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Lorenzaccio, Musset

Par   •  20 Janvier 2018  •  1 005 Mots (5 Pages)  •  453 Vues

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à l’idéal héroïque. Selon sa mère et sa tante, Lorenzo n’est pas un être vertueux. I l est lâche et il est même digne de mépris. Pourtant, on comprend au cours du texte que cette situation de marginalité n’est pas aussi simple : Lorenzo lui-même manifeste du mépris envers ce qui l’entoure (l. 52). I l aurait été « gâté » par Florence et par le duc Lorenzo serait ainsi l’incarnation de la corruption morale de Florence.

La douleur d’une mère

Marie s’inquiète et se désole de voir l’évolution de son fils. Elle est « affligée » (l. 10 et 42) et ses répliques sont caractérisées par le registre pathétique. Les exclamations, (« Ah ! ») et les apostrophes employées (« Catherine, Catherine ») le montrent, mais aussi les interrogations rhétoriques (l. 55 à 58) et l’emploi d’un vocabulaire hyperbolique et imagé au travers duquel Lorenzo est comparé à un monstre ou un spectre.

Le songe de Marie est riche d’effets stylistiques et notamment d’antithèses. Au « palais des fées » s’oppose en effet la « masure ensanglantée », aux « cantiques des anges », les « débris d’orgie » ; le « berce[ment] » évoqué se transforme en « bras d’un spectre hideux ». Le songe oppose donc le sommeil idéal et la réalité affreuse dans un réseau d’antithèses qui sont aussi hyperboliques : l’élévation sublime des rêves faits durant la jeunesse de Lorenzo est suivie d’une dégradation inverse qui s’achève sur l’évocation monstrueuse de sang et de « débris humains ».

Selon Catherine, la dépravation morale de Lorenzo est due à la vie qu’il mène à Florence aux côtés du duc : « Ah ! cette Florence ! c’est là qu’on l’a perdu » (l. 28). Cette remarque fait de Lorenzo une victime de la corruption généralisée du monde politique florentin. Catherine précise en outre que cette corruption n’est pas irréversible : « Et souvent encore aujourd’hui il me semble qu’un éclair rapide… – je me dis malgré moi que tout n’est pas mort en lui » (l. 30 à 32). C’est cette impression que Lorenzo confirme par la suite en assassinant le duc.

Marie et Catherine rappellent par leur prénom les deux reines de France, Marie et Catherine de Médicis. Elles sont aussi respectivement la mère et la « fiancée » de Jésus selon la tradition chrétienne. Ces remarques montrent que le portrait de Lorenzo est en réalité celui d’une figure exceptionnelle caractérisée par une marginalité qui est unique et élective. À la fois figure christique (cf. les allusions faites par Catherine à « Dieu », au « saint amour de la vérité ») et figure princière, Lorenzo est ici une figure exceptionnelle et héroïque, même dans la noirceur. On pense volontiers à une figure d’ange déchu telle que celle de Lucifer.

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