L'honneur dans chronique d'une mort annoncee de Marquez

...

Ils ont crié sur tous les toits leur intention de tuer Santiago tout en espérant que quelqu'un va les empêcher, mais personne ne les prend au sérieux .'' ils étaient allés, mais en vain, au-delà de l'imaginable pour que quelqu'un les empêche de tuer.'' P. 85

on remarque que tous les personnages du roman sont influencés par cette puissante construction de l'honneur, et ils considèrent que un homme sans honneur est un paria dans la communauté. c'est pourquoi, personne n'a condamné le crime de frères Vicario.

En plus, la plupart des gens préfèrent laisser les affaires d'honneur auxquels sont impliqués '' les affaires d'honneur sont des cases hermétique auxquelles ont seul accès les maîtres du drame. '' P.162

ALORS, on est devant un crime d'honneur collectif ; c'est vrai que les frères Vicario seuls, qui ont directement porté la main sur Santiago . mais quand des dizaines de personnes savent que quelque chose de terrible va se passer et que ces personnes n'interviennent pas, elles semblent porter une part de responsabilité dans le drame.

En outre, on voit certaines personnes encouragent les jumeaux Vicario comme leur mère bien sûr. Prudencia Cotes, la fiancée de Paplo, qui le pousse à faire ce qui est attendu de lui .'' je savais ce qu'ils mijotaient, me dit-elle, et non seulement j'étais d'accord, mais j'aurais refusé d'épouser Paplo s'il s'était dérobé à son devoir d'homme'' P. 106

Et aussi la mère de Prudencia qui dit : '' l'honneur n'attend pas '' P.106

Chez eux, on voit que les crimes de l'honneur ne sont pas considérés comme des crimes ,et voilà ce que l'avocat a confirmé '' l'avocat plaida la thèse de l'homicid en état de légitime défense de l'honneur '' P.83

Et cela manifeste aussi dans leur dialogue avec le Père Amador:

- ''Nous l'avons tué sciemment, dit Pedro Vicario. Mais nous sommes innocents.

- Peut-être devant Dieu, dit le Père Amador.

- Devant Dieu et devant les hommes, précisa Paplo Vicario. Il s'agissait d'une affaire d'honneur.''P. 84. On déduit de la phrase du Père Amador qu'il acquitte les frères Vicario devant Dieu, l'Église ne tolère pas cette honte et elle la considère comme une profanation de la sainteté du lien du mariage.

Par ailleurs, les frères Vicario n'avaient aucun regret; en affirmant qu'ils sont prêts à commettre ce crime mille fois pour les mêmes raisons. '' ils ne souvenaient pas avoir jamais décelé en eux la moindre signe de repentir.'' P.85. Cela revient à leur éducation rituelle compliquée par les coutumes sociales qui règnent à la campagne .

Marquez nous montre, dans ce roman, comment l'idée d'honneur peut être paralysant pour les hommes et les femmes dans cette société. Dans le cas d'Angela Vicario, sa perte déshonorante de la virginité avant le mariage lui fait être rejetée par son mari, battue par ses parents, et incapable de se marier à nouveau. Le déshonneur conduit Bayardo San Roman presque au suicide, puis lui fait mener une vie solitaire pendant plus de dix-sept ans. Et enfin, les frères d'Angela, Pablo et Pedro, sont forcés de commettre un acte agressif criminel afin de rétablir l'honneur de la famille.

Dans cette communauté, on a l'impression que le concept de l'honneur se restreint seulement à la virginité de fille, en fermant les yeux sur les comportements des hommes et leurs pratiques.

[pic 3]