Au Bonheur des Dames, Emile Zola
Par Raze • 10 Octobre 2018 • 1 296 Mots (6 Pages) • 951 Vues
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Le registre épique est aussi employé par Zola dans cet extrait. D’abord nous remarquerons que l’établissement est comparé à un champ de bataille. Le champ lexical de la guerre « massacre, saccagés, barricade, les ruines, les capotes de soldats, ravages, battu, combat, carnage… » en est un bon exemple et fait partie du registre épique. La métaphore filée des catastrophes naturelles « souffle furieux d’un ouragan » « maisons dont un fleuve débordé charrie les ruines » accentue sur le désordre et fait bien partie du registre épique avec l’impression de puissance qu’ont les femmes et ces descriptions exagérées. L’auteur nous donne l’impression que l’on se déplace dans le magasin avec les expressions « du dehors ; à l’intérieur ; plus loin, tandis que, en bas ; au milieu de ce vide » cela nous permet presque d’avoir un regard omniscient sur cette bête qui est le magasin. « Au milieu de ce vide » est un oxymore car le vide ce n’est rien et le milieu de rien n’existe pas. Pour terminer, la personnification monstrueuse du bonheur des dames sert à interpeller le lecteur comme l’indique « ronflement d’ogre repu » « digérant » « gavait » ce sont aussi des personnifications, cela nous donne une vision encore plus inquiétante du magasin présenté comme étant un ogre qui avale d’énorme quantité de tissu acheté par les clientes et donc ce monstre avale l’argent des femmes.
Et pour finir nous verrons les nombreux dégâts réalisés par les clientes. Ces femmes sont comparées à une force surnaturelle attirée par le Bonheur des Dames avec cette comparaison « comme sous un vol de sauterelles dévorantes » à la ligne 34, elles sont décrites comme étant féroces et plutôt agressives. « Les clientes s’étaient ruées en masses rapportent à la même idée de saccage de « carnage ». Toujours dans la même idée de destruction « les confections s’amoncelaient comme des capotes de soldats » les confections sont plutôt des pièces nobles mais ici elles sont comparées aux uniformes des soldats, comme si elles n’avaient plus de valeurs. On remarque également que Zola emploi le pluriel, des termes collectifs et des hyperboles cela dramatise encore plus la scène et l’image du magasin « les secousses » « leur rage » « Mêmes ravages » « dépliées, froissées » « des piles, restées debout, à moitié détruites ». Ces exagérations parfois irréalistes servent à grandir la réalité et est caractéristique du registre épique.
Ainsi nous avons vu qu’après une journée de de grande mise en vente, l’ambiance du magasin s’apaise peu à peu, et qu’il y a de nombreuses descriptions des tissus mais dans ce texte, cela fait référence au mouvement réaliste. Il ne s’agit pas seulement du mouvement réaliste mais aussi du registre épique. Comme nous avons pu le remarqué après cette grande vente commence une seconde journée pour les employés qui doivent tous rangé à causes des clientes, elles ont tous ravagés sur leurs passages, c’est pour cela que le magasin est représenté comme un champ de bataille. Ces hyperboles, ces métaphores et la comparaison à la guerre évoque le registre épique. Un peu plus loin dans le roman, il est possible de comparer ce texte avec les soirs ou Denise rentre dans sa chambre au-dessus du magasin car parfois elle passe ses nuits à raccommoder des souliers ou son unique robe de laine. Dans les deux cas il y a une double journée.
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