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Commentaire composé sur le Spleen

Par   •  12 Septembre 2018  •  1 458 Mots (6 Pages)  •  400 Vues

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respirer, il n’arrive plus à contrôler son propre corps.

-Les quatres premiers quatrains ne constituent qu’une seule phrase avec trois subordonnées circonstantielles de temps introduites par "Quand" dans les trois premiers quatrains et suivies de la proposition principale dans le quatrième quatrain. Cette anaphore prouve que le temps passe indépendement de la volonté de Baudelaire qui n’est pas maître de son destin.

-Baudelaire n’est pas un acteur de cette histoire, il n’est jamais sujet donc il est passif et son rôle se réduit simplement à une "âme" : il n’a pas le courage ni la force de lutter contre le "spleen" et est dominé par ses émotions et ses sensations.

III. Une bataille contre le "spleen"

La lutte contre le désespoir devient de plus en plus dure car il prend de l’ampleur et épuise l’âme.

1) Un emprisonnement qui s’éternise

-"Où l’Espérance, comme une chauve-souris" L’Espérance est ici comparée à une chauve-souris qui "s’en va battant les murs" l’utilisation d’un participe présent souligne la lourdeur et la durée de l’action de la chauve-souris qui tourne sans trouver d’issue : L’Espérance est oprimée et meurt à petit feu.

-"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un courvercle" ;"Quand la Terre est changée en un cachot humide" ;"Quand la pluie envoyant ses immenses traînées/D’une vaste prison immite les barreaux"

Les trois principaux constituant visibles de la planète Terre c’est-à-dire l’air, la terre et l’eau sont ici, par une comparaison et deux métaphores reliés à des sensations d’emprisonnement. Baudelaire ne peut pas se défaire du "spleen" car il le voit partout comme s’il avait prennait possession de la Terre en même temps qu’il s’insinuait dans son esprit.

-"Opiniâtrement" dans le poème ce mot se prononce O-pi-ni-â-tre-ment, pour pouvoir faire un alexandrin, alors que dans le language courant il se prononce O-pi-niâ-tre-ment. Cette diérèse attire l’attention sur ce mot en particulier, elle allonge le vers : les geignements sont donc d’autant plus durables. Elle provoque un hiatus (succession de deux voyelles prononcées l’une après l’autre) qui a un effet dérangeant. Ce mot provoque un malaise persistant autant chez celui qui subit le "spleen" que chez le lecteur.

2) Une âme vaincue

-Il y a un effet de miroir, "l’esprit gémissant" du vers 2 fait maintenant partie des "esprits errants et sans patrie/Qui se mettent à geindre opiniâtrement" des vers 15 et 16. L’esprit en proie au spleen sombre de plus en plus dans les abîmes et se fond dans la masse des désespérés en rejoignant les âmes tourmentées.

-On retrouve un enjambement dans les vers 18 à 19. A la fin du vers 18, "l’Espoir" fait penser au lecteur que Baudelaire est enfin sorti du "spleen" mais au vers suivant, "vaincu" anéanti tout optimisme.

-Dans le dernier quatrain, "l’Espoir" et "l’Angoisse" sont personnifiés on utilise des majuscules comme pour des noms propres et on les dote de personnalités et de sentiments humains. Ils sont représentés allégoriquement sous les traits de deux combatants. Il y a un gagnant et un perdant après cette bataille acharnée comme le souligne le mot "vaincu" pour "l’Espoir" et l’action de planter le drapeau, signe de victoire, noir pour "l’Angoise".

3) Une dépression extrême

-Spleen correspond parfaitement au mouvement dans lequel s’inscrit Baudelaire. Il tire sont inspiration dans les derniers souffles du romantisme avec la souffrance du moi et le mal de vivre "Et de longs corbillards, sans tambours ni musique/Défilent lentement dans mon âme" pour esquisser les bases d’un nouveau style, le symbolisme qui accorde de l’importance aux émotions ressenties et suggère les choses au lieu de les nommer "Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées/Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux".

-On peut recenser trois registres : le tragique "l’Espoir,/Vaincu" ; le pathétique "Ainsi que des esprits errants et sans patrie/Qui se mettent à geindre opiniâtrement" et le lyrique "Défilent lentement dans mon âme". Les trois aspects de cette poésie tendent à mettre mal à l’aise le lecteur pour qu’il ressente lui aussi le spleen.

-On observe dans ce poème toutes les connotations du noir. L’obscurité :"un jour noir plus triste que les nuits", "cachot". La mort :"longs corbillards". L’anarchie: le mal représenté par "l’Angoisse" finit par vaincre le bien et "l’Espoir". La peur : avec une phobie commune "d’infâmes ariagnées" et l’enfer et les démons représentés par "des esprits errants et sans patrie". Cela définit le "spleen" comme une forme extrème, malsaine, presque démente de la dépression de laquelle il est plus que difficile de sortir. L’âme tourmentée qui subit le "spleen" est malade, souffrante et desespérée.

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