence. Je fais le tour de sa chambre et de la salle de bain, je vérifie s’il fait suffisamment chaud dans la salle de bain et si le nécessaire est bien présent. Je lui explique que je vais l’aider à prendre sa douche, à lui laver les cheveux. Je lui demande de choisir ses vêtements. Elle m’explique qu’elle ne voit pas très bien et me demande de l’aide. Je l’aide à se dévêtir et elle s’assoit sur la chaise. J’allume la douche, lui fait vérifier si la température de l’eau lui convient. Elle me répond « oui, ça va d’une voix craintive ». Je lui demande si elle veut se mouiller toute seule, elle me répond que non. Donc je lui explique que je vais commencer par lui arroser les cheveux et ensuite le corps, puis l’aider à se savonner et à se sécher. Je saisis la pomme de douche et commence. Mme S. se met à pleurer en chuchotant houlala, houlala. Je lui demande ce qui se passe et elle me répond : « il y a trop d’eau, il fait froid ». Je comprends que c’est un moment désagréable pour elle et que les jets d’eau peuvent ne pas lui convenir. Je lui explique que je vais faire vite et décide de prendre un pichet, de le remplir d’eau afin de lui rincer les cheveux. Mme S. ne dit rien. Je l’aide à se savonner, lui lave le dos. Pour la rincer, je décide de placer la pomme de douche dans le gant de toilette afin de réduire la pression des jets de la pomme de douche. Elle me dit calmement qu’il faut faire vite. Je la sèche. L’aide à s’habiller. Je propose à Mme S de lui faire un brushing. Je m’exécute en la coiffant, en lui mettant de la crème sur le visage, en la parfumant. Je lui mets ses lunettes. Une fois terminé, je lui demande si tout va bien. Elle me dit avec un grand sourire : « oui ça va, avec vous, ça va, vous êtes gentille ». Je la préviens de mon départ et lui demande si elle a besoin de quelque chose. J’éteints la présence et je sors.
5- CONCLUSION
En ce qui concerne Mr B., les toilettes n’ont pas été toujours aussi faciles. Après une hospitalisation de Mr B. le lien de confiance s’est brisé, les toilettes se sont déroulées de plus en plus dans l’opposition et le refus. Mr B. est devenu de plus en plus violent jusqu’à me frapper. J’en ai référé à l’infirmière coordinatrice qui m’a confirmé que la prise en charge de Mr B. devenait de plus en plus compliquée pour le personnel soignant. Je lui ai signalé que je souhaitais ne plus avoir Mr B. à prendre en soins, que cela devenait trop difficile pour moi. Après concertation de l’équipe pluridisciplinaire et de son amie, personne référente, il a été décidé que Mr B. soit pris en charge dans une autre institution plus adaptée à sa pathologie. La dernière semaine de stage, Mr B. a quitté l’établissement.
A propos de Mme S., j’ai expliqué le déroulement de la douche à l’infirmière coordinatrice. J’ai exprimé aussi que la douche était une souffrance pour Mme S. L’équipe a confirmé mes dires. Lors des transmissions il a été décidé de modifier le plan de soins de Mme S. Mme S. ne doit plus avoir à subir la douche. Ses cheveux seront lavés au bac du salon de coiffure, ses toilettes se feront au lavabo, et des bains de pieds seraient prodigués.
...