La leçon, Eugène Ionesco
Par Andrea • 5 Décembre 2017 • 1 134 Mots (5 Pages) • 1 312 Vues
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III. Une vision pessimiste de l’Homme et du monde
1 - Les rapports entre les hommes
Implicitement, Ionesco, semble indiquer que, dans la vie courante (le Professeur est en effet un personnage qui fait partie du quotidien), toute situation, même la plus banale, peut apporter le danger. Cette mise en garde est représentée par l’évolution innatendue du Professeur qui sombre dans la folie. Le monde humain de Ionesco semble divisé en deux catégories : à travers les réactions du Professeur, il souligne l’indifférence à la douleur de l’autre et l’inexistence de toute sympathie entre les humains. Il essaye de montrer que l’homme, lorsqu’il est en position de supériorité, se transforme volontiers en bourreau et se laisse aller au sadisme. L’Élève, soumise, essaye de terminer les phrases du Professeur, pour montrer qu’elle connaît sa « leçon ». Enfin, par le contraste entre le discours du Professeur et sa cruauté, Ionesco laisse comprendre que, dans la vie, les apparences sont le plus souvent trompeuses.
2 - La communication et le langage en danger
La scène marque l’impossibilité des êtres humains à communiquer. Les discours des deux personnages sont parallèles et ne se répondent qu’en apparence. Certes, l’Élève termine les phrases du Professeur, mais celui-ci refuse de tenir compte de ses interventions, pourtant pertinentes : le dialogue ne fonctionne pas, les répliques ne se répondent pas.
À travers la métaphore poétique des paroles qui « crèvent comme des ballons », il suggère l’impuissance des mots, qui ne « vivent » plus. Les répliques tombent dans « la pire confusion », les « consonnes » ne sont plus elles-mêmes : c’est le constat implicite que le langage, qui distingue l’être humain des bêtes et permet la réflexion, n’a plus d’effet.
Ionesco donne ainsi l’image d’un monde absurde, qui ne peut qu’engendrer le néant et la mort, et annonce par là la fin de la pièce.
Conclusion
Ionesco expose dans La Leçon une critique de la société, montrant et dénonçant les défauts de l'enseignement, et les rapports de force entre un professeur et une élève. La scène, laisse aux spectateurs une inquiétude générée part la crise de folie et la crise de torture du professeur, les metant mal à l’aise. Ce sentiment provient également des différentes critiques de Ionesco, dont la vision péssimiste des Hommes et du monde qu’il expose à différents endroits dans le texte.
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