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Tartuffe, Acte III, scène 3, Molière

Par   •  31 Octobre 2018  •  3 467 Mots (14 Pages)  •  1 557 Vues

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d’hyperboles produisent une image idéalisée d’Elmire et permet d’amplifier les sentiments de T. « Parfaite créature » oxymore, seul Dieu est parfait. Une créature ne peut être parfaite d’un point de vue théologique, T mêle au discours religieux le discours de la galanterie. « sans admirer en vous l’auteur de la nature » = périphrase de Dieu. La beauté d’Elmire serait l’œuvre de Dieu -> C’est sa façon de légitimer sa passion. Puisque c’est Dieu qui a créé Elmire, il peut, il a l’autorisation de l’aimer. T dit qu’Elmire serait un miroir de Dieu, c’est légitime de l’aimer. Adj « ardente amour», T déclare son amour à Elmire. Au vers suivant de nouveau une hyperbole « au plus beau des portraits » où lui-même s’est peint. -> Elmire serait le reflet de Dieu. L’amour envers Elmire est un prolongement de l’amour pour Dieu.

Du vers 945 aux vers 948, T recourt à la casuistique. T se situe en victime innocente, il fait le récit de sa résistance face à l’attirance qu’il a, à l’égard d’Elmire. Il utilise la locution adverbiale « d’abord » pour annoncer son propos. « J’appréhendais » -> vb transitif qui souligne la crainte, le fait de redouter de son amour comme il dit « secrète » qui souligne cet amour caché, intérieur. « ne fût du noir esprit une surprise adroite » -> noir esprit : diable. Elmire serait un piège, un obstacle pour T. « et même » conjonction qui tente de prouver l’honnêteté de T, il précise sa déclaration, il essaye de la convaincre de son innocence. « et même à fuir vos yeux mon cœur se résolut » T est prêt à abandonner celle qu’il aime. « vos yeux » -> synecdoque connote la beauté d’Elmire à laquelle T est sensible. « vous » -> pronom personnel, il s’adresse à elle. « un obstacle à faire à mon salut » -> le salut c’est le fait d’être sauvé de l’état de pêché ou de damnation éternelle. « mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, que cette passion peut n’être point coupable » -> référence à la casuistique (théologie morale), il s’agit d’examiner les cas de conscience ; c’est la spécialité des Jésuites. Il faut distinguer les degrés de gravité d’une faute. C’est l’intention qui fait une faute. Ici, T n’est pas en faute, puisque ce n’était pas son intention. Tartuffe est un directeur de conscience, il dirige les âmes, il décide de ce qui est mal ou pas.

Conjonction « mais » qui vient renchérir et souligne son émotion. Utilisation du vocatif « ô beauté toute aimable ». Puis suivit d’une antithèse « cette passion » « point coupable », elle est coupable car Elmire est mariée et de plus T est censé se voué à D. Pour T aimer Elmire n’est donc pas un pêcher puisqu’elle est une création divine. Sa passion n’est pas compatible avec la pudeur. « Et c’est ce qui m’y fait abandonner mon cœur » -> T peut livrer ses sentiments puisqu’il est innocent.

« Ce m’est, je le confesse une audace bien grande / Que d’oser de ce cœur vous adresser l’offrande : / mais j’attends en mes vœux tout de votre bonté / et rien des vains efforts de mon infirmité » -> « je le confesse » renvoie au vocabulaire religieux. T devrait adresser ce terme à D. Il y a une idolâtrie, un langage galant et religieux + « offrande » au vers 954, « vœux » (promesses religieuses » : T est dans l’aveu. Substantif « audace » T serait courageux d’avouer ses sentiments. « D’oser de ce cœur » -> on reprend le champ lexical de l’amour, l’expression des sentiments. Substantif « bonté » -> T demande à Elmire de se disposer à être bienveillante, compatissante et indulgente et donc d’accepter et de consentir à cette déclaration. « Infirmité » prouve la faiblesse de l’homme.

« En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude, De vous dépend ma peine ou ma béatitude / Et je vais être enfin, par votre seul arrêt / heureux, si vous voulez : malheureux, s’il vous plaît ». « Heureux si vous…. « , antithèse, parfait équilibre rythmique entre les 2 hémistiches. T se montre indigne de l’être aimé auquel il abandonne son sort.

Vers 957 accumulations, le bonheur de T serait dans les mains d’Elmire. La quiétude : c’est la douceur, la tranquillité d’esprit, la sérénité, l’apaisement. Elmire dépend du bonheur de T, elle serait la maitresse de son destin. Il y a un parallélisme au vers suivant « de vous dépend ma peine ou ma béatitude » (bonheur), soit elle le rend heureux soit elle le rend heureux. La tirade se termine par un ultimatum où il s’agit du bonheur ou du malheur de l’imposteur. «en vous / de vous » -> une construction presque anaphorique + « votre seul arrêt » -> adjectif possessif, elle seule a le choix et peut prendre une décision. Elle doit opérer un choix, antithèse entre le bonheur et le malheur. T fait d’Elmire une juge, soit elle devient la femme généreuse qui accorde ses faveurs soit l’ingrate qui le refuse. Tartuffe joue donc avec la générosité d’Elmire.

Elmire après cette longue tirade intervient, elle reste mesurer : Elle utilise l’ironie. Elle renvoie immédiatement T au rôle de dévot qu’il joue depuis son arrivée dans la famille. Elle se doutait des sentiments que T pouvait éprouver à son égard, mais elle ne s’attendait pas à un aveu si rapide de la part de T.

« La déclaration est tout à fait galante » -> Ironie.

« Mais elle est, à vrai dire, un peu bien surprenante » -> Comique, Elmire n’est pas dupe. « Surprenant », adj : déclaration de T qui surprend Elmire par son caractère imprévu, inattendu, déconcertant. « Pareil dessein » -> projet, d’intention.

« Un dévot comme vous, et que partout on nomme… « Elmire ne peut pas s’empêcher de remarquer avec malice que son attitude est contraire à son image de dévot. Elle rappelle la situation de T -> son statut religieux. « comme vous » -> comparaison ironique + avec l’utilisation de l’adverbe « partout », comique dans la pièce -> quand T est nommé dans les actes précédents, traits péjoratifs. « Un dévot comme vous, et que partout on nomme … », Elmire utilise le double langage de T contre lui, elle l’enferme dans son rôle d’homme pieux, afin de l’empêcher de poursuivre son discours.

La photo pourrait être étudiée à ce niveau, alors que T avoue ses sentiments pour E, celle-ci le refuse et tente d’échapper à cette déclaration. On remarque que l’actrice à l’air apeurée, elle refuse la déclaration de T. L’acteur qui joue T à l’air sensiblement tactile avec Elmire. On remarque l’embarras de la comédienne, voir son refus. Elle

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