Ionesco le rhinocéros
Par Limbani • 20 Juillet 2018 • Dissertation • 649 Mots (3 Pages) • 1 957 Vues
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, c’est la guerre froide qui s’est installée entre les États-Unis et la Russie. La littérature du XXe siècle s’engage donc socialement et politiquement afin de dévoiler des troublantes vérités de façon humoristique dans des pièces de théâtre absurde. L’une de ces nombreuses pièces est la pièce Rhinocéros qui fut écrite en 1959 par Eugène Ionesco qui utilise le symbolisme du monstre pour démonter que n’importe quel homme peut se transformer en monstre lorsque ses valeurs changent et lorsqu’il adhère à la pensée populaire du moment. Premièrement j’expliquerai comment l’auteur démontre qu’un rhinocéros est un monstre et ensuite j’expliquerai que la transformation des habitants en ce monstre est dirigée par leur volonté.
Pour commencer, Ionesco utilise les rhinocéros comme symbole de monstre. Il veut démontrer le rhinocéros comme étant stupide, féroce et méchant. Dans la pièce, il utilise constamment des adjectifs négatifs pour décrire le rhinocéros de façon très négative ; «Un quadrupède stupide…» (p.28), «Et féroce en plus…» (p.28), «…un très gros animal, vilain!» (p.65) En mettant l’emphase sur les défauts de l’animal de cette façon, le rhinocéros est perçut comme un monstre puisque les deux ont les mêmes défauts. De plus, dans plusieurs passages de la pièce, il est écrit que les rhinocéros ont tout détruit, qu’ils se promènent en troupeau et qu’ils sont très bruyant ; «…dehors un grand bruit d’un troupeau de rhinocéros…» (p.140), «Ils ont démoli les murs de la caserne des pompiers.» (p.140). Ces passages où les rhinocéros sèment la pagaille et la peur dans le village montre bien que leurs comportements féroces et dévastateurs sont comme ceux d’un monstre. Sachant le contexte sociohistorique de l’époque on peut également tracer un parallèle entre les troupeaux de rhinocéros et les armées car tels que les rhinocéros, lorsque les armées passaient dans un lieu, tout était saccagé.
Deuxièmement, Ionesco montre bien le processus que chacun passe avant de se transformer en monstre. Dans sa pièce, les hommes se changent en rhinocéros, ce qui est l’équivalent d’un monstre. Mais avant de se métamorphoser le comportement des personnages change. L’auteur met beaucoup d’emphase sur ce phénomène, il décrit des comportements agressifs, colériques avec une perte d’humanisme tout juste avant la transformation que nous pouvons observer lors de le transformation de Jean lorsqu’il parle avec Bérenger ; «JEAN : L’humanisme est périmé! Vous êtes un vieux sentimental ridicule.» (p.106) ou lorsque Jean est seule dans la salle de bain ; «…je rage, salaud…». Également, l’auteur démontre que la transformation en bête est un choix et que la décision appartient aux personnages. Plusieurs personnages se transforment tout au long de l’histoire mais pas Bérenger. On l’aperçoit alors que Bérenger parle de la transformation à Botard ; « C’est cela qui a dû précipiter sa décision.» (p.148) ou encore lorsque Bérenger s’obstine à ne pas se transformer ; Eh bien, malgré tout, je te le jure, je n’abdiquerai pas, moi, je n’abdiquerai pas.» (p.158). Le fait que ce soit la décision des personnages de se transformer en monstre est un parallèle avec notre société alors que plusieurs personnes décident de changer leurs comportements et leurs pensées et deviennent des monstres.
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