Hamlet : Justice, vengeance, tragédie de vengeance ou tragédie de justice
Par Andrea • 20 Septembre 2018 • 3 607 Mots (15 Pages) • 631 Vues
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With most miraculous organ. I’ll have these players
Play something like the murder of my father
Before mine uncle. I’ll observe his looks.
I’ll tent him to the quick. If he do blench,
I know my course. The spirit that I have seen
May be the devil, and the devil hath power
T’ assume a pleasing shape. Yea, and perhaps
Out of my weakness and my melancholy,
As he is very potent with such spirits,
Abuses me to damn me. I’ll have grounds
More relative than this. The play’s the thing
Wherein I’ll catch the conscience of the king.
La décision de passer pour fou afin d’analyser la situation avec exactitude est excellente. En effet, comment obtenir justice, si la faute a été commise par celui-là même qui est garant du respect des lois ? Sa situation est d’autant plus délicate qu’il ne détient aucune preuve concrète contre Claudius. La pièce qu’il monte doit pousser son oncle aux aveux. Hélas, Hamlet se laisse emporter par ses émotions. Le désir de justice mute progressivement en soif de vengeance et il a de plus en plus du mal à contrôler ses actes. La volonté d’aller jusqu’au bout, malgré les échecs et tenir la promesse faite à son père, le pousse à commettre de nombreuses erreurs pour atteindre ses objectifs. En blessant une partie de son entourage, il se trouve lui-même dans la même position que son oncle.
Qu’est-ce que la vengeance ?
Quand on parle de Hamlet, on se limite généralement à un seul régicide, mais est-ce vraiment le cas ? À y voir de plus près, on réalise qu’il y a en réalité eu deux régicides. Le père du prince Hamlet est à l’origine de la mort de prince Fortinbras. Il ne l’a pas fait assassiner, mais c’est bien à cause du roi Hamlet qu’il est décédé. Fortinbras, dont les preuves sont plus évidentes que celle de Hamlet veut également que justice soit faite. Mais s’agit-il vraiment de justice dans ce cas ? Certainement pas ! Le roi Hamlet est décédé et le prince Hamlet ne lui a rien fait de mal. Cependant, ses actes, tout comme ceux de Hamlet sont régis par un code d’honneur dont il ne peut pas s’écarter.
Fortinbras n’est pas le seul à se trouver dans cette situation. Un autre personnage, Laërte doit également laver l’honneur familial. Par la faute de Hamlet, il a perdu son père Polonium et sa sœur Ophélie. L’assassinat de son père par Hamlet est le résultat d’une méprise tragique. Ce dernier pensait tuer le roi Claudius. Le décès de sa sœur, s’il s’agit d’un suicide, n’est qu’une conséquence déplorable de la mort de Polonium. Laërte, contrairement à Hamlet n’est pas à la recherche de justice. Il souhaite venger les décès de son père et de sa sœur et pour atteindre ses objectifs, il s’allie avec le roi Claudius qui a toutes les raisons de souhaiter la mort d’Hamlet. Ce dernier devient en effet un danger pour lui et quelque part, lui non plus n’a plus de choix. Il se doit de tuer Hamlet ou de se faire tuer par Hamlet.
Quand la justice mène au massacre
Le prince danois se rend en Norvège avec un seul but : rendre la monnaie. Son rôle est minimal dans la pièce, mais ses intentions ne s’éloignent pas vraiment de celles des deux autres protagonistes. Hamlet désire venger la mort de son père tout comme Laerte, mais contrairement à ce dernier son but n’est pas de faire couler du sang. Il le prouve d’ailleurs à plusieurs reprises. Il a l’occasion de tuer le roi Claudius après que celui-ci se soit retiré dans ses appartements après la représentation, mais il ne le fait pas. Le roi prie et il préfère attendre un moment qu’il juge plus propice, alors qu’il est logiquement plus raisonnable de le faire à l’instant. Il accepte de se rendre en Angleterre, manque de mourir, mais a son retour, il ne cherche pas à tuer le roi.
En observant le comportement du prince, on réalise qu’un simple aveu public du roi l’aurait pleinement satisfait. Plus que tout, il souhaite que le monde entier puisse voir le monstre qu’est son oncle. Hamlet met au point une pièce pour confondre son oncle, mais ce dernier fait également la même chose pour se débarrasser de lui. C’est la quête de justice de Hamlet qui le conduit à sa perte, mais ce n’est pas lui qui est coupable du massacre final. Laërte est le juste contraire de Hamlet. Pour lui, le sang doit compenser le sang. Son père a été tué et il ne souhaite pas savoir dans quelles circonstances. C’est la raison pour laquelle le roi parvient à le manipuler aussi facilement. La seule chose qui lui importe. C’est le décès de Hamlet et il est prêt à exécuter n’importe quel caprice de Claudius pour y parvenir. Cependant, Laërte est loin d’être aussi cruel que Claudius. Il est certes aveuglé par sa colère, mais il finit par s’excuser, bien que trop tard, quand il comprend qu’il était manipulé par Claudius.
Hamlet n’est donc ni vengeur comme Laerte, ni tyran sanguinaire comme son oncle, mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il a froid aux yeux. Le meurtre de Polonium le démontre aisément. Dans le même ordre d’idées, il n’hésite pas à faire tuer ses condisciples Rosencrantz et Guildenstern. Hamlet, d’après les lois ancestrales n’est pas avide de vengeance, mais parallèlement comme on dirait à l’époque, il n’est pas lâche. Hamlet est honnête, il a un cœur noble, mais c’est justement sa plus grande faiblesse. En fin de compte, il obtient satisfaction, mais il paye le prix fort. Non seulement, il décède, mais il perd également sa mère qu’il ne voulait pourtant pas tuer. Le vrai vilain est le roi Claudius, mais une fois de plus, tout dépend de l’angle sous lequel on regarde les choses. Il a tué son frère et c’est inadmissible, mais il ne va pas plus loin. Après s’être approprié
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