Bilan de lecture d'Alcools d'Apollinaire
Par Matt • 27 Mars 2018 • 1 996 Mots (8 Pages) • 3 457 Vues
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Certains poèmes d'Alcools comme Zone et Voyageur illustrent les sensations visuelles et sonores éclatées d'une errance urbaine évoque le futurisme. Le futurisme est un mouvement littéraire qui se caractérise par le rejet de la syntaxe courante, la multiplication des énumérations, des verbes à l'infinitif et par la suppression de la ponctuation afin de créer une nouvelle musique rythmique des vers.
Contexte artistique :
Le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire appartient au cubisme. Le principe cubiste énonce que l'art ne doit pas imiter ou représenter le réel mais le créer véritablement « avec des éléments empruntés non à la réalité visuelle mais entièrement créés par l'artiste et doués par lui d'une puissante réalité » (Apollinaire, Méditations Esthétiques, 1913). Certains poèmes d'Alcools déstructurent le réel, à la façon de Picasso, par la multiplication des points de vue. Le cubisme peut être associé à une crise de la représentation.[pic 1]
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Les grands thèmes du recueil :
On remarque trois grands thèmes dans Alcools. Le premier thème dominant est celui de l'errance/du passage. On le retrouve particulièrement dans Zone et Vendémiaire, qui sont -respectivement- les premier et dernier poèmes du recueil. Les thématiques de l'errance, de l'ivresse et de la modernité y sont présents ;on remarque que dans Zone, la question de l'éternité est posée. Une réponse à cette question est en quelque sorte donnée dans Vendémiaire en clôturant le recueil. On retrouve aussi ce thème dans Chanson, Le Voyageur, La Maison des morts, Cortège, entre autres, qui montrent des personnages qui passent, suivant un but incertain.
Le deuxième thème important d'Alcools est celui de l'amour. On remarque une quête de l'amour et de la femme présents dans les deux cycles du recueil : le cycle Marie et le cycle Annie. On le retrouve dans les poèmes suivants : La Chanson du Mal-aimé, Annie, Marie, La Blanche Neige, L'émigrant de Landor Road, Rosemonde, Les Fiançailles. Dans ces poèmes, Apollinaire chante son désespoir et sa mélancolie face à toutes ces femmes qui lui ont brisé le cœur et qui l'ont abandonné.
Le troisième grand thème de ce recueil est celui du feu et du soleil. On peut associer l'alcool à une brûlure qui irradie les souvenirs et consume intérieurement. On y voit un rapport avec l'amour qui a brûlé Apollinaire. C'est le cas dans La Chanson du Mal-aimé et dans Zone ou le champ lexical du feu est présent. On peut ajouter que l'image du soleil, ardente lyre (dans La Chanson du Mal-aimé) représente une nouvelle poétique que le poète recherche .
Étude de la poétique d'Apollinaire dans Alcools:
L'absence de ponctuation dans le recueil Alcools, par le flou qu'elle instaure, fait surgir une pluralité de significations. Une très grande variété règne dans Alcools en ce qui concerne les types de vers et de strophes. La longueur de des différents poèmes est un premier indice de cette diversité. Entre Chantre et son vers unique, et La Chanson du Mal-aimé qui couvre une quinzaine de pages, il y a un grand écart. Il en est de même pour les vers. Si le poète utilise le vers libre dans une quinzaine de poèmes sur les soixante-cinq du recueil, il recours aussi au vers régulier, mais utilise plusieurs types de ces vers. L'alexandrin est largement utilisé dans les poèmes comme Merlin et la vieille femme, L'Ermite, Le Larron. On peut aussi remarquer que la plupart des poèmes d'inspiration allemande sont écrits en octosyllabes : Marizibill, Schinderhannes, Les Cloches, Saltimbanques, La Tzigane.
Apollinaire n'hésite pas à se servir de vers courts comme dans Clotilde ou encore dans Hôtels.
Le vers libre qu'utilise le poète dans Alcools peut être décrit comme un vers de longueur variée, qui ne se combine pas en strophes.
Les paragraphes dans les poèmes ne sont pas métriques, la très grande variété des mètres exprime à la fois la monotonie du cours du temps et les soubresauts de la passion amoureuse.
Apollinaire utilise de nombreuses figures de style dans Alcools, toutes plus diverses que variées telles que la métaphore, l'assonance, l'allitération, la gradation, la périphrase, l'oxymore, etc...
Apollinaire cherche à concilier la tradition et la modernité poétique :
Ce recueil poétique regroupe des poèmes écrits de 1898 à 1912 : il témoigne des différentes étapes de la vie d'Apollinaire et peut apparaître disparate. En effet, on y trouve des pièces dont l'influence symboliste est manifeste, mais aussi des poèmes à tonalité plus romantique ( le romantisme est un mouvement littéraire qui, à partir de la fin du XVIIIe s., fait prévaloir le sentiment sur la raison et l'imagination sur l'analyse critique) et/ou lyrique (le lyrisme est un genre littéraire caractérisé par l'expression exaltée des sentiments, des passions) , et dont la thématique est variée : l'évocation de l'amour et du malheur, du passé et du présent se côtoie, unie toutefois par une tonalité majoritairement nostalgique. Aussi cette œuvre est-elle composée à la manière d'une toile cubiste, renouvelant la poésie française.
Il en est de même dans la forme : Apollinaire manie les formes poétiques classiques, mais il fait aussi alterner vers réguliers et vers libres, langue érudite et plus familière ; il innove en faisant disparaître de sa poésie toute marque de ponctuation.
Mon poème préféré dans ce recueil :
Le poème que j'ai le plus aimé dans Alcools est Automne Malade. On y voit une certaine tristesse du poète qui affectionne particulièrement l'automne (Apollinaire a écrit 3 poèmes sur l'automne dans Alcools : Automne, Automne Malade et Signe) « Automne malade et adoré ». Apollinaire exprime ici sa peur causée par la fuite du temps et la par la mort. Selon le poète, tout le monde meurt, même les saisons « Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies ». La tristesse est exprimée par le fait que le vent et la forêt « pleurent toutes leurs larmes » (vers 16-17). La fin du poème me touche tout particulièrement.
« Les feuilles
Qu'on
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