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Les femmes savantes cas

Par   •  23 Novembre 2017  •  1 344 Mots (6 Pages)  •  768 Vues

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Dans ces deux scènes de l’acte V, l’intrigue est centrée sur le mariage d’Henriette, sujet exposé dès l’ouverture de la pièce, dans les premiers vers de la scène 1 de l’acte I. On peut donc affirmer qu’il y a

unité d’action, comme le veulent les règles du théâtre classique.

Dans ces deux scènes figure le personnage de Trissotin. Gendre souhaité par Philaminte, la mère d’Henriette qui l’estime pour ses vers, il apparaît antipathique dans son obstination à vouloir épouser Henriette alors que celle-ci lui avoue courageusement qu’elle n’a pour lui aucune inclination et aime Clitandre. On devine déjà son hypocrisie, qui éclatera dans la scène finale, à l’entendre ainsi répéter sa passion à la jeune fille sans faire aucun cas de ses sentiments. Au dénouement de la pièce, la véritable motivation de Trissotin apparaît au grand jour : c’est la fortune d’Henriette qui l’intéresse ; c’est dans l’espoir de contracter un bon mariage qu’il s’est gagné la confiance de Philaminte en flattant son extravagant culte de l’Esprit. À travers ce personnage, Molière prévient le spectateur à la fois contre les cupides qui s’introduisent chez les gens dans le dessein de s’emparer de leur fortune et contre les passions – ici une dévotion unilatérale à la science – qui rendent ceux qui en sont atteints vulnérables. Molière avait déjà mis en scène le personnage du parasite dans son Tartuffe (1664). Le personnage éponyme profitait d’une autre dévotion, celle, répandue à l’époque, pour la religion. La pièce fut d’ailleurs censurée car la mise en scène de ce « faux dévot » déplut aux dévots.

La pièce Les Femmes savantes mérite le nom de « comédie classique » à plus d’un titre. Tout d’abord, elle comprend cinq actes, le premier destiné à l’exposition de l’intrigue, le troisième au nœud et le dernier au dénouement. Ensuite, et surtout, cette pièce aborde des sujets sérieux, l’éducation des femmes, la condition féminine et la préciosité sur un mode comique ; par le biais du ridicule, Molière entend détourner le public, féminin en particulier, d’un désir de savoir, à ses yeux excessive. Il s’agit de «corrig[er] par le rire », d’instruire en plaisant. Cette pièce est donc essentiellement une comédie de mœurs

et aussi une comédie qui expose des caractères extravagants, peints d’après nature, même si le dramaturge force un peu le trait. On est loin du comique vulgaire, voire grossier, de la farce, loin de ses personnages stéréotypés, ou des Arlequin, Pantalon, Colombine de la commedia dell’arte. Le rire est donc subtil et édifiant, selon les préceptes classiques. Les Femmes savantes respectent la règle des unités. Toutes les actions se rattachent à l’action principale, le mariage d’Henriette avec Clitandre, et trouvent leur dénouement en même temps qu’elle. En outre, il n’y a qu’un seul lieu, la demeure parisienne du bourgeois Chrysale, de son épouse Philaminte et de leurs deux filles, Armande et Henriette. L’étude que nous avons menée ne nous permet pas d’affirmer que l’unité de temps est observée, mais c’est bien le cas. On notera enfin le souci de Molière de créer une œuvre d’une grande qualité littéraire en composant un poème dramatique en alexandrins.

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