Commentaire littéraire : "le neveau de Rameau" de Denis Diderot
Par Ramy • 4 Juin 2018 • 1 432 Mots (6 Pages) • 635 Vues
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- La conception de la générosité et de la vie avec autrui
« Moi » s’engage dans une série d’interrogations toutes plus instructives les unes que les autres. L’accent est d’abord mis sur un contexte général (l 39) « la patrie », seul le mot « quoi » connote une certaine indignation de la part du philosophe, la réponse donnée commence par un terme récurrent : vanité, que l’on retrouve aux lignes 40, 43, 48, 55. Cette notion de patrie est anéantie à travers les expressions « tyrans », « esclaves ». L’homme semble bien désabusé puisque ce terme n’évoque pour lui qu’une notion de domination : il y a les dominants et les dominés. « Moi » ressert alors son questionnement à la notion d’amitié, laquelle notion est également balayée à travers du conditionnel (l 43) « quand on en aurait » et surtout le terme (l 44) « ingrats ». Là encore, « lui » a ôté de sa vie la notion confortable de l’amitié qu’il considère métaphoriquement comme (l 46) « un fardeau ». Les notions de métier et de devoir sont alors proposées, elles seront elles alors balayées à travers l’expressions « devenir riche », la noble conception du devoir est réduite à des termes négatifs comme « jalousie, persécution, trouble » est aggravée par les termes « fantaisies, vices et injustices ». La belle et grande notion de l’éducation est quant à elle étouffée à travers l’expression « affaire d’un précepteur », « lui » évoque sans aucune gêne la substitution parentale. « Lui » se dégage donc de toute contrainte. La dernière question concernera le devoir éducatif et ses conséquences (l 56) « si ce précepteur néglige ses devoirs, qui en sera châtié ? ». Là encore, « lui » fait preuve d’un égoïsme absolu et d’une indifférence scandaleuse « ce ne sera pas moi, mais le mari de ma fille, ou la femme de mon fils ». Il semble être aux antipodes des considérations humaines et morales, son bonheur n’est pas basé sur l’autre mais sur lui-même, soulignant un égoïsme démesuré et des conditions matérialistes primordiales.
Conclusion
À travers ce dialogue, la joute verbale met en valeur la conception du bonheur de « lui » qui semble opposée à celle de « moi » car, en toute évidence, il s’agit de deux personnages que tout oppose. Les intérêts de « lui » révèlent l’absence de valeurs morales telles que l’altruisme (générosité), la vertu, la sincérité : tout ce qui correspond le profil de l’honnête homme. On retrouve un topos du plaisir et du bonheur vu de façon différente par les deux protagonistes. On peut aisément rapprocher cette œuvre de celle de Voltaire « Histoire d’un bon bramin » qui aborde un même thème, celui du bonheur, mais dans lequel l’auteur ridiculise l’ignorance et le bonheur sot au profit de la connaissance et de la raison.
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