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Lorenzaccio, Musset

Par   •  4 Octobre 2018  •  1 236 Mots (5 Pages)  •  470 Vues

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entre duc et lui

 Personnalité complexe, insaisissable

 Epée : défi, valeur utilitaire, défendre. Statut élevé, signe de courage, bravoure. Ici, elle est le fil conducteur. Terme répété tout au long de l’extrait jusqu’à l’évanouissement de Lorenzo, qu’elle provoque. Elle est le prétexte du mal de Lorenzo. Elle est équivoque, le signe de la faiblesse de Lorenzo selon le duc, pour d’autres c’est le signe de sa capacité à dissimuler.

 Le duc croit à sa faiblesse « je voudrais bien savoir comment je n’y croirais pas » (l.164), alors que le cardinal n’y croit pas « c’est bien fort » x3.

 Scène de comédie dont le chef d’orchestre est le duc. Elle génère l’ambiguïté chez le lecteur.

 Le duc : veut prouver qu’on a rien à craindre de Lorenzo, et lorsque la situation va trop loin, il « plaisante encore ». Le duc apprécie Lorenzo et pense qu’il ne supporte pas la vue d’une épée, ainsi, il ne le considère pas comme quelqu’un de courageux et convenable aux Médicis.

 Le duc s’amuse et méprise Lorenzo en l’appelant Renzo, se réjouit mais est scandalisé par la lâcheté de Lorenzo, ne peut pas accepter son comportement. La réaction de Lorenzo se détache des Médicis, distinction alors qu’il est légitime tandis qu’Alexandre est un bâtard. Selon le duc, Lorenzo fait honte au nom des Médicis et à Alexandre qui incarne le pouvoir. Mépris : « un Médicis ». Opposition rire/honte : « J’ai ris tout à l’heure, mais maintenant je rougis de honte » (l.135). Néanmoins, le duc ramène la situation au comique « Et vous ne voyez pas que je plaisante encore ? » (l.146) + didascalie « riant aux éclats »

 Attachement du duc pour Lorenzo.

Refuse qu’on l’insulte : « Silence, sire Maurice, pesez vos paroles ; c’est moi qui vous le dis maintenant.» (l.158)

Le défend, argumente « personne ne le sait mieux que moi ; la seule vue d’une épée le fait trouver mal » (l.154)

Rétablit la considération pour Lorenzo : « vous figurez-vous qu’un Médicis se déshonore publiquement, par partie de plaisir ? » (l.166).

 Toute la scène : justification et argumentation de l’innocence de Lorenzo par le duc. Seul le cardinal n’y croit pas.

 Doute du spectateur, ambigüité dans le raisonnement du duc : inoffensif car ne se bat pas pour son honneur, ce qui est la cause la plus importante. Mais si le but de Lorenzo était au-dessus de l’honneur ?

 Féminisation de Lorenzo « Lorenzetta », « mon mignon » : relation ambiguë, lien affectif ou volonté de le faire passer pour innocent ?

B) Lorenzo : un personnage complexe

 Comportement donne raison au duc, lâcheté, provoqué publiquement, s’évanouit. Le cardinal s’interroge. Question se pose: réalité ou dissimulation ? Pas de réponse dans cette scène, doute installé.

 Ambiguïté et stratégie. Dissimulation ou faiblesse ? Habilité de Lorenzo : joue sur les 2 aspects de sa personnalité. Comédie dans le théâtre, mise en abyme, théâtre dans le théâtre pour prouver sa faiblesse. 2 aspects : spectateur intrigué car sont incompatibles. Théâtre dans le théâtrecomédie dans drame romantiquemise en scène par le ducLorenzo joue la comédie.

Conclusion : Image complexe du héros. Opposition des points de vue de Cibo (qui pense que le génie de Lorenzo réside dans son jeu) et du duc (qui pense que si Lorenzo ne défend pas son honneur, il est inoffensif). Aux yeux du duc, Lorenzo ne peut pas être à la fois un Médicis et un comédien. Cette scène est d’importance capitale puisque la considération change pour Lorenzo. Sa complexité n’était pas suspectée dans I, 1, ici, le doute s’installe, constant. C’est dans l’acte III, scène 3 que la réelle identité du personnage de Lorenzo, archétype du héros romantique, nous sera dévoilée.

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