Commentaire composé Le curé et le mort
Par Stella0400 • 3 Novembre 2017 • 1 286 Mots (6 Pages) • 864 Vues
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Nous pouvons voir que la cupidité du prêtre est centrale dans cette fable, ainsi les rimes formées par les mots « mort » au vers 18 et par « trésor » au vers 19 montrent à elles seule la véritable motivation du prêtre pour cet enterrement. Le prêtre est donc uniquement attiré par l'argent.
Le lecteur perçoit aussi le fait qu'il y ait une accumulation du champ lexical pécunier aux vers 22 et 23 : « Tant en argent, et tant en cire » et « et tant en autres menus coûts »
La fausse dévotion du prêtre est aussi centrale dans la fable. Le curé récite machinalement ses prières, des vers 12 à 14 comme en témoigne cette expression : « et récitait à l'ordinaire ». Le curé n'est pas sensé boire de l'alcool, selon les lois du Clergé, alors qu'il est noté : « l'achat d'une feuillette du meilleur vin des environs »(24-25). Le curé ne respecte pas les lois de chasteté du Clergé qui stipulent le fait qu'on proscrive toute pratique sexuelle, il pense à sa « chambrière Paquette » au vers 27. Le curé n'a pas l'air de se soucier tant que cela du mort. Ces reproches constituent une satire traditionnelle du Clergé à cette époque.
2.2 Une morale implicite
Dans Le Curé et Le Mort, contrairement à de nombreuses autres fables, le morale paraît dissimulée. Nous pouvons supposer que La Fontaine, qui écrit pour Madame de Montespan ne veut pas énoncer une morale trop sévère. C'est pourquoi tout en affirmant que la nature de l'homme est d'espérer faire du profit avec ce qu'il n'a pas, Jean de La Fontaine renvoie à la fable qui précède « Le Curé et Le Mort », « Pérette et le pot au lait » dont la morale est similaire. « Dans Pérette et le pot au lait », La Fontaine dénonce les dangers de l'imagination : la confusion, la fausseté, l'erreur. L'imagination peut devenir source d'égarement pour l'homme. Ainsi dans le « Curé et le Mort », du fait de son imagination et de l'argent qu'il pensait percevoir, le curé est mort. C'est donc pour ne pas choquer sa correspondante que La Fontaine ne critique pas ouvertement par le biais d'une morale.
V) Conclusion
Dans Le Curé et le Mort, La Fontaine par le biais de procédés comiques recherchés fait la satire des membres du Clergé au XVIIe siècle, en dressant un portrait péjoratif des membres du Clergé, qui seraient cupides et hypocrites, tout en réussissant à instruire le lecteur.
Le but de l'apologue est de divertir et d'instruire tout en respectant les règles classiques du XVIIe siècle, pour parvenir à son but La Fontaine a choisi la dédramatisation comme registre comique. La Fontaine, dans son apologue, dresse une morale intemporelle. A travers sa satire du clergé, il dénonce aussi l'attitude des Hommes en général. La Fontaine nous fait donc réfléchir sur l'attitude à adopter : comment se remettre en question ?, les choses ne sont jamais acquises.
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