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Rhinocéros Ionesco

Par   •  29 Janvier 2018  •  1 210 Mots (5 Pages)  •  772 Vues

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Ces arguments sont fallacieux et ne reposent sur rien : fausses vérités et argument ad hominem : « Vous êtes un vieux sentimental ridicule. » (l.38).

-C’est le langage du corps qui prend le dessus chez Jean au lieu de la raison : « soufflant bruyamment » (l.22), « Brr… » (l.30), « Il barrit presque. » (l.31), « Il barrit de nouveau » (l.34).

- RHINOCEROS : UNE ALLEGORIE DE LA PULSION DESTRUCTRICE ET MEURTRIERE

- La métamorphose de Jean

- La rhinocérite est un processus de métamorphose qui réduit progressivement la part d’humanité de Jean. Au départ, il semble accepter de débattre, puis petit à petit, il adopte une attitude bestiale et violente : « L’homme… Ne prononcez plus ce mot ! » (l.37). Cette réplique montre que le dialogue va bientôt s’interrompre.

- Mutation qui se révèle à la fin de l’extrait= didascalies : « Jean est devenu tout à fait vert. La bosse de son front est presque devenue une corne de rhinocéros. » (l.42-43).

- Enfin, on observe la perte totale du langage : « prononce des paroles furieuses et incompréhensibles, fait entendre des sons inouïs. » (l.45).

- Jean incarne alors la voix de la pulsion destructrice : « se précipite vers son lit, jette les couvertures par terre » (l.44).

- Une dénonciation de la folie collective

-Pour Ionesco, le mélange des genres sert à révéler les drames humains. A propos de Rhinocéros, il dira d’ailleurs : « Le comique dans mes pièces devient de plus en plus un outil pour faire contrepoint avec le drame ».

-Dans cet extrait, d’un côté le dramaturge suscite l’effroi du lecteur face à la folie destructrice de Jean qui vient à nous faire peur : folie croissante de ce personnage en mutation qui inspire à la fois la terreur et la pitié comme dans la tragédie classique. L’un des registres qui dominent est donc le tragique. De l’autre, le registre comique (comique de situation, comique de geste, de langage aussi « brrr… ») adoucit la situation. La démence de Jean est si extrême qu’elle provoque des effets comiques qui doivent encore plus se révéler par la représentation. L.26-28 : l’énoncé hyperbolique de Jean « Démolissons tout cela… », se trouve ridiculisé par la réplique de Béranger : « Je ne vous prends pas au sérieux. Vous plaisantez, vous faites de la poésie. » Ainsi, Ionesco évite de tomber dans le tragique.

-Contraste entre Béranger et Jean : calme/énervé.

-Tout cela permet à Ionesco de dénoncer la folie qui règne au XXe sièce (la pièce a été écrite en 1960, après la seconde guerre mondiale).

-Dénonciation des expériences totalitaires : conséquences néfastes du phénomène de folie collective : abandon de toute liberté individuelle (y compris celle de penser !). L’attitude de Jean est révélatrice : il renonce à tout ce qu’il croyait, à toutes ses valeurs, ce qui surprend Béranger : « De telles affirmation venant de votre part… » (l.40) et montre aussi que n’importe qui peut tomber dans ce genre d’extrémité en suivant la masse.

CONCLUSION : De nombreux indices du texte font référence aux régimes totalitaires néfastes qui ont régné au XXe siècle. A la fin de la pièce, Béranger se retrouvera seul contre tous et clamera haut et fort : « Eh bien tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde ! Contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! ». Ionesco, met au cœur de la polémique la question de l’homme est insiste tout comme l’avait fait Pascal au XVIIe sur la grandeur de l’humanité. A la fois comique et tragique, cet extrait n’est pas sans susciter un message d’espoir à travers sa portée symbolique.

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