Rhinocéros, Eugène Ionesco

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dû les suivre à temps. Trop tard maintenant ! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. » (p.162) Dans ce passage Ionesco a bien expliqué à quel point l’humain était un monstre. Il démontre les tensions qui régnaient entre les membres du Parti nazi et ses opposants du Parti social-démocrate d’Allemagne. Donc, l’humain est un monstre à un point tel qu’il fait sentir ceux qui ont une conscience et de la tolérance comme s’ils étaient anormaux.

D’autre part, Bérenger perd l’estime qu’il a pour lui-même. En effet, suite au départ de Daisy, il réalise qu’il est seul au monde. Il commence à douter de ses propres valeurs et à envier les rhinocéros. « Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau. Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tord ! Oh ! comme je voudrais être comme eux. » (p.161) Ce passage démontre à quel point Bérenger est dévasté. Il est tellement dévasté d’être le seul à ne pas s’être transformé qu’il trouve que les rhinocéros sont beaux et qu’il voudrait être comme eux alors qu’il disait le contraire à Daisy quelques minutes plus tôt. La réaction de Bérenger explique bien comment un antinazi pouvait se sentir lors de la montée du nazisme. Bref, l’analyse des sentiments ressentis par Bérenger expliquent que chaque humain possède un monstre dormant à l’intérieur d’eux.

En somme, voilà pourquoi Ionesco considère qu’il est « le dernier homme dans cette île monstrueuse ». Il a été expliqué que la symbolique du monstre a été démontrée par les changements comportementaux des personnages ainsi que par l’interprétation des sentiments de Bérenger. Or, le nazisme a réveillé le monstre dormant dans l’être humain causant d’importants traumatismes d’ordre planétaire. L’écrivain Camus laisses sous-entendre le même genre de message dans La peste. Le problème de l’intolérance est maintenant reconnu à l’échelle internationale, reste plus qu’à le régler pour ne pas être les maîtres de notre extinction.