Commentaire composé: le lombric
Par Matt • 11 Novembre 2017 • 1 396 Mots (6 Pages) • 4 389 Vues
...
fait que « la terre prend l’obole de son corps » montre l’utilité de ce sacrifice, sa nécessité. De plus le sacrifice de la vie du lombric permet à la terre de s’aérer, de « reprend[re] confiance ». Le lombric est donc caractérisé comme un réel héros et d’un courage exceptionnel.
On a ainsi l’idée que le travail et le sacrifice du lombric était nécessaire à la survie des autres espèces, à la survie de la terre par exemple. Cependant ce lombric n’obtient la reconnaissance de personne.
Mais bien sûr, le but de ce poème n’est pas simplement de raconter la vie d’un ver de terre. Grace à la métaphore du lombric et du poète, Roubaud nous montre que le travail poétique est utile et fertile et que le renouvellement du monde est le fruit du poète.
Le lombric est en effet, selon Roubaud l’image parfaite du poète. Au début de la troisième strophe on quitte l’aspect de roman instauré en début de texte. En s’adressant au jeune garçon de douze ans, il explique très clairement et simplement « que le poète [] est comme un ver de terre ». La métaphore du poète lombric nous incite alors à relire le texte d’un autre œil. Ensuite, toujours en s’adressant au garçon, il explique cette métaphore et met ainsi en valeur le travail difficile du poète. Il est alors dit que le poète « laboure les mots » et que les hommes récoltent « les denrées langagières ». L’emploi d’expression à mi-chemin entre le lombric agriculteur et le poète permet de solidifier la métaphore filée. Les mots utilisés par le poète sont ainsi comparés à un grand champ.
En comparant son travail avec celui du lombric, Jacques Roubaud souhaite montrer à quel point la poésie est vitale pour l’homme. La nourriture est nécessaire à la vie, c’est pourquoi il compare le langage à des « denrées » alimentaires. Cela permet de montrer que sans la création du poète, il n’y a pas de sens à la vie. Le poète a donc un rôle crucial. Roubaud souhaite aussi nous montrer cette idée dans l’autre sens : ce qu’il se passerait sans le travail du poète lombric. La terre a besoin d’être labourée, remuée et « aérée » afin de fournir des denrées alimentaires. Il se passe la même chose pour le langage : « Sans le poète lombric et l’air qu’il lui apporte », le langage est inintéressant, les paroles sont ainsi des « paroles mortes ». Ce poème est adressé à un jeune poète de douze ans. On le remarque notamment par « vois-tu » au vers neuf. Cela montre que le poète cherche à renouveler le langage non pas seul mais avec les générations futures. Ce poème est donc un apologue car il a pour but de nous apprendre quelque chose : un langage différent.
Roubaud étant lui-même auteur surréaliste parvient donc, avec ce poème à souligner l’importance de changer le langage, de l’améliorer.
...